Vainqueur du Grand Prix de France de Formule 1 sur le circuit de Nevers/Magny-Cours, Michael Schumacher reconnaissait dimanche soir qu'avant le départ il n'était pas très optimiste. La performance de Fernando Alonso en qualifications avait impressionné l'Allemand. Le début de course aussi, contraignant Ferrari à changer de stratégie.
"Ce n'est que cinq tours avant mon dernier ravitaillement (58e tour) que j'ai accepté l'idée que je pouvais gagner", révélait d'ailleurs Michael Schumacher. Renault avait réussi à faire douter le sextuple champion du monde. Et à l'inquiéter pour le futur. "Ce n'est pas une surprise de voir la concurrence se rapprocher. Silverstone sera également une course très dure", pronostiquait le pilote de la Scuderia.
Depuis un an, le constructeur français ne cesse de progresser. Deuxième du Championnat constructeurs derrière les "rouges", depuis août dernier et la victoire de Fernando Alonso en Hongrie, Renault est la seule équipe à être parvenue à vaincre, à faire chuter Ferrari, Jarno Trulli s'étant imposé en mai dernier à Monaco.
"Il y a une dynamique qui s'est engagée dans tous les domaines. Je n'ai jamais ressenti une telle dynamique de progrès, témoignait dimanche matin Louis Schweitzer, le président de la marque au losange. Il faut maintenant souhaiter que rien ne vienne la perturber. Entre Viry (moteurs) et Enstone (châssis) il y a une coopération qui a trouvé ses marques. Et il n'y a pas de meilleur carburant que le succès, les bons résultats. Les étapes de progression du moteur se font comme on le désirait. Quand on s'est fixé ce challenge, on ne se rendait pas compte de ce que Renault allait apporter à la F1."
Aujourd'hui, le constructeur français est devenu le principal animateur de la discipline, le seul à vraiment inquiéter la Scuderia. Plus encore que BAR-Honda. "En début de saison, Flavio Briatore prévoyait que BAR serait un très dangereux adversaire dans la première moitié de la saison mais que, faute de moyens, il marquerait un peu le pas dans la seconde. Au contraire de McLaren-Mercedes", disait sous le sceau du secret un responsable d'écurie. Si les débuts de la nouvelle McLaren, la MP4-19B se sont soldés par un résultat encourageant (Coulthard 6e et Raikkonen 7e), l'équipe anglo-allemande est cependant encore loin du compte.
"Il va y avoir un développement continu durant le reste de la saison et on devrait être capables de progresser pour notre course à domicile à Silverstone", prévenait cependant Ron Dennis, patron de McLaren.
De son côté Renault apporte chaque week-end de petites améliorations. Et les évolutions du moteur sont régulières. "Aujourd'hui, nous rendons 30 chevaux aux meilleurs", confiait-on dans le camp français au début du week-end. L'écart va se réduire.
Ferrari est encore devant...
Pour combien de temps encore?
Une importante étape est prévue pour Hockenheim, le Grand Prix d'Allemagne. Une autre l'est pour Monza. D'où une fin de saison prometteuse, et la perspective d'atteindre l'objectif fixé, se battre pour le titre en 2005.
"Ferrari est encore devant nous mais nous nous rapprochons et nous sommes désormais nettement les seuls à pouvoir contester leur suprématie, analysait Patrick Faure, président de Renault Sport. Nous n'avons pas l'intention d'en rester là. Nous allons travailler pour continuer à nous bagarrer pour la victoire et poursuivre la saison au plus haut niveau."
Tous les espoirs sont aujourd'hui permis pour Renault. "Si on continue avec de tels résultats, Renault restera en F1. Quel que soit le président à la tête de l'entreprise. En effet, rien ne vaut un succès en F1. J'étais en Chine récemment. Si nous pouvions gagner là-bas, ce serait formidable, le meilleur moyen d'être connu dans ce pays", assurait Louis Schweitzer.