De l'eau dans les gaz d'échappement...
De la Renault d'Alonso !
Les manifestations publiques d'une brouille entre Fernando Alonso et son écurie Renault ne se sont pas faites attendre longtemps après le début de la dernière saison de l'Espagnol dans l'écurie au losange: dès Imola, où il a terminé 2ème derrière Michael Schumacher dimanche, le pilote a planté ses premières banderilles.
Après l'annonce surprise, dès décembre 2005 - soit deux mois à peine après les titres mondiaux pilotes et constructeurs -, de la signature d'Alonso chez le grand rival McLaren-Mercedes à partir de 2007, Renault avait tout fait pour sauver dignement la face.
Reconnaissant une certaine déception, plus sur la forme que sur le fond de l'affaire, l'écurie avait tenu à souligner que tout le monde dans cette affaire était professionnel et, qu'en tant que tel, se battrait bec et ongles pour faire aussi bien en 2006 qu'en 2005.
Sur la piste et sur la scène, il en est effectivement ainsi : deux victoires espagnoles en 4 courses, Fernando Alonso et Renault sont largement en tête du championnat. Mais dans les coulisses, manifestement, l'unité n'est pas aussi forte qu'on veut bien le dire. Elle semble même se fissurer.
On savait que l'Espagnol n'était pas facile à gérer pour les "faiseurs d'image" de Renault, ces gens qui doivent exploiter la notoriété du champion au service du constructeur. Mais jusque-là, Alonso s'était abstenu de commentaires négatifs en public.
A Imola, cependant, il s'est fendu de petites attaques, à fleuret moucheté, envers son employeur. « Depuis le début de saison, je ne peux en rien me plaindre de la façon dont Renault me traite. Mais en même temps, ils ne m'ont jamais particulièrement aidé ces quatre ou cinq années que j'ai passées avec eux », a lancé Alonso. « Quand je demandais quelque chose en essais, en course ou a quelque moment que ce soit, je n'obtenais que très peu. Je ne m'attends pas à plus d'aide cette saison car l'annonce de mon transfert n'a pas plu à l'équipe », a-t-il ajouté.
La pique a fait mouche et son patron Flavio Briatore, qui est également son manageur, n'a pas manqué de riposter, de façon beaucoup plus cinglante. « C'est moi qui l'ai fait venir en F1 et, que je sache, l'an dernier, il a remporté son titre et sept victoires avec nous », a rétorqué le gourou italien.
Le début de polémique a été largement repris dans la presse espagnole, au point que le pilote a été obligé de revenir sur ses déclarations samedi pour les expliquer.
« Renault a toujours traité ses deux pilotes à égalité. C'est ce que je voulais dire », a assuré Alonso. Avant de souligner au second degré : « Même quand je me battais pour le Championnat, j'avais la même voiture que Giancarlo Fisichella. C'était la même chose lorsque Jarno Trulli était avec nous. »
Sous-entendu : il regrette de n'avoir jamais été favorisé par rapport à son coéquipier, pratique courante dans certaines autres écuries où le pilote numéro 1 reçoit ouvertement toute l'attention de l'équipe !
Ces déclarations en forme de caprices d'enfant gâté sont, selon les observateurs espagnols, un moyen pour le pilote de faire passer un message auprès de son écurie: il est prêt à déballer le linge sur la place publique. Pour le laver ou pour laisser Renault dans de sales draps alors que lui s'en va chez McLaren-Mercedes.
Alonso exige des changements dans l'organisation et le travail de l'écurie. A bon entendeur, salut !
D’après AFP