Famous a écrit: Le jour où les consommateurs auront compris que leurs emplettes sont leurs emplois on aura fait un grand pas, mais je crains que ça ne soit pas près d'arriver. Les Français aiment se tirer des balles dans les pieds contrairement aux américains, aux allemands, aux japonais et aux chinois...
Vous avez vu VAG ce matin? encore +60% pour l'action Volkswagen, c'est toujours aussi hallucinant. Il y a de l'investissement à faire sur du très court terme pour ceux qui ont leur journée à passer devant le PC.
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Volkswagen se crashe sur les ventes à découvert : 15 milliards de dégâts boursiers
Pour mieux comprendre la crise financière, Marianne2 interroge des économistes sur ses épisodes marquants. Aujourd'hui, Xavier Timbau, directeur de recherche à l'OFCE, décrypte le mécanisme des ventes à découvert, qui a affolé le cours de Volkswagen et fait perdre 15 milliards aux banques en 2 jours.
Après les grosses cylindrées, Volkswagen se lance dans le yo-yo. En l'espace de trois jours, l'action du géant européen de l'automobile a vu sa valeur multipliée par 3 puis divisée par deux à la faveur de la panique des banques et des fonds d'investissement. Goldman Sachs, la Société générale et quelques autres avaient employé la sulfureuse technique de la « vente à découvert », promettant de céder des titres à faible prix, pariant sur la baisse du constructeur allemand. Les spéculateurs ont cependant du faire face à l'annonce de Porsche dimanche dernier de prendre le contrôle de Volkswagen, ce qui a redonné un coup de fouet au titre. Bilan de l'opération : près de 15 milliards de perte sèche pour les vendeurs et un joli graphique en montagnes russes sur le mur de la Bourse de Franckfort.
Comment le principe de la vente à découvert a-t-il pu provoquer une telle débâcle boursière ?
«Les ventes à découvert consistent à spéculer à la baisse en ayant une mise de départ très faible. La banque ou le fonds d'investissement promettent à leur client de leur vendre une action à une date fixée, à un prix fixe, plus faible que celui du marché. L'organisme financier ne devra acheter ses actions sur le marché qu'à la date fixée par le contrat et a donc intérêt à ce que le titre baisse plus qu'il n'avait prévu puisqu'il touche la différence.
Par exemple, sur un titre cotant à 50€, une banque va proposer une vente à découvert pour une semaine plus tard à 49€. Si à la date prévue l'action a chuté à 45€, c'est le jackpot. La banque achète le titre au cours du marché, est payée de la valeur prévue dans le cadre de la vente et empoche la différence : 49-45 = 4€ de profit sur l'opération. En revanche, si l'action a monté, la banque doit couvrir la différence : si, à date, l'action est cotée 55 €, la banque en sera de 6€ de sa poche.
C'est ce deuxième scénario qui s'est réalisé avec Volkswagen : la Société générale, Goldman Sachs et d'autres organismes financiers misaient sur une chute du titre Volkswagen et ont donc lancé un très grand nombre de ventes à découvert sur l'action avec une échéance courte (quelques jours). Or, l'annonce par Porsche de prendre le contrôle d'une bien plus grande part du constructeur automobile que prévu a fait monter l'action et, pour honorer leur contrat de ventes, tous les vendeurs à perte se sont rués sur les titres qui restaient. Au final, il y avait plus de vendeurs à découvert que d'actions ce qui a fait grimper le titre du fait des très nombreux achats.
Habituellement, les ventes à découvert fonctionnent sur de petites marges et sur des évolutions faibles des bourses. Les banques font des arbitrages entre les pertes qu'ils engrangent et les gains mais les ventes à découvert ne sont pas un secteur décisif : elles représentent 2 à 3% des profits des organismes financiers. Les banques utilisent les méthodes d'évaluation du risque classique pour calculer leurs marges et être sûres que leurs fonds propres peuvent couvrir le risque, comme les assureurs. Or, quand un assureur a fixé ses bonus et ses malus pour que tout s'équilibre et que, tout d'un coup, il y a des carambolages tous les jours, c'est la catastrophe ! En jouant avec de tels mécanismes en temps de marchés volatiles, on ne fait qu'augmenter la volatilité des marchés.
La crise a prouvé que, même en interne, les systèmes d'information des banques étaient complètement inefficaces. A fortiori, cela ne fonctionne pas en externe et les organismes financiers ne peuvent pas savoir sur quoi misent les autres. Six banques peuvent vendre à découvert sur plusieurs dizaines de milliers d'actions le même jour sans le savoir.
Il y a un ou deux ans, on n'imaginait pas qu'un tel incident pouvait avoir lieu, au contraire : les institutions financières étaient persuadées que les procédures encadraient les risques et que l'autorégulation suffirait à prévenir les catastrophes. En vérité, les banques ont découvert qu'elles couraient des risques considérables à l'occasion de ce type de dérapages. Et encore, l'incident Volkswagen a été circonscrit : si les marchés avaient vraiment mal tourné, un tel événement aurait pu ruiner une banque.»
Xavier Timbau est directeur de recherche à l'OFCE et co-auteur de L'économie française 2009, paru aux éditions La Découverte.
www.marianne2.fr/Volkswagen-se-crashe-sur-les-vent..79474ed2bb1ce16d5cee
C'est plus de l'économie, c'est du casino...