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Renault conforte l'avenir de son pôle de production de moteurs en France
[ 17/12/08 ]
Le chef de l'Etat semble avoir été entendu : le site de Renault de Cléon, en Haute-Normandie, devrait recevoir, en mars prochain, la fabrication d'un moteur de grande série, de préférence à l'Espagne et à la Roumanie, autres sites qui postulaient pour le programme.
Qui de Cléon en France, de Valladolid en Espagne ou de Pitesti en Roumanie se verra attribuer le programme de nouveau moteur Diesel de Renault ? Le constructeur au losange, qui a mis ses trois sites en compétition, n'a pas encore complètement tranché, mais la balance penche très nettement dans le sens que souhaite ouvertement le chef de l'Etat : selon nos informations, le site de moteurs de Cléon, en Seine-Maritime, qui emploie 4.600 salariés, est clairement le mieux placé... bien qu'il doive se voir attribuer moins de subventions publiques. « L'avenir de Cléon se joue avec la production de ce moteur », n'hésitent pas à avancer les élus locaux de l'agglomération d'Elbeuf.
Maintien de l'emploi
Actuellement en phase de recalage de tous ses investissements proches, la direction de Renault a néanmoins signé comme prévu, fin novembre, un préaccord industriel sur le programme baptisé en interne « R9 M », qui porte sur un futur moteur Diesel de 1,6 litre de grande diffusion. La validation finale du site et de l'investissement est prévue en mars prochain... Mais le projet R9 M est déjà attribué au site de Cléon dans le dernier planning triannuel de production, selon des sources proches de l'entreprise.
Ce bloc motopropulseur appliquant les nouvelles normes européennes sur les émissions polluantes serait évolutif : installé d'abord sur de petits véhicules, il monterait ensuite en gamme. D'où une production annuelle qui démarrerait à 300.000 unités par an, pour passer ensuite de 450.000 à 600.000 par an. Il devrait « presque à coup sûr équiper certains modèles Nissan », indiquait récemment Jacques Prost, directeur de l'ingénierie mécanique de Renault. Un programme majeur pour l'usine de Cléon, qui a livré 740.000 moteurs de 4 familles l'année dernière. D'autant qu'une génération de moteurs ne dure pas six à sept ans comme une voiture, mais trois fois plus.
Le nouveau moteur ne devrait pas générer d'embauches supplémentaires, étant donné que le site compte déjà un petit sureffectif, mais il serait au moins synonyme de maintien de l'emploi, une bonne nouvelle à l'heure actuelle. Cléon représente 30 % des activités mécaniques globales de Renault et livre à hauteur de 25 % des marques autres que le losange, selon son directeur Philippe Notet (Dacia, Samsung, Nissan, Suzuki, Opel).
Pression de l'Elysée
Sur le papier, les subventions que pourraient mettre les collectivités locales françaises pour le R9 M seraient de 11 à 18 millions d'euros, contre environ 23 millions pour Valladolid et 28 pour Pitesti, selon les élus locaux. Seulement, d'autres éléments plus importants jouent en faveur du site haut-normand : sa proximité géographique des usines comme Flins, Douai et Sandouville, ses compétences humaines et techniques, qui minimisent l'investissement... et une pression certaine de l'Elysée, qui tient à redynamiser l'industrie française.
DENIS FAINSILBER
Source:lesechos.fr