Le marché automobile français semble s’emballer
Le Monde.fr | 01.04.2015 à 10h52 • Mis à jour le 01.04.2015 à 11h00 | Par Philippe Jacqué
Oublié la morosité et la prudence ? Le marché automobile français affiche des résultats inattendus en ce début d’année. Sur les trois premiers mois, les immatriculations ont progressé de 6,9 % par rapport au premier trimestre 2014, selon les données du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), publiées mercredi 1er avril.
C’est un rythme bien plus rapide que la croissance de 1 %, qui était attendue par le CCFA. Du coup, le représentant des marques françaises a revu à la hausse sa prévision pour l’année, en espérant désormais 2 % de croissance sur les douze mois.
Sur le seul mois de mars, les immatriculations se sont envolées de 9,3 % par rapport au même mois de 2014. Et tous les constructeurs et les marques participent à la fête surprise.
Côté acteurs français, la progression, en mars, est de 8,1 % pour Renault et de 7,9 % pour PSA. Et celle qui rit est bien, cette année, la marque au losange : sa croissance a été de 13 %. La marque à bas coût, Dacia, est, elle, plus à la peine. Ses immatriculations chutent après un très bon démarrage en 2014.
Dans le groupe PSA, c’est toujours Peugeot qui tire le constructeur. Ses ventes ont encore progressé de 12,3 % en mars, grâce à ses 308, 208 et autres 2008. Celles de Citroën progressent de 5 %, quand celles de DS dévissent - encore - de 14,8 %, faute notamment de nouveaux produits.
Forte hausse des immatriculations « tactiques »
Côté constructeurs étrangers, dont les ventes globales progressent de 11,1 % en mars et de 10,9 % sur trois mois, les groupes Ford (18,7 % en mars), Nissan (10,6 %), Toyota (17,9 %), BMW (23,9 %), Mercedes (39,3 %) et Hyundai (31,4 %) affichent des chiffres vertigineux.
Est-ce à dire que la crise est bel et bien derrière nous ? Il est encore trop tôt pour se réjouir. On reste encore loin des niveaux de vente d’avant crise. De même, l’étude du détail des résultats des deux premiers mois de l’année appelle à la méfiance sur la réalité du marché.
Les immatriculations « tactiques » (ventes aux loueurs de courte durée, immatriculations par les réseaux et les constructeurs) sont en forte hausse, tandis que les ventes aux particuliers, les plus rentables, sont en baisse. Les ventes aux entreprises progressent pour leur part plus faiblement que le marché.
En mars, des opérations portes ouvertes ont pu permettre aux constructeurs d’écouler leurs stocks plus rapidement.
Seul l’examen des données sur l’ensemble du premier trimestre devrait éclairer sur la robustesse retrouvée, ou pas, du marché français.
Philippe Jacqué
Rédacteur au service économie (automobile et transport)
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