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Renault investit «plusieurs millions d’euros» dans son usine de Maubeuge
Publié le 30/01/2016 - Mis à jour le 30/01/2016 à 10:25
PAR BÉATRICE FRÈRE
C’est la bonne nouvelle de 2016, espoir de pérennité pour Maubeuge Construction Automobile. Renault va moderniser une partie de l’outil de production, soit « plusieurs millions d’euros ». Par ailleurs, des réflexions sont en cours autour de l’avenir du Kangoo produit en Sambre : relooking, nouveau modèle… Plusieurs hypothèses sont à l’étude.
L’an passé, MCA a produit 151 000 véhicules, soit un bond de 9 % par rapport à 2014. Jose Martin Vega et ses équipes n’en espéraient pas tant. « Nous avions imaginé un volume similaire à 2014 (138 000 voitures) mais le marché a été plus favorable, appuie le directeur de l’usine. Nous continuons d’être l’usine française de Renault la plus chargée grâce à un produit attractif tant en termes de coût que de qualité. » Le Kangoo, puisque c’est de lui qu’il s’agit majoritairement – le Citan de Daimler représente 20 % de la production totale –, continue de figurer en bonne place des ventes d’utilitaires, notamment sur les marchés étrangers (lire ci-dessous également). « 60 % de nos voitures partent à l’exportation. »
C’est dans ce contexte que Renault a décidé d’investir à Maubeuge, cette année, dans le cadre de son « projet d’hypercompétitivité » lancé en 2014. Objectif : moderniser l’outil de production. Coût : « Plusieurs millions d’euros », avance Jose Martin Vega sans toutefois vouloir livrer de chiffre précis. Au-delà de la dizaine de millions ? « Plus de 5 millions d’euros », consent-il seulement à livrer pour l’heure.
Ces investissements porteront sur divers ateliers et seront réalisés, pour le plus gros, durant l’été et en fin d’année, aux périodes d’arrêt. Pour exemple, sur les plus de 500 robots de la tôlerie, une cinquantaine date de l’an 2000 voire avant. « Nous en changerons pour des robots plus récents. » Côté peinture, des machines plus modernes seront installées. Même chose au montage. « Il s’agit de maintenir la compétitivité de l’usine en garantissant la qualité et la performance. » En clair, il faut baisser le prix de revient de chaque véhicule produit en travaillant sur les processus de fabrication, tout en contenant les effectifs.
Fin décembre, MCA comptabilise 1 650 personnes en CDI et 430 intérimaires. Les 40 embauches annoncées en mai ont été réalisées au cours du dernier semestre, en trois vagues. Ces 40 CDI ont en réalité permis à 36 ouvriers en contrat de professionnalisation ou intérimaires d’être titularisés, 4 autres concernant de jeunes ingénieurs.
Nouveau modèle ou relooking ?
C’est la question qui taraude la Sambre-Avesnois. Le Kangoo, né en 1997 et légèrement relooké pour la dernière fois en 2013, auquel a été ajoutée la version électrique en 2010, sera-t-il un jour remplacé par un nouveau modèle ? Jose Martin Vega indique que MCA et le groupe Renault « travaillent à plusieurs hypothèses ». Nouveau relooking, changement de design du Kangoo ou nouveau modèle, toutes les pistes sont évaluées en fonction des attentes à venir des clients et de l’évolution de la concurrence sur ce segment. « Comment proposer demain un produit attractif, rentable et durable », résume le directeur qui reste convaincu, comme il le martèle depuis qu’il a pris les rênes de l’usine sambrienne en 2013 que « ce que nous faisons au présent est la condition nécessaire pour garantir le futur. »
Les Japonais fans du Kangoo
Est-ce son look ? Ou plus sûrement la manière dont MCA sait s’adapter à leurs demandes ? Au Japon, le Kangoo est quasiment devenu un modèle iconique, « comme la Harley Davidson », résume Jose Martin Vega.
Depuis huit ans, Renault Japon y organise d’ailleurs le Kangoo Jamboree, dont la dernière édition, l’an passé, a réuni plus de 1 000 Kangoo pour une journée au pied du Mont Fuji.
L’an dernier, plus de 1 000 voitures sorties de MCA se sont retrouvées au pied du Mont Fuji, pour la 7 e édition du Kangoo Jamboree organisé par Renault Japon.
Le millionième Kangoo de deuxième génération sorti des chaînes mi-janvier a été livré à un client japonais. Sa couleur ? Bleu étoile. « Nous réalisons des séries limitées pour répondre aux demandes très spécifiques des Japonais, très attachés à son aspect extérieur », explique le directeur de MCA. Jusqu’à trois séries par an.
Il y a même eu une série « Hello Kitty » rose fushia. Et l’usine travaille sur l’hypothèse d’une carrosserie aux teintes différentes sur le capot, les portières…
En 2015, 1 679 clients japonais ont acheté un Kangoo, proposé seulement en version ludospace, celle que préfère l’archipel.