Renault : des voix s'élèvent pour réclamer le départ de Ghosn
"On ne peut pas en rester là", estime Martine Aubry. "Carlos Ghosn doit partir", confirme le député communiste Jean-Pierre Brard.
Au lendemain de l'intervention télévisée du patron de Renault, François Baroin et Eric Besson ont déjà déclaré mardi 15 mars que les excuses de Carlos Ghosn ne marquent pas la fin du scandale Renault marqué par un "amateurisme invraisemblable".
Ils ont rapidement été relayés par l'opposition. La première secrétaire du PS Martine Aubry a jugé que la
fausse affaire d'espionnage chez Renault "ne se dégonfle pas" et que le PDG du groupe automobile Carlos Ghosn devait "en tirer un peu plus de conséquences".
"Quand un salarié fait une erreur, fait une faute dans une entreprise, il n'a pas à s'excuser, il est dehors, alors moi je dis simplement que Carlos Ghosn doit en tirer un peu plus de conséquences", a déclaré Martine Aubry sur France Info.
"On ne peut pas en rester là. Qu'il ne touche pas son
bonus, je pense que ça ne va pas l'empêcher de manger", a-t-elle ajouté faisant valoir que "pour beaucoup de salariés dans son entreprise, il y a beaucoup d'autres problèmes".
"On nous annonce maintenant que les grands patrons, non seulement stressent leurs salariés, ne les augmentent pas" mais "en plus paient des sommes assez considérables pour les surveiller et même pour les sanctionner avant même d'avoir vérifié quoi que ce soit (...) Quel drôle de pays!", a lancé la maire de Lille.
Selon elle, "l'affaire ne se dégonfle pas".
Le constructeur automobile a reconnu lundi par la voix de Carlos Ghosn que l'affaire d'espionnage qui secouait le groupe était probablement montée de toutes pièces et a innocenté les trois cadres accusés "à tort", en leur promettant
"réparation".
Le Pdg a aussi annoncé qu'il renonçait à ses bonus pour 2010, soit 1,6 million d'euros, et à tout bénéfice de stock-options pour 2011.
Carlos Ghosn doit partir
Le député
Jean-Pierre Brard (app-PCF) estime lui aussi que "le comportement indigne de Carlos Ghosn doit être sanctionné" et que le PDG de Renault "doit partir".
"Le mea culpa d'hier soir sur TF1 ne doit pas faire oublier que le patron de Renault a, sur une simple dénonciation calomnieuse, jeté en pâture à l'opinion publique trois cadres qui avaient dédié leur vie à l'entreprise. Les
pieds nickelés et les
barbouzes ne doivent pas dicter la politique de cette entreprise dont l'Etat est le premier actionnaire", déclare dans un communiqué l'élu de Seine-Saint-Denis.
"Carlos Ghosn a déjà fait la preuve de ses compétences en matière de
management expéditif. La vague de suicides qui avait frappé le technocentre de Guyancourt entre 2005 et 2009 le prouve, la recherche du profit et de la productivité maximum ne peut mener qu'à des désastres humains", accuse-t-il.
Selon Jean-Pierre Brard, "l'Etat ne doit pas être complice de telles pratiques". "Avec 15.000 emplois supprimés ces cinq dernières années, ce patron "tueur de coûts" représente une menace pour l'industrie française. L'Etat doit prendre ses responsabilités et
démissionner monsieur Ghosn".