A l'heure de la célébration des titres du constructeur français en F1, le deuxième titre consécutif de l'autre pilote français prénommé Sébastien, arrive à point nommé pour en remontrer à Renault qui n'a pas voulu de lui.
Dimanche Bourdais a brillamment gagné la course de ChampCar de Surfers Paradise en Australie et il remporte haut la main le titre 2005 avec 6 victoires consécutivement à celui de 2004 et 7 victoires. Agé de 26 ans le double champion Bourdais a pris la tête en dépassant Paul Tracy au 21e tour grâce à une bonne stratégie d'arrêt aux stands. A.J. Allmendinger et Jimmy Vasser complètent le podium.
Le public peut s'étonner qu'un pilote français qui domine de la tête et des épaules le plus relevé des championnats de monoplaces nord américains n'ai pas sa chance en F1 alors qu'un constructeur français gagne sans qu'aucun pilote français ne participe au championnat. D'un coté Bourdais n'a jamais fait mystère de son désir d'être en F1 et avec ce deuxième titre d'affilée, il prouve qu'il excelle derrière un volant et qu'il sait gérer ses succès. De l'autre coté Renault qui aime à faire partager ses succès et à communiquer autour de son double triomphe en F1 sait quel retentissement pourrait avoir les victoires d'un pilote français derrière un de ses volants.
Oui mais Briatore veille au grain et tant qu'il sera le patron de fait de Renault F1 avec un président Patrick Faure qui acquiesce à toutes ses volontés, Bourdais n'aura jamais sa chance chez Renault car la contre partie est de devenir l'un des pions du "Briatore Business" que le manager-directeur-businessman aime à déplacer à sa guise.
Or Bourdais a déjà refusé cette compromission avec Briatore en 2003 après un simulacre de test entre lui et Franck Montagny. Montagny a accepté et il a été choisi par Renault. Il pensait que la F1 s'ouvrait enfin a lui, mais après deux années d'un travail dans l'ombre et d'un rôle de "pilote français en F1" que Renault a présenté aux médias et au public, le constat est amer : il s'est fait "embrouiller" par l'italien et a disparu de la scène de la F1 avant même d'y faire son entrée.
Alors lorsque l'on entend Renault F1 dire qu'il recherche la perle rare française, et que l'on analyse la qualité de son implication dans la carrière de Bourdais ou de Montagny, comment ne pas souhaiter que le nouveau président de Renault-Nissan Carlos Ghosn fasse le ménage à la tête de son écurie, pour qu'enfin un pilote tricolore ose se commettre avec Renault sans compromettre ses maigres chances d'accéder à la F1.
Lorsque l'on compare les efforts que consent Honda qui s'apprête à monter une seconde écurie pour faire courir un pilote japonais afin de satisfaire les fans du pays du soleil levant et conforter son marché national, il est désolant de constater que le public français ne réalise pas l'importance de son pouvoir d'achat sur un marché national que Renault ne juge pas nécessaire de bien considérer.
Pour Bourdais qui poursuivra son aventure victorieuse en ChampCar l'année prochaine, il reste une dernière course pour clore la saison 2005, Mexico le 6 novembre que Bourdais avait remportée l'année dernière.
(Ecrit par E. Metral pour la Toile de la F1)
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