Renault et Daimler ne voient pas de retournement
Contrairement à PSA qui a dû réviser en baisse ses prévisions pour la seconde fois de l'année, Renault est pour l'instant plus confiant. Mais le cours de son action stagne.
Contrairement à PSA la veille, Renault ne perçoit toujours pas de dégradation de la conjoncture et laisse inchangées ses prévisions financières annuelles. « L'évolution des marchés automobiles dans le monde et l'activité du groupe au troisième trimestre sont en ligne avec les attentes. Les incertitudes macro-économiques, notamment en Europe, n'ont pas eu à ce stade d'incidence notable sur la demande d'automobiles », indiquait le groupe ce jeudi soir.
Pour 2011, il pense toujours atteindre « des volumes de ventes et un chiffre d'affaires supérieurs à 2010 » et a confirmé son objectif d'un free cash flow opérationnel d'au moins 500 millions d'euros pour sa branche automobile.
Sur les neuf premiers mois, le groupe qui coiffe les marques Renault, Dacia et Samsung a vu ses ventes de véhicules croître de 3,4 %, (contre +0,1 % chez PSA) à quelque 2 millions d'unités, malgré un recul de 6,6 % sur son principal marché, l'Europe. La croissance de l'Amérique latine et de la Russie, entre autres, a permis de compenser. Sur la même période (janvier-septembre), le chiffre d'affaires est en hausse de 8,7 %.
De son côté, l'allemand Daimler apprend à composer avec son nouvel allié français. La maison-mère des automobiles et camions Mercedes, qui possède depuis l'an dernier 3,1 % du capital de Renault a dû déprécier de 110 millions d'euros la valeur de cette part dans ses comptes, pour tenir compte du dérapage du cours de l'action. Mais cette déconvenue comptable ne remet aucunement en cause la coopération entre Renault-Nissan et Daimler, qui porte notamment sur les futures petites voitures, les fourgonnettes, les moteurs et le haut de gamme. « Daimler nous fait faire un maximum de travail sur la (future) Smart, nous n'allons pas faire la fine bouche », indiquait récemment le PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.
Au troisième trimestre, le bénéfice net de l'allemand a reculé de 19 %, à 1,97 milliard d'euros, tandis que ses ventes progressaient de 5 %. Mais le groupe, dont la marge de rentabilité atteint 8 % dans l'automobile et 7,7 % dans les poids lourds, laisse lui aussi inchangées ses prévisions, et table toujours sur un résultat opérationnel « très nettement supérieur à l'année précédente ». En échange d'une plus grande flexibilité sur les intérimaires, Daimler vient de concéder une garantie d'emploi à 130.000 salariés allemands jusqu'en 2016.