Famous a écrit:
Clairement je fais plus confiance à mon management qu'aux Nostradamus qu'on trouve ici ou là.
Tu fais confiance au mec qui, N°2 d'un groupe mondial, fait à ses troupes un discours bourré de
"je crois que" "j'espère que" "si tout se passe comme prévu" "avec un peu de chance" "on est pas si mal"...
Aucune vision, aucune perspective forte, aucun discours mobilisateur autour de projets d'avenir.
Quand à l'esquive maladroite sur la gestion catastrophique des projets électriques, c'était tout simplement pathétique.*
N'oublions pas le mélange de gêne et de franche hilarité de l'assemblée à l'évocation du départ forcé des prestas, qui n'est pas censés provoquer de perte de compétences
(info publique :
http://www.leblogauto.com/2008/12/renaulttechnocentre-100..es-hors-circuit.html )
Cet Open Forum était tout simplement navrant.
*• Je précise ma pensée car je me suis mal exprimé. Je ne sais rien –ou presque- de ce projet, je n’y suis pas associé, et c’est totalement couvert par la confidentialité. Je me base sur les nombreuses informations publiques, disponibles dans les médias.
Si on fait les comptes, le projet VE de Renault ne semble pas du tout compatible en termes d’ambition, avec ce que je qualifierais de « stratégique ».
Dans l’Automobile Magazine de Janvier, le chef de Produit VE annonce que le VE s’adresse à 15% du marché. L’Alliance produit 6 millions de véhicules par an (base 2007). Ca veut dire que potentiellement, Renault-Nissan peut espérer –nonobstant, il est vrai, la répartition géographique- vendre 900 000 VE/an. Or, si on se réfère aux annonces de production de la JV Nec-Nissan, ils peuvent faire –au mieux- 200 000 batteries/an à horizon 2012.
200 000 unités, si on considère que Renault en fait la moitié (pourquoi pas ?). Ca nous fait 30 000 unité par projet (cf. l’officialisation du Kangoo VE, de la berline VE Israël et du véhicule urbain électrique, AM N°752). Pas vraiment ambitieux. Mais compréhensible.
Compréhensible vu que pour que le VE marche, il faudrait commencer à s’activer sur la recharge. Si on se réfère aux annonces, ils y aurait 100 000 places de parking dédiés au VE en 201 en Israël. Comment justifier et financer 100 000 sites de recharge en 2011 (source Better Place) pour moins de 15 ou 30 000 véhicules ? C’est irréaliste. Et on peut multiplier les exemples avec entre autres, les 200 000 emplacements australiens en 2012. Comment ça peut se déployer aussi vite, avec si peu de voitures ?
Par ailleurs, je ne sais pas pour vous, mais le système d’échange de batteries via Better Place, ça ressemble plus à de la SF qu’à une réalité économique à l’heure actuelle. Combien peut couter une telle folie ? L’idée est belle, mais ça tient de l’utopie à court terme (d’ici 2012)
Donc voilà, j’aurais bien aimé que la Direction de Renault soit un peu plus claire sur son chiffrage, et surtout sur les moyens accordés à ce projet. Si ça doit être stratégique, il faudrait peut-être que ça soit plus ambitieux en termes de moyens, ou plus modeste en termes d’annonces.
J’aurais bien aimé aussi que le VE ne soit pas avancé comme une solution pour sortir de la crise, parce que tel que ça se présente, ça s’annonce microscopique pendant les premières années. Donc comment Renault tient d’ici là ?
Voilà, je pense être plus clair sur ce que j’ai voulu dire.