Comme promis, voici l'essai de notre laguna III Estate toute neuve. Essai, très (trop peut-être) positif !
2006. Alors que je conduisais une petite Clio II Phase 1, équipée du minuscule 1.2 essence qui montre très vite ses limites (autoroute, voiture chargée), j’ai fait l’essai d’une laguna II berline de 2003, finition expression, 1.9 DCI 110, qui m’a tout de suite convaincu. Avant l’achat, je me suis rendu sur Internet pour trouver trace d’éventuels problèmes de fiabilité. Dieu (et les autres) sait quelle a été ma surprise lorsque je suis tombé sur Planète Renault et quelques autres forums spécialisés et que j’ai commencé à lister tous les défauts techniques de l’auto. Un bon point tout de même : à partir de 2003, le modèle est considéré comme « fiable ». Bon, je me lance, au pire, elle est garantie douze mois…
Au final, une batterie qui lâche (remplacée gratuitement, merci Renault) et un problème d’injection, réparé en trois heures (aïe, c’est quand même dur à avaler…). En bref, on fait pareil ou pire avec d’autres modèles de marque concurrente. Tout le monde connaît le confort de ces berlines du segment, la tenue de route est exemplaire, les équipements au rendez-vous.
En Décembre 2007, la famille s’agrandit, ne veut-on pas ce qu’il y a de mieux pour l’avenir de nos enfants ? La berline commence à montrer ses limites en habitabilité : le coffre est bien vite rempli avec une poussette et la logistique de base, malgré les bons côtés de la voiture, on pense à la changer, pour une plus grande. Un scenic ? Aïe, il a pris un sacré coup de vieux, les tarifs en occasion en témoignent. Un C4 Picasso ? Est-ce vraiment nécessaire ? Un espace ? Trop grand, trop gourmand.
La nouvelle laguna passe à la télé, et il m’arrive de jeter un œil sur internet. J’apprends que la version break – Estate – sera commercialisée à partir de Janvier. Tiens, ça serait pas mal après tout de garder le confort de la laguna II et d’agrandir son coffre ? Garantie trois ans ou 150.000 kilomètres, voilà un gage de tranquillité. Essai en concession de la laguna III berline (la break n’étant pas encore disponible à l’essai), très concluant : le confort est bien là, la suspension un poil plus ferme, mais en faveur de la tenue de route. On « visite » rapidement l’intérieur de l’estate exposée à Paris : c’est ok, on signe sans hésiter : notre future voiture sera une laguna III Estate 2.0 DCI 130 Privilège, avec le Carminat DVD Communication, toit ouvrant électrique panoramique, radar de recul avant/arrière, surtapis avant/arrière, vitres arrière et latérales surteintées. Une voiture que nous devrons attendre 3 mois. Livraison prévue le 15 Avril 2008. Facturée 35.000 euros catalogue, la laguna III nous paraît être une voiture de bonne facture au vu des équipements proposés. La course à la remise nous a amené à constater que les gestes commerciaux de la part de Renault ne sont pas là : la voiture est tout de même chère, bon point cependant : le temps où la laguna était bradée est révolu, ça ne peut être que du bon pour sa cotte.
Revente et délai de livraison
Tout le monde le sait, les reprises chez Renault, surtout pour la laguna II sont bien souvent décevantes. On me propose un achat de ma laguna II pour 5154 euros ! L’argus est à environ 8500 euros, je préfère la vendre en occasion. Une semaine sur le site et le journal de La Centrale, j’ai souscrit une garantie mécanique qui m’a apporté de nombreux appels. En une semaine, j’ai rapidement trouvé un acheteur parisien. Le 23 Mars 2008, la voiture est vendue 6600 euros, c’est peu comparé à l’argus, mais beaucoup par rapport à la proposition de Renault. D’autant que la concession Renault de MontRouge (www.epicar.com) m’a informé que notre nouvelle voiture serait disponible le 27 Mars ! Livraison 15 jours à l’avance donc, que des bons points jusque là !
Livraison
Le jour J tant attendu, je me rends à la concession de MontRouge, pour prendre livraison de notre laguna III Estate Gris Ardoise. On m’accueille avec le sourire, le personnel est bien plus agréable que dans la majorité des représentants parisiens de la marque. Un petit quart d’heure pour les formalités administratives, et on me demande de descendre au sous-sol du magasin pour prendre livraison. Une porte s’ouvre, et la bête se dévoile. Un commercial m’accueille avec le sourire, et me fait faire le tour du véhicule pour en comprendre les principales fonctionnalités. Très rapidement, je découvre que la voiture cache bien des choses. Et très positives !
