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Cotation temps réel PARIS 12/02/15 17H 35mn 58s
RENAULT : La hausse version « french touch »
12/02/15 à 13:52
L’action Renault s’envole après la publication des résultats 2014. Les objectifs de vente, de marge ou de génération de trésorerie ont été largement atteints malgré des marchés émergents difficiles. Carlos Ghosn se dit « confiant pour 2015 ».
L'analyse (Investir)
Un bénéfice net multiplié par plus de trois à 1,89 milliard pour la part du groupe et une envolée du cours de l’action de près de 10% : les chiffres parlent d’eux-mêmes, les investisseurs ont applaudi la publication des résultats 2014 de Renault.
Une marge opérationnelle de 3,9%
« Malgré un contexte encore très volatil, Renault a atteint toutes ses prévisions pour 2014 » a résumé Carlos Ghosn, le président du groupe. De fait, alors que la publication semestrielle, l’été dernier, avait suscité les inquiétudes des analystes (l’action avait décroché de 4,6% en une séance) en raison d’un autofinancement libre (free cash-flow opérationnel) négatif, la publication annuelle a balayé toutes les objections. Les quatre objectifs fixés l’an dernier ont été atteints. Tout d’abord, les immatriculations ont augmenté de 3,2% grâce au dynamisme de l’Europe (+12,5%) où la part de marché du groupe (Renault + Dacia) a remonté de 0,6 point pour atteindre 9,5%. Cela a permis de compenser la baisse des ventes dans les pays émergents (-5,9%) où la marque au losange a souffert des difficultés de marchés où elle est traditionnellement forte (Russie, Brésil, Algérie, Turquie…). Ensuite, le chiffre d’affaires, à 41,05 milliards, a augmenté de 3,1% à taux de change constant (+0,3% en publié). Les deux autres objectifs, ceux relatifs à la marge opérationnelle et à la génération de trésorerie ont, eux, été nettement dépassés. La marge opérationnelle du groupe, visée en hausse, est passée de 3% en 2013 à 3,9% et la marge de la branche automobile a gagné 0,9 point à 2,2%. Du côté de la génération de trésorerie, la situation s’est complétement renversé par rapport au premier semestre, avec un autofinancement libre dépassant la barre du milliard d’euros.
L’atteinte de ces objectifs s’est naturellement traduite au niveau des résultats avec une hausse de 30% du profit opérationnel courant à 1,6 milliard et un bénéfice net multiplié par 3,2 à 1,89 milliard. L’envolée de celui-ci est presque trop belle pour être vraie. Elle est en partie due à une forte diminution des dépréciations d’actifs (la dépréciation de la participation dans AvtoVAZ est comptabilité au bilan mais pas dans le compte de résultats) et des frais de restructuration ainsi qu’à une diminution de la charge d’impôt, le constructeur ayant comptabilisé des impôts différés actif. Cette progression des résultats permettra une augmentation du dividende qui, à 1,90 euro (contre 1,72 euro), procure un rendement de 2,5%.
Multiplication des lancements
Pour 2015, Carlos Ghosn ne change pas une formule qui gagne et reprend, au mot près, les objectifs affichés pour 2014, soit une augmentation des immatriculations et du chiffre d’affaires à taux de change constants, une poursuite de l’amélioration de la marge opérationnelle du groupe et de la division automobile et, enfin, la génération d’un autofinancement libre positif pour la division automobile. « Après la performance solide de 2014, nous sommes confiants pour 2015 en dépit d’un contexte économique toujours chahuté. Nous avons tous les éléments pour y arriver ». Dans le détail, il attend un marché automobile en hausse de 2%, aussi bien au niveau mondial qu’en Europe, soit un ralentissement par rapport à 2014 (3,5% dans le monde et 5,4% en Europe) mais compte sur une année « sans précédent pour le groupe en termes de lancements » avec le Nouvel Espace qui sera commercialisé au printemps, le SUV Kadjar en vente durant l’été et une nouvelle berline remplaçant la Laguna en fin d’année. Dans les émergents, la petite voiture ultra low cost sera vendue en Inde en milieu d’année et un pick-up au Brésil au deuxième semestre. Ces lancements, en particulier dans des véhicules plutôt haut de gamme en Europe, doivent permettre d’améliorer le chiffre d’affaires unitaire, c’est-à-dire le prix moyen du véhicule vendu. Sur le plan de la rentabilité, les synergies nées de l’alliance avec Nissan continueront à monter en puissance : elles ont atteint 3,8 milliards l’an dernier (à part à peu près égales entre Renault et Nissan) et doivent dépasser 4,3 milliards en 2016 « nous sommes sur la trajectoire pour dépasser largement cet objectif, » s’est réjoui Carlos Ghosn.
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