Renault Clio 1.2 TCE : sobre et plaisante
Par Olivier Duquesne le 4 août 2007
Au fond, le downsizing cela marche-t-il vraiment ? Pour diminuer la consommation, et donc les rejets, une des solutions consiste à diminuer la cylindrée des moteurs. Et pour compenser cela, on lui ajoute un ou deux petits turbos. C’est la recette de la Clio Eco² dont celle by Rip Curl. Elle accueille, sous le capot, un 1.2 essence de 100 chevaux doté d’un turbo à faible inertie. Bref essai routier lors d’un week-end énergie, fin juin, à Genappe, en Belgique.
Renault avait fourni plusieurs Clio by Rip Curl 1.2 TCE 100 chevaux aux participants d’un rallye assez particulier. Les concurrents devaient consommer le moins possible en élaborant leur propre trajet et en étant attentif à leur style de conduite afin de rallier plusieurs points de passages. La voiture, je l’ai essayée avant eux. Mais pas de la même manière, j’ai fait presque tout le contraire, histoire de voir si vraiment le moteur D4Ft permettait d’économiser du pétrole tout en se faisant plaisir au volant.
Avant de se lancer sur la route, attardons-nous quelques instants sur le moteur. Ce TCE 100 ch (73 kW) affiche une cylindrée de 1149 cm³. Il est basé sur le bloc 1.2 16v de 75 ch mais les ingénieurs Renault lui ont ajouté un turbo à faible inertie au temps de réponse réduit par la turbine et le compresseur de petit diamètre. Par rapport au moteur père, il dispose de 30 % de pièces nouvelles. Ainsi, les soupapes sont refroidies au sodium, les pistons sont refroidis par gicleurs d’huile et la culasse a reçu un refroidissement optimisé. Sont également spécifiques : les injecteurs, les bougies, la bobine et le carter d’huile en aluminium. L’architecture du collecteur d’échappement permet de délivrer un maximum d’énergie à la turbine. Et puis, un mouvement tourbillonnaire de l’air est créé dans les cylindres. Cet effet est baptisé « tumble » et doit favoriser la vitesse de combustion à l’intérieur des cylindres pour un meilleur remplissage air carburant et plus de stabilité au ralenti.
Cette Clio 1.2 TCE (*animation explicative) délivre non seulement 100 ch mais également un couple de 145 Nm que l’on retrouve sur de plus grosses cylindrées. Pour ne rien gâcher, le couple maximum est utilisable à 3000 tr/min et sur une bonne plage d’utilisation. Vérification sur la route dès les premiers tours de roue. Cette voiture de petite cylindrée a du répondant. Très vite. Car l’association d’une petite cylindrée avec un turbo à faible inertie procure une grande vivacité dès les bas régimes. Accouplé à une boîte à cinq rapports, le moteur est vaillant. En oubliant de faire attention à la consommation, on s’amuse à la pousser à haut régime, à adopter une conduite dynamique, voire agressive. Situation que cette Clio arrive à surmonter sans souci. En se calmant un peu, et en étant paresseux avec le pommeau de vitesses, on sollicite davantage sa capacité de relance à bas régime. En prime, le turbo dispose d’une fonction « overpower » qui permet d’obtenir un surcroît de puissance temporaire sur les 2e, 3e et 4e rapports au-delà de 4500 tr/min, soit + 5ch et + 6 Nm de couple disponible. Le 0 à 100 km/h est obtenu en 11,1 s et la vitesse de pointe affiche 184 km/h. Pour le kilomètre départ arrêté, il faut compter 32,6 s. Au passage, on remarquera que la direction assistée de la Clio III a été recalibrée. Une bonne chose même si elle garde la nonchalance d’une assistance électrique.
Et le bilan énergétique ? En roulant « comme un sauvage » (pas bien) sur quelques portions de routes désertes, un peu trop vite sur une voie expresse (décidément), en ville, à la campagne cool Raoul (ah, quand même), sur des nationales à 90 (c’est mieux) et en faisant quelques manœuvres, j’ai tout juste dépassé les 6,5 litres de moyenne. Je me suis donc plus ou moins calqué sur les 5,9 litres de moyenne mixte annoncée par le constructeur. Sans m’ennuyer. Question émission, les normes nous indiquent qu’elle envoie 140 g de CO2 au km à ce rythme. En plus, 95 % de la masse de la Clio by Rip Curl sont recyclables. Mais il y a moyen de faire mieux. Bien mieux.
Lors de l’Eco Trophy organisé à Genappe les 23 et 24 juin, les meilleurs participants ont obtenu des résultats étonnants avec des moyennes sous les 3 litres. Le meilleur faisant même 130 km en n’absorbant que 2,7 litres. Mais pour réussir cela, il a plusieurs fois coupé le moteur en descente. Chose à déconseiller. Pour le reste, il a évidemment anticipé les ralentissements, coupé le contact aux feux et adopté une conduite coulée. En plus, il avait choisi le meilleur itinéraire. Car certains ont parcouru 150 km avec à peine plus de 5 litres. Si on prend les moyennes standard, le podium donne 2,58 l, 2,69 l et 3,64 l d’essence pour 100 km.
(blogauto.com)
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