Nelson Piquet se serait bien volontairement crashé dans un mur du circuit urbain de la ville-état, au 14e tour de la 15e des 18 manches du Mondial, soit deux tours après le ravitaillement de son équipier Fernando Alonso, soudain propulsé au rang de vainqueur en puissance par la neutralisation qui avait suivi. C'est en tous les cas ce qu'a déclaré le Brésilien lors d'une déposition au siège de la FIA, le 30 juillet dernier à Paris.
Le pilote pauliste, licencié officiellement le 18 août par Renault, a selon autosport.com révélé lors de cette audition que les modalités de son action préméditée avaient été convenues lors d'une réunion le jour de la course, en compagnie de Flavio Briatore, directeur général de Renault F1, et Pat Symonds, directeur exécutif de l'Ingénierie. Le fils du triple champion du monde (1981, 83, 87), celui-là même qui avait été remercié par Flavio Briatore fin 1991, aurait indiqué que Briatore et Symonds lui auraient suggéré d'agir ainsi pour aider l'équipe, à la recherche d'une victoire depuis le GP de Japon, le 8 octobre 2006, et plaider sa propre cause pour 2009. Symonds l'aurait même pris en aparté pour désigner l'endroit idéal du forfait, le virage N.17, en raison de l'absence de grue pour assurer le dégagement express de sa R28.
L'immunité pour Piquet ?
Briatore et Symonds auraient formellement démenti ce scenario dans un document écrit parvenu à la FIA, suite à leurs témoignages recueillis à Francorchamps, sur le site du récent Grand Prix de Belgique. Néanmoins, ils auraient précisé que Piquet leur avait proposé de s'accidenter mais qu'ils n'avaient pas pris ses propos au sérieux. Bref, la thèse de l'accident n'est plus "abracadabrantesque", et si la FIA n'a rien trouvé de suspect dans les conversations radios entre le pilote sud-américain et son staff le jour J, elle va disséquer les paramètres de pilotage pour découvrir un changement de comportement anormal au tour 14. Contre ses révélations, Nelson Angelo Piquet aurait de la FIA l'assurance d'une immunité.
Depuis que l'affaire a éclaté, Renault se tient muré dans le silence en attendant d'exposer ses arguments devant la FIA. Le paradoxe est que seul le constructeur risque apparemment une sanction (amende, exclusion pour une ou plusieurs courses voire du championnat Constructeurs) alors que le pilote devrait en toute logique redouter de perdre sa licence. Contre ses révélations, Nelson Angelo Piquet aurait de la FIA reçu l'assurance d'une immunité.