Voila la raison :
GP de Monaco - Hamilton avait le second rôle
Eurosport - lun., 28 mai 14:25:00 2007
GP de Monaco - Polémique à l'arrivée du GP de Monaco : McLaren a diminué les chances de victoire d'Hamilton face à Alonso, avant de geler les positions...
2007 Monaco McLaren Hamilton - 0
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* Tapis rouge pour Alonso
* Grand Prix : déclarations
Fernando Alonso avait cinq tours d'autonomie de moins que Lewis Hamilton à l'attaque du Grand Prix de Monaco et il s'est naturellement enfui dans le premier relais, pratiquement une demi-seconde par tour plus vite que son équipier. La surprise a été de voir l'Anglais rentrer trois rotations seulement après l'Espagnol (29e tour). Une décision de McLaren pleinement assumée, qui a favorisé le pilote de la MP4-22 N.1. Hamilton a été privé de deux tours hautement compétitifs, avec un réservoir quasiment vide, ce qui l'aurait relancé.
"Il y a de la déception en regard des différentes stratégies dont nous avions besoin face au possible déploiement de la safety car, qui s'est produit quatre fois ces cinq derniers année" , s'est justifié Ron Dennis, P-DG de McLaren Group, à l'arrivée. Avant d'ajouter : "Si la safety car ne sort pas, le plan de course le plus rapide est à deux pit stops. En conséquence, il faut virtuellement décider à l'avance lequel des pilotes va gagner." A Monaco, le choix est cornélien : il faut parer à toutes les éventualités, partir avec deux stratégies différentes et laisser les impondérables choisir l'heureux et le malheureux. A part si on s'appelle BMW. Dimanche, l'écurie allemande avait misée à 100% sur l'intervention de la voiture de sécurité. Un pari perdu pour Heidffeld et Kubica, pourtant bien qualifiés (7e et 8e).
Hamilton : "J'ai le numéro 2 sur ma voiture..."
Les tacticiens de McLaren avaient donc décidé d'imposer Alonso sur deux arrêts et de rapprocher Hamilton d'un plan à une seule halte, ajustable à dessein. Le jeu étant d'éviter d'avoir à refaire le plein pendant une neutralisation. Avec une contrainte accrue cette année car le nouveau règlement interdit l'accès à la pit lane tant que toutes les monoplaces ne sont pas rangées dans l'ordre, derrière elle.
Au 26e tour, Alonso a entériné son programme à deux arrêts. Dès lors, les planificateurs de McLaren ont croisé les doigts pour que la safety car ne sorte pas jusqu'au 31e tour. De peur de compromettre le doublé qui se dessinait, ils ont finalement sacrifié Hamilton. L'assurance d'un doublé, mais celle aussi de voir Alonso terminer devant...
"Je n'en ai pas encore parlé avec mes ingénieurs, mais je pense que c'est par crainte d'une éventuelle intervention de la voiture de sécurité", s'est poliment interrogé Hamilton quelques minutes après l'arrivée. C'était pour cacher quelques instants encore la vérité : "Vous savez, j'ai le numéro 2 sur ma voiture..." Une grenade dégoupillée devant les médias d'outre-Manche, sevrés depuis des mois de leur champion que McLaren protège jalousement, frustrés de ne pas le compter encore dans le cercle des vainqueurs...
Dennis : "Je n'ai pas à m'en excuser"
Confronté à l'hypothèse d'un statut préférentiel chez ses pilotes, ce qu'il a toujours abhorré, Ron Dennis est fermement monté en première ligne. "Une fois la première vague de pit stops opérée, nous avons converti Lewis d'un arrêt à une stratégie plus rapide à deux arrêts, et ralenti dans le même temps les deux voitures pour préserver les freins", a avoué le manager. "Ce circuit réclame une approche disciplinée et le résultat est que nous pouvons quitter Monte-Carlo avec le maximum de points (18)."
"Tout le monde a le sentiment qu'il y a eu du favoritisme mais nous sommes scrupuleusement loyaux à chaque instant lorsque nous dirigeons l'équipe", a-t-il poursuivi. "Cette course n'est rien d'autre que la nécessité pour les pilotes de conduire à la limite et de ne donner la chance au team de déterminer le dénouement de la course. C'est mon travail. Je n'aime pas ralentir les pilotes, je n'aime pas les voir frustrés mais je suis un compétiteur absolu. C'est ce qu'il fallait faire pour gagner le GP de Monaco et je n'ai pas à m'en excuser."
N'importe quoi... Comme si Ferrari n'avait jamais fait cela...