Piquet annonce son départ de Renault
F1 Il est très dur envers Briatore
Nelson Piquet a annoncé que Renault a décidé de se séparer de lui. Il est très dur envers Flavio Briatore, le patron de l’écurie française.
C’est très inhabituel en Formule 1. Alors que ce sont en général les équipes qui annoncent les arrivées ou les départs de leurs pilotes, Nelson Piquet a décidé de prendre les devants. Remercié par Renault, qui devrait titulariser Romain Grosjean a sa place, il a préféré annoncer lui même son départ. Et en profiter pour tacler son ancien employeur.
« Renault m’a informé de son intention de me retirer mon volant pour la fin de la saison » annonce le Brésilien dans un communiqué. « Je tiens à remercier le petit groupe qui m’a soutenu et avec qui j’ai travaillé chez Renault, même s’il est décevant d’apprendre une telle nouvelle. »
« D’un côté, je ressens un soulagement, c’est la fin de la pire période de ma carrière, et maintenant je peux aller de l’avant et remettre ma carrière sur les bons rails pour retrouver une réputation de pilote rapide. J’ai joué le jeu de l’équipe et les dizaines de personnes avec qui j’ai travaillé au cours de ma carrière connaissent mon caractère et mon talent, à part, malheureusement, la personne qui a eu le plus d’influence sur ma carrière en Formule 1. »
Nelson Piquet fait directement référence à Flavio Briatore, le patron de Renault, qui l’a mené en F1 : « Arriver en F1 est difficile et mon père et moi, nous avons signé un contrat de management avec Flavio Britatore. Nous pensions que ce serait une excellente option avec tous ses contacts et ses compétences de manager » explique-t-il. « Malheureusement, cela a été le début de la période noire de ma carrière. »
« J’ai passé un an en tant que pilote d’essais, où je n’ai fait que quelques tests, et l’année suivante j’ai débuté en tant que pilote Renault. Après la première partie de la saison, des choses étranges ont commencé à se produire. En tant que débutant, je m’attendais à un gros soutien et à une préparation pour m’aider dans ma tâche. A la place, j’ai été “celui qui pilote l’autre voiture”, sans aucune attention. »
« Puis, à plusieurs occasions, un quart d’heure avant les qualifications ou la course, mon manager et patron (Briatore) m’a menacé, en me disant que si je ne réalisais pas un bon résultat, il avait un autre pilote prêt à prendre ma place. Je n’ai jamais reçu des menaces avant d’obtenir des résultats. En 2008, j’ai marqué 19 points, fini une fois sur le podium, réalisant la meilleure première saison d’un pilote brésilien en F1. »
Nelson Piquet se plaint également de ne pas avoir été traité avec équité face à Fernando Alonso. « Pour la saison 2009, Briatore, qui était encore mon manager et mon patron chez Renault F1, m’a promis que tout serait différent, que j’aurais “au moins un traitement égal” au sein de l’équipe » indique-t-il. « Il m’a fait signer un contrat avec une clause de performance, m’obligeant à avoir 40% des points de Fernando Alonso à mi-saison [pour garder sa place]. Même si j’étais aligné aux côtés de Fernando, un pilote deux fois champion qui est excellent, j’avais confiance pour que, dans les mêmes conditions, j’atteigne facilement la barre des 40% de ses points requise par le contrat. »
« Malheureusement, les promesses n’ont pas été tenues. Avec la nouvelle voiture, j’ai fait 2002km d’essais contre 3839km pour Fernando. Seuls trois de mes jours d’essais ont été sur une piste sèche - un seul de ceux de Fernando l’a été sous la pluie. Je n’ai fait des essais qu’avec une voiture lourde, des pneus durs, principalement le premier jour (quand la piste est lente et la fiabilité mauvaise), ou quand la météo était bonne. Fernando avait une voiture légère avec des pneus tendres sur une piste sèche, avec de bonnes conditions. Je n’ai jamais pu me préparer pour le système de qualifications. Aujourd’hui, en Formule 1, la différence entre le premier et le 15ème est parfois de moins d’une seconde. Cela signifie qu’on peut gagner huit places avec 0,2sec ou 0,3sec. »
Au cours de sa carrière chez Renault, Nelson Piquet n’a devancé Fernando Alonso qu’une seule fois en qualifications. C’était au Nürburgring, il y a quelques semaines. Il pense qu’il aurait pu faire mieux s’il avait toujours eu le même matériel. Le double champion du monde a reçu chaque nouveauté bien avant lui.
« Sur les neuf premières courses que j’ai fait cette année, Fernando avait une voiture avec de grosses modifications que je n’avais pas » confirme Piquet. « Les ingénieurs de Renault m’ont dit que sur ces courses, je perdais 0,5sec à 0,8sec par tour sur lui à cause de ma voiture. Si on regarde l’Allemagne (où je me suis quand même qualifié devant mon équipier), si j’avais eu cet avantage en qualifications, j’aurais été cinquième et pas dixième. Si j’avais eu cette différence en course, j’aurais fini devant mon équipier, comme à Silverstone, alors qu’il avait des nouveautés que je n’avais pas. »
Après cet épisode très décevant, Piquet espère qu’il pourra sauver sa réputation. « J’ai reçu de nombreuses critiques au cours de ma carrière, j’ai également eu beaucoup de pression en raison de mon nom » rappelle-t-il. « Jusqu’à présent, j’ai toujours répondu aux attentes, je les ai même dépassées. Je n’ai jamais senti le besoin de me défendre ou de répondre aux rumeurs et aux critiques parce que je connaissais la vérité et que je voulais me concentrer sur la course. »
« Maintenant que tout est dit, je peux dire aux gens qui m’ont soutenu tout au long de ma carrière que je suis de retour sur la bonne voie et que j’espère commencer une nouvelle carrière en F1, d’une manière positive. »
Vincent Lalanne-Sicaud f1-action.net