Je souhaite revenir sur l'article du Figaro quitte à être un peu long et à déborder du cadre de ce topic, ce dont je vous prie de m'excuser.
Cet article, posté par Ubuntu le 2 août, confirme et approfondit les informations délivrées par La Tribune il y a quelques jours.
http://marches.lefigaro.fr/news/societes.html?&ID_NEWS=203693558
Le premier point que j'ai retenu c'est la relative indépendance de C. Tavares vis à vis de C. Ghosn.
Je pense que ceci est une conséquence de l'affaire d'espionnage.
Carlos Ghosn a pu conserver son poste (principalement grâce à sa position dans Nissan) mais les autorités de tutelle (en l'occurrence l'état) ont exigé des contreparties au niveau de la gouvernance de Renault, de la gamme de véhicule (retour dans le haut de gamme) et sans doute de l'arrêt des délocalisations.
C'est une bonne nouvelle car les résultats de la gestion (ou de l'absence de gestion) de Renault par C. Ghosn sont plutôt mitigés.
Son attachement à Renault est bien moindre que celui qu'il voue à Nissan.
icône au japon, il est détesté en France où, en plus, il n'a pas les mains libres.
Les points négatifs :
- échec en Iran pour l'instant (qu'est-on allé faire dans cette galère ?).
- échec en Inde pour l'instant (Logan cédée à Mahindra).
- plan produit désastreux et en rupture avec l'ADN de la marque (Renault n'est ni VW, ni Toyota) qui a conduit à une longue succession d'échecs ou semi-échecs (Laguna, Wind, Kangoo be bop, Koleos et Latitude (tout au moins en Europe pour ces deux modèles).
Il faut ajouter à cela le gel, lors de la crise de 2008, des remplaçantes de l'Espace et de la Laguna ainsi que l'abandon de plusieurs projets ( Megane SUV (
Peut-être ne fallait-il pas gêner Nissan...), gros SUV, n-1 nouvelle Alpine ?).
- implantation sur le marché chinois renvoyée aux calendes grecques sous prétexte qu'on ne peut pas tout faire en même temps (PSA mène de front la Chine, l'Inde, la Russie...).
Peut-être ne fallait-il pas gêner Nissan...
Mais depuis l'arrivée de C. Tavares (et l'intervention du gouvernement) on parle d'une arrivée en 2016... Ne sera-t-il pas trop tard ?
- deux possibilités d'implantation aux USA ont été rejetées :
. le rachat de Chrysler en 2008 qui avait des accords avec Nissan et était offert en échange de technologie et de management, ce dont a profité Fiat !
. la fourniture de véhicules Renault-Samsung à Roger Penske pour alimenter le réseau Saturn (un des meilleurs aux US) que GM souhaitait vendre à ce grand entrepreneur.
Peut-être ne fallait-il pas gêner Nissan...
- durant la présidence de C. Ghosn Aston Martin, Jaguar-Land Rover, Volvo et Saab ont été mis en vente.
Certaines de ces marques intéressaient Louis Schweitzer et l'acquisition d'une de ces marques aurait contrebalancé l'image low-cost qui colle maintenant à Renault.
- Renault semble de plus en plus dépendant de la technologie Nissan (batteries, GMP essence et hybride, plate-forme (V et 15/40).
Les points positifs :
- la Russie, le projet semblait périlleux mais il est en passe de réussir.
Cependant la prééminence de Renault sur Nissan dans le capital d'Avtovaz a failli être remise en cause avant l'intervention gouvernementale.
- l'amélioration de la qualité dans les faits mais pas dans la vox populi.
- la collaboration avec Daimler, à condition de ne pas se faire dévorer...
Le point en suspens :
- le VE
La deuxième point à retenir, et c'est une bonne nouvelle, est la volonté affichée par Carlos Tavares de rehausser l'image de Renault et de lui octroyer une gamme "Premium".
En effet, encadré par les marques premium et low-cost la part de marché des généraliste va se contracter, comme dans tous les domaines de la consommation, du fait du rétrécissement de la classe moyenne dans nos pays occidentaux et del'enrichissement des classes supérieures dans les pays émergents.
Que va-t-il rester à Renault avec la montée en puissance de Dacia et de Lada (qui vient d'engager un designer renommé).
Mais si c'est le patronyme Alpine qui est choisi je pense qu'il ne faut pas s'attendre à une nouvelle berlinette (basée sur la future Twingo/Smart), ni à une nouvelle A610 (basée sur la 370Z), mais à une gamme comportant plusieurs modèles traction et propulsion (plate-forme FM d'Infiniti).
Après tout une DS3 n'a rien à voir avec la vrai DS et cela ne choque plus personne.
Pour conclure, une petite supplique à Mr Tavares :
Attention au syndrome Kubica, vous aimez la course automobile, vous courrez ce week-end à Monza (si ce que dit l'article du Figaro est vrai) sur une monoplace formule Nissan, alors soyez prudent. Renault a trop besoin de vous !