Cette fois article du point, j'ai l'impression que l'ensemble de la presse a été invité pour cet essai
Citation:Le duel qui oppose à distance la Clio IV à la 208 prend forme. D'emblée, la Renault se positionne dans la partie haute du segment B, celui des citadines polyvalentes. Pas seulement parce qu'à 4,05 m de long - soit 2 cm de plus que l'actuelle Clio III - elle dépassera de 9 cm sa rivale de chez Peugeot. Mais aussi parce que c'est la première fois qu'une Renault de cette catégorie n'est produite qu'en carrosserie 5 portes.
En effet, il est clair pour Renault que le seul attrait d'une carrosserie 3 portes réside dans son design. Or ce côté plus dynamique, Laurens Van Den Acker et son équipe pensent avoir réussi à l'instiller à la carrosserie de la Clio IV en cachant les poignées de porte arrière dans l'encadrement des vitres. Dès lors, il devenait évident pour des raisons de simplification industrielle de renoncer à produire une version 3 portes. Et ce d'autant plus que le lancement de la Clio IV n'empêchera pas la Clio III actuelle de continuer sa carrière en 3 portes, complétant ainsi l'offre de Renault sur la partie inférieure du segment B.
Une plate-forme de Clio III
La Clio IV reprend la plate-forme de sa devancière et donc le même empattement. Son porte-à-faux avant s'allonge de 2 centimètres pour lui garantir un bon score dans l'exercice du choc piéton EuroNcap malgré un pare-brise plus avancé. La largeur hors tout de la carrosserie reste inchangée (à 1,72 m), contrairement aux voies, légèrement élargies pour que les roues affleurent plus encore la limite des ailes. La principale évolution de dimension réside dans une silhouette sensiblement plus basse mais dont la mesure exacte est encore tenue secrète. Elle est obtenue non seulement en réduisant la hauteur de la carrosserie, mesurée du plancher au pavillon, mais en réduisant aussi la garde au sol.
Pourtant comme nous avons pu le constater en tant que passager, l'habitabilité notamment arrière ne semble pas en souffrir, pas plus que le confort de suspension qui continuera à faire référence dans le segment, avec ceux des Peugeot 208 et Ford Fiesta.
En revanche, il y aura du changement du côté du comportement dynamique. En effet, l'abaissement du centre de gravité combiné à l'élargissement des voies a permis d'adopter, sans perturber la stabilité en situation d'urgence, une démultiplication de direction sensiblement plus directe au bénéfice de l'agilité et donc du plaisir de conduite. Voilà qui va encore rapprocher la Clio de la 208 et de la Fiesta sur le plan des qualités dynamiques.
"Text-to-speech"
Côté équipements, les informations sont encore très parcellaires mais il est acquis que la Clio IV intégrera dès le premier niveau de finition un système de démarrage sans clé, ce qui constitue là encore un exemple de simplification industrielle. La citadine polyvalente de Renault devrait aussi, pour ses niveaux de finition supérieurs, accéder au système R-Link vu sur la future Zoé électrique au dernier salon de Genève. Outre la navigation, ce système commandé par l'intermédiaire d'un écran tactile de 18 cm de diagonale permet de contrôler vocalement son téléphone, d'écouter ses e-mails en text-to-speech mais aussi de télécharger des applications validées par Renault, notamment sur le plan de la sécurité, comme des services de conciergerie, l'avertisseur de zones de danger Coyote, etc.
Émissions de CO2 plancher
La réduction de la consommation et donc des émissions de CO2 fait partie des priorités de Renault pour la Clio IV. La réduction de hauteur de la silhouette et donc de la traînée aérodynamique va dans ce sens. Tout comme l'allègement que Renault refuse de révèler à ce stade, grâce notamment à l'utilisation d'ailes en plastique et, pour certaines versions, d'un hayon lui aussi en plastique.
Toutes les motorisations disposent du Stop&Start et de deux types de boîtes manuelles 5 rapports. Celles-ci présenteront un étagement classique pour les versions de coeur de gamme et un étagement allongé pour les versions "Eco" dont l'appellation définitive demeure confidentielle. Ces dernières, par ailleurs équipées de pneumatiques à basse résistance au roulement devraient établir de nouvelles références dans la catégorie en termes d'émission de CO2. Renault revendique 83 g/km pour la turbodiesel 1.5 dCi 90 ch, moins de 99 g/km pour la turbo essence 3 cylindres 0.9 TCe (sans injection directe) de 90 ch. Si l'arrivée de la boîte double embrayage 6 rapports EDC ne devrait pas permettre d'améliorer ces chiffres lors de son lancement, elle devrait néanmoins y parvenir lorsqu'elle sera associée au système stop&start. La concurrence n'a qu'à bien se tenir !
Raccourcir la gestation
Si le fait de reprendre une plate-forme existante a bien sûr permis de réduire le ticket d'entrée de la Clio IV, Renault a surtout mené un travail sans précédent pour réduire la durée de gestation de ce projet et donc les investissements consentis pendant cette phase. La simulation et la validation de pièces sur bancs ont largement remplacé les traditionnels prototypes et mulets. La période séparant le lancement du projet de l'accord de fabrication a été réduite à 42 mois contre 56 mois pour la Clio II et 48 pour la Clio III.
Hautement stratégique pour sanctuariser la position de Renault sur le marché français en particulier et européen en général, la Clio IV dispose d'indéniables atouts à faire valoir pour mener à bien sa mission. Outre l'accueil qui sera réservé à son style, très différent du modèle actuel, le mystère réside toujours dans son positionnement tarifaire. La Peugeot 208 n'a que jusqu'au mois octobre prochain pour occuper le terrain.