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L'avertissement de Nissan fait déraper le titre Renault
[ 02/02/07 - 15H57 ]
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Le deuxième constructeur automobile japonais, détenu à 44% par le groupe français, annonce des ventes en forte baisse en Amérique du Nord et en Europe. Nissan table désormais sur un recul de 12,6% de son bénéfice annuel. Les projets d'alliance attendront, assure Carlos Ghosn
Mauvaise passe pour Nissan, qui se répercute sur le titre Renault. Le deuxième constructeur automobile japonais, qui a essuyé un mauvais troisième trimestre, table désormais sur un recul de 12,6% de son bénéfice, alors qu'il visait auparavant un résultat record (en hausse de +1%) pour son exercice 2006/2007, clos en mars prochain.
"Je considère que nous sommes aujourd'hui dans une crise de performance et nous devons y remédier le plus vite possible", a commenté le PDG de Nissan et de Renault Carlos Ghosn depuis Paris, lors d'une vidéo-conférence avec un groupe de journalistes à Tokyo. "Il n'est pas dans la culture de Nissan de ne pas respecter ce qui a été prévu, particulièrement en ce qui concerne les bénéfices", a-t-il admis. Du coup, les projets d'alliance attendront. "Nous n'allons pas détourner notre attention ou notre énergie de deux objectifs: rétablir la croissance des ventes et des profits de Nissan, établir un bon schéma de croissance des ventes et des profits de Renault. Et ce avant d'envisager quoi que ce soit d'autre", a assuré Carlos Ghosn. Des négociations en vue d'un rapprochement avec General Motors avaient démarré en juillet 2006, avant d'avorter trois plus tard, et les rumeurs d'alliances du groupe sont, depuis, périodiques récurrentes.
Sur les trois derniers mois de l'année 2006, Nissan a réalisé un bénéfice net de 104,4 milliards de yens (720 millions d'euros), pour un chiffre d'affaires en hausse de 1,8% à 2.343 milliards (16,24 milliards d'euros) et un bénéfice d'exploitation en repli de 16,6% à 183,1 milliards (1,27 milliard d'euros).
La mauvaise performance est à mettre sur le compte de la faiblesse des ventes. La marque partenaire du groupe Renault (le groupe français en est actionnaire à 44%, tandis que Nissan détient 15% de Renault) a vendu 795.000 véhicules dans le monde au cours de cette période, un volume en baisse de 3%. "Notre industrie a fait face à de nombreux vents contraires, dans un contexte de prix des matières premières et de l'énergie élevés, d'incapacité d'agir sur les prix et de faiblesse des marchés les plus mûrs", avait expliqué Carlos Ghosn dans un communiqué, faisant notamment allusion au laborieux redressement du marché nord-américain.
Là où son principal concurrent nippon Toyota réalise d'excellentes performances, Nissan a vu ses ventes diminuer de 6,9% pour la période d'avril à décembre, malgré un léger rebond de 0,9% au 3e trimestre. "En Amérique du Nord, Nissan n'a lancé aucun nouveau modèle pendant quinze mois et la marque de luxe Infiniti aucun nouveau modèle pendant dix-huit mois. Ce n'est pas bon, mais c'est un fait", a expliqué lors d'une conférence de presse un des responsables financiers de Nissan, Joji Tagawa. Plus grosse déception encore en Europe, où Nissan voit ses ventes plonger de de 16,3% au troisième trimestre et de 8,6% sur les neuf premiers mois de l'exercice 2006-2007. Au Japon, les ventes ont fondu de 13,1% sur les neuf mois et de 2,7% sur le troisième trimestre.
Sur l'année, Nissan manquera donc son objectif global de ventes en volumes (3,73 millions de véhicules), a avoué son vice-président Joji Tagawa au cours d'une conférence de presse. Le titre Renault recule à Paris dans le sillage de ces mauvaises nouvelles, perdant plus de 4% vers 16H.
http://www.lesechos.fr/info/auto/300139221.htm