Carlos Ghosn « veut que la France reste compétitive »
Régulièrement accusé de délocaliser une part de plus en plus importante de sa production automobile dans les pays à bas coûts et de ne plus réaliser en France que 25 % de ses fabrications mondiales, Carlos Ghosn, le PDG de Renault, se défend en inversant la charge de la preuve : « Il faut que nous retrouvions les conditions d'une compétitivité française. Depuis une dizaine d'années, l'Allemagne s'est beaucoup plus attaquée aux charges que nous. Elle a donc nettement gagné en compétitivité. Je ne parle pas du niveau des salaires, il serait irréaliste de vouloir faire des gains en les diminuant. Ce dont je parle, c'est de la taxe professionnelle et des charges. Il n'y a pas d'échappatoire, il faut que la France gagne en compétitivité », a-t-il dit hier à quelques journalistes dans le cadre du Salon de Genève.
Certes, la taxe professionnelle a bien été supprimée, mais « elle a été compensée par autre chose », relève-t-il. Aussi, pour une voiture moyenne comme la Clio, cette suppression ne représente qu'un allégement de 50 euros et non les 250 euros escomptés voici un an au moment des états généraux de l'automobile. En clair, à Renault de faire des propositions dans ces domaines et au gouvernement de prendre ses responsabilités.
Perspectives dans les BRIC
Par ailleurs, dans l'attente d'une hypothétique reprise du marché ouest-européen, son principal débouché, le groupe n'entend pas rester les bras croisés dans les BRIC, où il veut se renforcer avec l'aide de son allié Nissan. Lors d'un récent séminaire interne, il a été décidé de proposer dans chacun de ces pays clefs (Brésil, Russie, Inde, Chine, plus le Moyen-Orient) des véhicules similaires dits d'entrée de gamme, vendus sous plusieurs marques pour faire des économies d'échelle.
Sur chaque marché, l'idée est de se positionner au « point d'entrée », à savoir le prix le plus bas offert par la concurrence. Niveau tarifaire qui varie beaucoup d'un pays à l'autre. En Inde, Renault et Nissan s'allieront au constructeur local Bajaj. En Russie, pays des Lada, ils proposeront des véhicules conjoints avec AvtoVAZ. Au Brésil, où il leur manque un produit « low cost », les deux alliés défieront plus facilement Fiat et VW, les deux rois du marché local. « Notre alliance nous permet de faire des choses qu'aucun constructeur n'aurait pu faire seul », selon Carlos Ghosn. Autant de produits annoncés à moyen terme. De quoi oublier les pertes nettes de 3,1 milliards d'euros de Renault l'an dernier, en partie liées au déficit propre à
sa filiale à 44 %, Nissan.
www.lesechos.fr/info/auto/020394193744-carlos-ghos..ste-competitive-.htm
Bon et bien on apprend au moins une chose, c'est que Nissan est une filiale de Renault.
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« En Angleterre, tout est permis, sauf ce qui est interdit. En Allemagne, tout est interdit, sauf ce qui est permis. En France, tout est permis, même ce qui est interdit. En U.R.S.S., tout est interdit, même ce qui est permis. »
Winston Churchill