Des versions thermiques pour lancer la carrière de la Renault Zoé
La Zoé change son moteur électrique pour un Diesel
Le démarrage poussif de la Renault Zoé aura eu raison de sa technologie électrique, si longuement mise au point : dès l'automne prochain, des versions thermiques plus polyvalentes apparaîtront à son catalogue. Avant de remplacer une fois pour toutes la variante Z.E. originelle.
Coup de tonnerre chez Renault. Quelques semaines seulement après le premier anniversaire de la Zoé, emblème de son offensive électrique, le constructeur annonce d'ores et déjà le retrait progressif de celle-ci. Du moins, telle que nous la connaissons. Alors que ce modèle a dès l'origine été développé autour de sa motorisation ''zéro émission'', de bien classiques versions thermiques vont ainsi venir à son secours pour assurer son décollage commercial. Étonnant, d'autant que la Zoé originale comble ses utilisateurs, s'adjugeant un taux de satisfaction de 98 %, le plus élevé de toute la gamme Renault.
Mais le problème ne tient pas tant aux retours des clients qu'à leur nombre, encore bien trop faible. On est loin en effet du raz de marée écolo promis par Carlos Ghosn avant le lancement de l'auto, lequel prévoyait alors d'écouler 1,5 millions de Renault électriques d'ici 2016. Avant de repousser cet objectif à 2020. Ainsi, seules 10 000 Zoé avaient péniblement trouvé preneurs à fin janvier 2014 dans toute l'Europe, dont une grosse moitié en France. Bien maigre, face aux plus de 244 000 Renault Clio vendues dans le même temps, alors que la Zoé se posait justement en alternative à celle-ci... Pire, alors que l'effet nouveauté est censé jouer encore en sa faveur, son début de succès s'est déjà essoufflé, le volume des ventes s'étant stabilisé selon Renault.
Le constructeur semblait pourtant y croire encore tout récemment, en multipliant les offres promotionnelles : un tarif de location de batterie pour les petits rouleurs (49 euros par mois), l'abonnement à l'accès aux bornes Autolib' offert. Surtout, le câble de recharge occasionnelle, dont l'absence fut grandement critiqué, arrivait enfin... parmi les options de l'auto (600 euros).
Mais voilà, tout comme la patience des actionnaires, le marché européen morose ne se prête plus aux plans à long terme, souvent contrariés par le réalisme des consommateurs. C'est donc un cruel retour en arrière qui se profile pour la Zoé avec l'arrivée de versions thermiques à son catalogue – Diesel pour commencer –, les seules à même de rentabiliser les sommes colossales injectées dans son développement. Les ingénieurs ont dû adapter l'auto à la hâte au 1.5 dCi de la Clio, disponible en 2 versions dès le mois de septembre prochain : 75 et 90 ch. Les anti-mazout s'en étouffent déjà. Puisse leur courroux s'apaiser en apprenant que le nouveau 3 cylindres essence TCe 90 ch sera aussi au menu, dans un second temps. Et dans un troisième, c'est même une ébouriffante version Renault Sport qui se joindra à la fête, munie du 1.6 Turbo de 200 canassons de la Clio R.S.
Grâce à l'économe transmission EDC, ce bloc cantonnera les rejets de CO2 de la friponne sous les 150 g/km. A quoi bon s'embarrasser de modèles dépassant à peine 150 km d'autonomie réelle ? La question se posera fatalement. Dès lors, il sera temps pour la version électrique, qui aura bu la tasse face à tant de concurrence, de s'effacer discrètement. En piquant une tête dans la marre aux poissons d'avril...
www.autodeclics.com/renault/dossier/52071-des_vers.._la_renault_zoe.html
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« En Angleterre, tout est permis, sauf ce qui est interdit. En Allemagne, tout est interdit, sauf ce qui est permis. En France, tout est permis, même ce qui est interdit. En U.R.S.S., tout est interdit, même ce qui est permis. »
Winston Churchill