Imposante et statutaire
Le design extérieur de la berline pouvait déplaire à certains : les feux arrière hauts perchés laissaient penser à une voiture conventionnelle, avec des faux airs de C5 diront d’autres, ou encore un avant bâclé. En fait, la laguna III dans les deux versions commercialisées est surtout une voiture sobre esthétiquement, orientée sport. L’Estate laisse entrevoir un côté plus rageur que la berline. L’arrière, rondouillard mais tendu donne à la voiture un statut certain : on est dans du haut de gamme classe et sportif. Ses épaules solides et bien marquées renforcent le côté imposant de la bête montée en 17 pouces de série. Le chrome est utilisé modérément, mais comme il faut. Le son que dégage la fermeture des portières impose le respect quant à la qualité générale de l’assemblage : tout ceci témoigne le gros effort du constructeur et le soin apporté à la production du véhicule. La laguna III, avec sa ligne, sa finition et son design accrocheur peut faire partie de la cour des grandes, quoique dans ses finitions inférieures elle puisse en rebuter plus d’un : enjoliveurs au design bâclé, diamètre des jantes taule sous-dimensionnés, elle propose cependant une riche palette d’équipements de série et d’options.
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Equipements
Notre laguna III Estate est très riche en équipements. De série, on constate les phares bi-xénon directionnels, la climatisation bi-zone, toutes vitres électriques, pare-soleil dans les portières arrière, ordinateur de bord avec capteur de pression, allumage et déclenchement automatiques des phares et essuie-glaces, radar de recul arrière, frein de parking automatique, rétroviseurs à rabattement automatique… je n’ai pas toute la liste en tête, mais déjà très complète en série, avec quelques options supplémentaire, la laguna devient une référence sur le segment. Les capteurs de pluie et de luminosité déclenchent parfaitement les systèmes automatiques. Ainsi, les phares ne s’allument que lorsque nécessaire : la sensibilité est parfaite, les essuie-glaces balaient le pare-brise pile-poil au bon moment.
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Le toit ouvrant électrique panoramique est silencieux : on pourrait penser qu’à vitesse élevée, le confort serait dégradé. Il n’en est rien, on ne perçoit dans l’habitacle qu’un bruit de fond lié au roulement, à 130 km/h, inutile de crier pour se faire entendre, l’insonorisation est exemplaire.
Le GPS Carminat Communication est une référence, fluide et précis, nous avons été étonné par sa précision ! La carte mains libres est pour nombreux un « gadget » sans grande utilité. Au bout de quelques minutes d’utilisation, on ne s’en lasse pas, et surtout on ne s’en passe plus !
La carte mains-libres vous permet d’ouvrir les portes et le coffre, de démarrer et fermer les ouvrants de la voiture sans sortir de votre poche ou sac à main la carte d’accès à bord. Bonne nouvelle, la carte est plus solide que sur les précédentes versions, la mauvaise, elle a pris du volume !
Le système audio Cabasse a fait un bon en avant ! Vous pouvez écouter jusqu’à 6 CD (format classique ou MP3) grâce au chargeur/changeur en façade, on constate que le son est de bien meilleure qualité, les MP3 s’en sortent admirablement bien, les basses sont accentuées, voilà une excellente sono qu’on ne souhaitera changer pour rien au monde ! La qualité de la réception radio est très correcte, en tout cas bien mieux que sur notre précédent modèle.
Motorisation
Le 2.0 DCI 130 chevaux est le plus gros moteur que nous avons possédé. Un gros doute avant l’essai concernait la montée dans les tours, relativement bruyante sur la laguna II que nous avions avant. Au delà 3000 tours/minute, le capot moteur présentait ses limites d’insonorisation… aujourd’hui, on est bien loin de cela. Au démarrage tout d’abord, le silence est d’or. Une radio un peu trop forte et on se demande si le moteur est en marche ! On se demande même parfois si on n’est pas au volant d’une essence… Les démarrages se font en douceur, en sent que l’embrayage est doux, on tend vers le confort sonore et simpliste de la boîte automatique, le passage des vitesses est lisse, le moteur à 3000 tours s’exécute dans un silence tombal et en redemande, que du plaisir, mais rôdage oblige, on bichonne la mécanique, on essaie de ne pas trop dépasser les 2500 tours/minute, et c’est largement suffisant pour une conduite économique et écologique. Consommation donc, en mixte, nous sommes à 6.6 litres aux cent, au bout de 10.000 kilomètres, la voiture consomme moins d’après l’agent Renault qui m’a accueilli pour la livraison. La laguna III est une véritable invitation au voyage, sa motorisation est un atout majeur face à ses concurrentes comme la ford Mondéo ou encore la nouvelle Passat. D’aucune des deux le confort acoustique ne surpasse la laguna.
