Citation:1981. Les Doubles Amortisseurs des Brabham
Pour la saison 1981, la garde au sol des monoplaces est relevée à 6 centimètres afin de limiter l’effet de sol qui plaque les voitures sur la piste et leur procure une adhérence diabolique. Chez Brabham, l’ingénieur, le génial Gordon Murray, a imaginé pour la monoplace de Nelson Piquet une suspension pneumatique, une sorte de double système d’amortisseurs, qui permet à la voiture d’être conforme avec le règlement à l’arrêt mais touchant le sol en action, retrouvant ainsi une forme d’effet de sol. D’autres équipes tentèrent d’utiliser des ressorts plus souples écrasant avec la vitesse une voiture qui se «relève» en ralentissant.
1983. L’essence dopée de Nelson Piquet
Cette année-là, le titre mondial se joue entre Nelson Piquet, sur Brabham, et Alain Prost, au volant d’une Renault. Le Français abandonne lors de la dernière course sur casse mécanique et le Brésilien remporte ainsi la deuxième de ses trois couronnes. Or, cette saison-là, le moteur BMW des Brabham était survitaminé grâce à un carburant tellement agressif qu’il piquait les yeux des autres concurrents. Après-coup, la non-conformité de l’essence fut démontrée, mais Renault, ne voulant pas d’un titre acquis sur tapis vert, se refusa à porter réclamation.
1984. Des billes de Plomb dans les Tyrrell
Cette saison-là, l’écurie de l’Anglais Ken Tyrrell est débordée en performances à cause de la généralisation des moteurs turbocompressés, dont elle ne dispose pas. Pour compenser une partie de leur handicap, les Tyrrell procédaient systématiquement à un arrêt ravitaillement de courte durée en fin de course. Ce qui finit par mettre la puce à l’oreille des commissaires techniques. C’est ainsi qu’ils découvrirent que les mécaniciens gavaient les réservoirs de billes de plomb afin que les monoplaces anglaises affichent le poids réglementaire lors de la pesée d’après-course. La sanction fut le déclassement de l’écurie Tyrrell et de ses pilotes, Brundle et Bellof.
1994. Un Logiciel Pirate pour les Benetton
Briatore et Symonds, déjà. En 1994, une grande partie des systèmes électroniques d’assistance au pilotage est bannie, ce qui doit rendre les monoplaces plus difficiles à maîtriser. L’idée des ingénieurs est alors de retrouver, d’une façon ou d’une autre, une partie de ce contrôle à l’accélération par des réglages du moteur de plus en plus optimisés. D’autres essayent bien sûr de contourner la réglementation. C’est le cas de l’écurie Benetton, dirigée par Flavio Briatore, qui fait courir Michael Schumacher et a pour directeur technique Pat Symonds. Ses adversaires sont convaincus que Benetton a recours à de l’assistance électronique. La FIA fut incapable de le démontrer, mais en Irlande, une société spécialisée dans l’électronique mit en évidence les traces d’un logiciel pirate, en «tampon» derrière le boîtier électronique autorisé.
1999. Ferrari profite d’un vice de procédure
Souvent soupçonnée mais jamais accusée, l’écurie Ferrari est prise en flagrant délit par les commissaires sportifs au soir du GP de Malaisie en 1999. Les dimensions de certains éléments aérodynamiques de la monoplace italienne sont jugées non conformes. Les voitures de Michael Schumacher et d’Eddie Irvine sont disqualifiées, mais la Scuderia fait appel de cette décision et, miracle, quelques jours plus la FIA affirme que les mesures prises en Malaisie ne l’ont pas été dans les règles de l’art.
2005. Le double réservoir des Bar-Honda
Depuis toujours dans le sport automobile, le poids est l’ennemi numéro 1 des ingénieurs. En 2005, à l’instar de Tyrrell en 1984, Honda, qui en est l’émanation, trouve le truc pour permettre à ses voitures de faire le bon poids à l’arrivée. Les monoplaces de Jenson Button et de Rubens Barrichello sont ainsi dotées d’un astucieux double réservoir qui n’est gavé d’essence que lors du dernier ravitaillement. Les Honda roulent donc plus légères que leurs concurrentes pendant les deux tiers de la course. Elles sont exclues pour deux Grand Prix.