C.Ghosn reconduit pour 4 ans chez Renault
L’État soutient Carlos Ghosn
Il y a quelques jours, l'AFP avait indiqué que selon eux, l'Etat soutiendrait le renouvellement de l'actuel PDG de Renault, C.Ghosn, à l'occasion du conseil d’administration qui se tiendra ce Jeudi. Mais pour cela, le gouvernement a posé deux conditions.
"Il y aura un vote de résolution proposant le renouvellement de Carlos Ghosn. Nous, Etat, on devrait évidemment voter pour cette résolution", a déclaré à l'AFP un porte-parole de Bercy.
Actionnaire majoritaire chez Renault avec 15.01% du capital, l'Etat a du poids dans le constructeur et entend bien se faire entendre une fois de plus.
Il a ainsi posé ses conditions.
La première consiste à préparer le prochain départ de l'actuel PDG, et ainsi de désigner un vrai numéro 2 "dans un processus progressif, n°2 puis PDG" ajoute le porte-parole.
Avec le départ de certains cadres de Renault, Thierry Bolloré qui occupe à ce jour le poste de directeur délégué à la compétitivité fait figure de grand favori. Mieux, il aurait le soutien de l'Etat qui tient à ce que le futur PDG soit français afin de maintenir le poids de Renault dans l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi.
La seconde exigence de l'Etat est justement d'établir dès à présent une feuille de route pour consolider l'Alliance, et faire en sorte que le couple nippon Nissan-Mitsubishi ne prenne l'avantage sur celui qui a sauvé Nissan de la faillite au début des années 2000.
Carlos Ghosn reconduit
"L'État a voté la rémunération de M. Carlos Ghosn puisque M. Carlos Ghosn a accepté une diminution de son salaire de 30%. Désormais, cela nous donne les meilleures conditions pour préparer la prochaine assemblée générale" a indiqué Bruno Le Maire
La prochaine assemblée générale qui aura lieu le 15 juin, permettra de soumettre ce nouveau mandat aux actionnaires du constructeur.
Une première depuis 3 ans
Depuis près de 3 ans, le salaire du PDG pose problème, le point culminant de cette crise remontant à 2016 où les actionnaires dont l'Etat représente plus de 15%, avaient voté contre le salaire annuel de près de 7 millions de son PDG (composé d'une part fixe de près de 1.23 millions d'euros et d'une partie variable calculée sur les résultats). Désormais, les deux camps semblent avoir enfin trouvé un terrain d'entente.
De solides résultats
Pourtant, les résultats de C.Ghosn plaident en sa faveur en annonçant une année record sur bien des points. L'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a pris la première place des constructeurs automobiles dans le monde, le chiffre d'affaire est en forte hausse tout comme les ventes, et les bénéfices suivent.
Pour autant, tout n'est pas si simple. L'équilibre entre le clan japonais et le clan français a toujours été difficile, et l'actuel PDG en est le garant, faisant de lui un pion essentiel du rouage. Mais l'Etat craint que Renault ne perde la main lors du départ de l'actuel PDG.
"La priorité pour l'État, c'est la consolidation de l'alliance entre Renault et Nissan. Cette alliance doit être désormais gravée dans le marbre pour garantir la pérennité du premier constructeur mondial", avoue clairement Bruno Le Maire à l'AFP.
Thierry Bolloré, nouveau n°2 officiel
De sorte, l'Etat a toujours milité pour nommer un français en candidat probable pour prendre la suite de l'actuel PDG. Là encore sans surprise, Thierry Bolloré, 54 ans (ex Faurecia et Michelin, mais arrivé chez Renault en 2012) va être nommé Directeur Général Adjoint Groupe, c'est à dire, n°2, devant succéder à termes, à C.Ghosn.