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Finition
La finition Privilège de notre Estate n’a rien à envier de quelques modèles allemands du même segment. L’intérieur noir, plus sobre et moins excentrique que le grège clair, plus luxueux (et un peu trop pour nous), peu paraître un peu sobre et sombre. Pour ce dernier point, le toit ouvrant est la solution idéal pour éclaircir le tout. Pour ce qui est de la sobriété, oui, pas de doute, la laguna a un intérieur très austère, mais très sérieux. D’ailleurs n’est-ce pas le cas chez BMW ou Audi, marques « premium » dont la plupart des intérieurs sont loin d’être joyeux… Pour autant, rien est à reprocher à cette laguna III, on voit que la planche de bord a été dessinée pour offrir aux occupants à la fois une utilisation ergonomique (les boutons se comptent sur les doigts de la main), une sécurité maximale mais discrète (emplacement des airbag) et du style (volant typé sport, plastiques moussés, design des équipements et surtapis). Avec cette laguna III, Renault joue le grand jeu : la partie se dispute avec la nouvelle C5, qui en sortira vainqueur ?
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Habitabilité
L’Estate est pour nous une voiture qui est plus logeable, notamment au niveau du coffre : plus long et plus haut, il permet quelques folies pour les départs en vacances. En revanche, niveau largeur, Renault a eu l’idée de coffrer les côtés derrière les passages de roues. L’avant qui en ressort est la possibilité de ranger quelques babioles dans le coffre sans qu’elles se promènent dans les virages (bon point en cas d’accident), l’inconvénient, c’est que la largeur totale est diminuée. Ainsi, notre poussette qui passait en largeur dans notre laguna II doit être rangée (tout juste) en longueur dans le coffre de l’Estate. Dommage quand on sait que nous avons changé de voiture surtout pour permettre de ranger ce genre d’attirail avec plus de commodité. Pour le reste, l’habitabilité progresse, la garde au toit à l’avant est accentuée, aux places arrières, par de surprise, ça change de la laguna II berline qui n’était pas faite pour les grands gabarits. L’Estate est plus accueillante avec son toit ouvrant panoramique qui illumine l’intérieur par temps de pluie et rend donc plus gai un voyage sous orage ! Globalement, la voiture nous convient en terme de volume à bord, mais il faut le dire, on s’attendait à mieux pour un break… Contrairement à ce qui se dit dans la presse, l'habitabilité des passagers arrière est identique à la laguna II, elle n'est pas en baisse.
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Manœuvre
La direction assistée est très précise, l’aide au parking arrière (en série) et avant (en option) sont de rigueur pour réussir sans dommage un créneau, un accrochage serait impardonnable : au niveau des protections extérieures, il n’y a pas grand chose et les pare-chocs peints encaisseront seront vite rayés ! On oublie très vite le gabarit de l’engin, qui, entre parenthèses, n’a pris que quelques kilos par rapport à la laguna II.
Sur la route
Avant tout une routière, la nouvelle laguna avale le bitume sans broncher. Sûre et maniable, elle possède un excellent freinage, et est équipée de tout ce qu’il faut comme notamment l’ESP, désactivable depuis le tableau de bord (quand il neige c’est mieux pour avancer !) ou encore l’ABS.
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La fermeté des suspensions n’est pas un défaut en soit, la tenue de route est améliorée en virage, la voiture ne se déporte plus et est moins sensible ou roulis. L’arrière, avant très chasseur, suit sans broncher, sur route mouillée, la laguna fait corps avec la route !
A faible vitesse par contre, on remarque que les imperfections sont gérées plus difficilement : la suspension est bruyante, les 17 pouces se font sentir, mais les sièges certes plus durs que sur la version précédente, rattrapent le coup. Son domaine de prédilection : les voies rapides…
Pour résumer
Par curiosité, j’irais essayer la nouvelle C5, je pense qu’elle en vaut la peine, les constructeurs français commencent à prendre du gallon et à se germaniser. La laguna III deviendra une des références chez Renault, c’est obligatoire. Elle traduit les nouvelles intentions du PDG qui est de reconstruire l’image de la marque et du modèle, salie par les déboires de l’ancienne Laguna II.
L’Estate aura certainement plus de succès que la Berline, de part son design plus affirmé et plus travaillé que sa petite sœur. Ce sont en tout cas toutes les deux de très bonnes voitures à conduire, c’est indéniable !
PS : pour ceux qui hésitent encore, foncez les yeux fermés !
Nous avons aimé
- La qualité générale de la voiture : tout a bien été pensé.
- La précision et l'ergonomie de Carminat DVD Communication,
- Le + design de l'Estate par rapport à la berline,
- Les équipements de série nombreux,
- La tenue de route supérieure à la laguna II et le "plaisir de conduite" qui est bien là
- Le chrome utilisé modérément qui souligne bien les vitres
- Le toit ouvrant donnant un peu de gaité pour les intérieurs sombres
- Le système easy-break qui permet de rabattre les sièges arrière depuis le coffre.
Nous n'avons pas aimé
- Le coffre, bien maigre pour un break
- Les feux arrière à diodes qui disparaissent sur l'Estate
- Le manque de protection au niveau de la carrosserie
- La suspension un poil trop dure, les sièges moins enveloppants que sur la laguna II