Po grave
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Un nom célèbre. Damon Hill est le fils de Graham Hill, double champion du monde dans les années 60. Pour autant, s’il a fréquenté tout jeune les paddocks de F1, Damon n’a pas bénéficié de l’appui de son père pour faire ses premiers pas dans la compétition automobile.
Tragiquement disparu dans un accident d’avion en 1975, Graham laisse sa femme et son fils Damon, alors adolescent, criblés de dettes. Adolescent difficile, Damon n’a aucune envie de se lancer dans le sport automobile. Ses passions sont ailleurs. Amateur de rock et guitariste émérite, il fonde même un groupe baptisé un temps "Sex, Hitler et les Hormones". Tout un programme ! Mais l’atavisme de la course est finalement plus fort que tout. Sur deux roues dans un premier temps, avant que sa mère Betty ne l’oblige à passer sur 4 roues. Arrivé assez tardivement à la compétition, Damon se révèle être un pilote rapide et appliqué. Mais on ne sent pas en lui la fougue et la détermination d’un jeune loup. F.Ford, F3, F3000, Hill gravit les échelons sans faire preuve d’un brio hors du commun. Régulièrement aux avants poste du peloton, sans plus. Mais son nom, évocateur de l’époque glorieuse du sport automobile britannique, suffit à lui ouvrir les portes. Il est ainsi recruté par l’invincible écurie Williams-Renault en tant que pilote essayeur. Un rôle dans lequel Damon s’épanouit et qui lui vaut les louanges de Patrick Head, son directeur technique, ainsi que des pilotes titulaires, Mansell et Patrese. Parallèlement, il débute en GP au cours de la saison 1992, au volant d’une Brabham. L’écurie est au bord du gouffre, et Hill doit se sortir les tripes pour arracher sa première qualification au GP de Grande Bretagne. Il franchit le drapeau à damier en 12e et dernière position, dans l’anonymat le plus complet. Le circuit est alors envahit par une foule en délire. Ce n’est pas pour lui, mais pour Nigel Mansell, qui triomphe à nouveau au volant de la voiture que lui, Damon, met au point tout le reste de la semaine. Hill se prend à rêver. Et si c’était lui...
Le rêve prend forme subitement. Coup sur coup, Mansell et Patrese quittent Williams. Prost arrive. Le deuxième volant est très convoité. Senna, Hakkinen ou encore Brundle sont sur les rangs. Mais Head tranche finalement en faveur de Damon, qui se voit ainsi récompensé de son opiniâtre travail de l’ombre. Au volant de la meilleure voiture du monde, Hill remporte 3 victoires et s’avère être un redoutable finisseur, sans faire preuve pour autant d’un brio extraordinaire. Qu’importe, Williams remporte le titre des constructeurs ainsi que celui des pilotes avec Prost. Hill a parfaitement rempli sa mission de second pilote. L’année suivante, toujours chez Williams, il s’apprête à endosser à nouveau le costume de lieutenant, aux cotés de Senna cette fois. Hill est un pilote sympathique, mais de nombreux observateurs s’émeuvent de voir une arme aussi belle que la Williams aux mains d’un pilote sans relief tel que lui, tandis que d’authentiques espoirs de la F1 tels que Alesi ou Hakkinen doivent se contenter de montures plus modestes.
Le 1er Mai 1994, Senna se tue et laisse l’écurie Williams désemparée par le chagrin, mais aussi par l’absence de leader, Hill n’ayant assurément pas la carrure pour endosser un tel rôle. Damon voit d’ailleurs l’engagement de Mansell à ses cotés comme un véritable désaveu, la preuve que Williams ne compte pas réellement sur lui. Mais paradoxalement, l’arrivée de Mansell semble agir comme un véritable électrochoc pour Damon. S’affirmant comme un authentique leader, un très fin metteur au point, il remet l’écurie Williams sur les rails du succès et se relance du même coup dans la lutte pour le championnat du monde. Il acquiert définitivement une nouvelle dimension lors du GP du Japon, où sous le déluge, il tient en respect son rival Michael Schumacher. Le titre lui échappe finalement suite à une manœuvre douteuse de son adversaire allemand, parti a la faute sous la pression de Damon dans les rues d’Adelaide. Qu’à cela ne tienne, Hill entame la saison 95 sur les mêmes bases que sa fin de saison 94. Il s’empare de la tète du championnat du monde, mais une fin de saison marquée par d’innombrables erreurs lui vaut finalement une cuisante défaite au championnat, à nouveau face a Michael Schumacher. Ses espoirs de titre s’envolent définitivement au Nurburgring, après une nouvelle sortie. Damon applaudit du bord de la piste son brillant rival. Un geste chevaleresque pour les uns, un geste de soumission pour les autres.
Cette saison 1995 a cruellement montré les limites de Damon. Pire, au sein de sa propre équipe, les capacités de Hill commencent à être contestées.
L’année suivante, débarrassé de Schumacher parti chez Ferrari, Hill a enfin les coudées franches, toujours au volant de la meilleure voiture du monde. Il ne laisse pas échapper l’aubaine, et grâce à un début de saison souverain, décroche enfin le titre mondial. Mais les doutes sur le réel potentiel de Damon ne sont pas levés pour autant. Au fil de la saison, son équipier, le jeune Canadien Jacques Villeneuve, débutant en Formule 1, lui a donné de plus en plus de mal. Et avant même le dénouement du championnat, Hill se voit signifier par Williams la fin de leur collaboration. Damon trouve alors refuge chez Arrows en 1997, une écurie de fond de grille. Triste sort pour un champion du monde en titre. Peu de résultats à se mettre sous la dent, mais Hill démontre pourtant toute sa classe en frôlant la victoire lors d’un mémorable GP de Hongrie. Ce retour inattendu au premier plan lui permet de se relancer chez Jordan, et de renouer avec la victoire, sous le déluge de Spa. Ce ne sera qu’un feu de paille. Toujours chez Jordan en 1999, Hill perd rapidement pied et réalise des prestations indignes de son statut. La passion s’émousse. C’est l’année de trop pour Damon qui annonce rapidement sa retraite.