L'idée d'une Renault plus petite que la 5 a hanté les bureaux d'étude pendant toutes les années 70. rené Bellu présente 3 photos de deux protos différents dans "Toutes les Renault". Le premier proto doit être celui dont tu parles : on dirait une R5 qui aurait couché avec une Audi 50 ou une Polo. L'avant est aussi sexy que celui d'une R12, les pare-chocs sont à lames chromées, les places AR sont vraiment posées dans le coffre. La chose ne doit pas mesure plus de 3,40 mètres.
Le deuxième proto, autre scoop de l'AJ, doit remonter à 1979. C'est une proposition plus intéressante, avec une belle surface vitrée. Les boucliers plastiques se prolongent par une protection intégrale des côtés. Les optiques son t incluses dans cette bande de plastique. Là encore, 3 portes, 4 places et un encombrement mini.
Je ne sais pas si on doit regretter que ces deux productions n'aient pas vue le jour car, objectivement, elles sont drôlement vilaines...
En fait, jusqu'à la Twingo, Renault n'a jamais pu aboutir à une mini qui puisse gagner de l'argent. C'est pourquoi on n'a jamais vu de Renault 2.
La Twingo n'a eu droit à son feu vert de commercialisation parce que l'équipe d'Yves Dubreil avait fait preuve d'une grande ingéniosité dans la conception de la voiture en terme de maîtrise des coûts de revient. Beaucoup des recettes de conception de Twingo ont ensuite été adoptées pour les modèles suivants de la gamme. Pour exemple, Twingo a toujours eu des vitres teintées en série (luxe encore rare en 92), parce qu'il revenait moins cher d'industrialiser une seule gamme de verre teinté que l'éternelle option vitre claire ou teintée.
Toujours au rayon des petites voitures, j'ai souvenir qu'en 1985-86, au plus fort de la Crise de la Régie (12 milliards de perte...), la Supercinq était présentée comme le symbole de la gabegie. Renault perdait mathématiquement 3 à 4.000 francs sur chaque Rono 5 vendue. Dans le même temps, certains idéologues condamnaient le luxe inouï de la Renault 25 (si!) et l'on disait que Renault perdait décidément toute fibre sociale... aux frais du contribuable.
Par réaction, des ingénieurs de la CGT avaient réalisé un prototype assez intéressant qu'ils avaient baptisé NEUTRAL (anagramme de Renault). Sur une base de Super5, ils avaient imaginé un revival de 4L qui, selon eux, aurait pu être vendu à l'époque autour de 35.000 F (contre 42.000 pour la premier Super5). C'était une 5 portes rustique, mais pleine de détails pratiques. La planche de bord, notamment, présentait une immense huche à pain sur sa partie basse, comme sur les Panda. Le bloc compteur était digital (tiens, comme sur la Twingo, 8 ans plus tard).
Voilà, un peu rapidement, l'histoire des petites Renault. On peut observer que le débat reste le même aujourd'hui chez beaucoup de constructeurs : comment gagner de l'argent avec une toute petite voiture ? Toyota et PSA planchent sur leur Mini à 8.000 euros, Fiat a joliment repensé la Panda. Et Renault s'est enfin décidé à renouveler sa Twingo à l'identique. Vivement demain...
_________________
Megane 1 Ph.2 2.0 16 V Dynamique - 88 000 km
Clio III-2 dci 70 Dynamique gris platine - 30.000 km
Bientôt Kia Sportage Active 1,7 CRDI tout neuf