IL L’A DIT Carlos Ghosn, PDG de Nissan : « J’ai été le premier à faire tester la concurrence au comité exécutif. »
Il l’a fait. Et avec une rare conscience puisque c’est le week-end, et en ville, que Carlos Ghosn, président exécutif de Nissan, a été impliqué dans un accrochage avec une moto alors qu’il conduisait sa Porsche dans le centre de Tokyo. Ce crash test grandeur nature, heureusement sans gravité, aurait été moins commenté s’il s’était produit au volant d’une Nissan Infiniti, par exemple, la voiture haut de gamme du groupe japonais. Pour paraphraser Talleyrand, Carlos Ghosn, pis qu’un crime, a commis une faute. Dans une industrie aux produits sur-médiatisés, on peut s’interroger sur l’opportunité, pour un patron devenu lui-même une vedette internationale, de rouler sous pavillon concurrent. Si Louis Schweitzer, PDG de Renault, a minimisé l’incident survenu à son successeur désigné, l’encadrement du groupe français n’a pas manqué de commenter l’événement. Avec l’espoir que Carlos Ghosn, une fois rentré en France, optera pour une Renault s’agissant de ses besoins personnels, ne serait-ce que pour soutenir un groupe qui dépense des dizaines de millions d’euros par an en Formule 1 pour défendre sa marque. Reste que, en redressant Nissan au point de contribuer, encore l’an dernier, pour plus des deux tiers au résultat net de Renault, Carlos Ghosn a bien mérité de la patrie, et de s’autoriser une petite fantaisie