Citation:Lundi 02 Février 2009
Citroën ressuscite sa DS
Par Christophe ISRAËL
leJDD.fr
Le constructeur français Citroën envisagerait de relancer l'un de ses modèles mythiques, la DS. La berline haut-de-gamme avait quitté les lignes de production de la marque aux chevrons en 1975, après vingt ans de bons et loyaux services. Après la Coccinelle, la Fiat 500 et la Mini Cooper, Citroën surfe à son tour sur la vague de la nostalgie. Faire du neuf avec du vieux devient le nec plus ultra.
En ces temps difficiles pour l'automobile, les constructeurs surfent sur la vague du "revival". Alors que les marchés s'effondrent, Citroën s'apprêterait à donner une nouvelle jeunesse à l'un de ses modèles mythiques, la DS. Selon le quotidien économique Les Echos, "il ne s'agira pas d'un seul modèle mais d'une ligne haut de gamme, complémentaire de la gamme traditionnelle de la marque (...)". Une ligne qui serait "déclinée en plusieurs véhicules à partir de 2010", précise le quotidien dans son édition de mardi, confirmant une rumeur qui courait déjà sur plusieurs sites spécialisés. Selon l'américain Automotive News, le projet devrait être révélé au public le 5 février prochain. Reste à savoir si les courbes rajeunies de la mythique DS seront, elles aussi, dévoilées dès vendredi.
Après la New Bettle de Volkswagen, la Fiat 500 et la Mini Cooper, Citroën céderait ainsi à son tour aux sirènes de la nostalgie, alors que le marché automobile est en plein marasme. Tandis que les stocks sont au plus haut et que les ventes s'effondrent, les arrêts de production se succèdent depuis la fin du mois de novembre. En choisissant celle qui avait succédé à la Traction Avant, le construteur français fait un sot de plus d'un demi-siècle dans le temps.
Révolutionnaire... en 1955
Présentée pour la première fois au salon de l'automobile en 1955, la DS a immédiatement séduit. Mélange de force et de douceur, sa calandre allongée a tout de suite impressionné. Si les pères de la DS sont aussi ceux de la Traction, la rupture est totale. En plein milieu des années 50, son look détonne. A l'avant, un museau effilé, une calandre chromée et deux phares étirés donnent à la DS un air agressif, qui contraste avec l'aspect bonhomme de la berline contemplée dans sa longueur. Le carénage qui vient recouvrir les roues arrière renforce l'impression de longueur du véhicule. Les clignotants arrière ressemblent à des tuyères de réacteur, le volant à une seule branche et le tableau de bord futuriste finissent de construire la légende d'une voiture qui se veut immédiatement d'exception.
Sous le capot, la mécanique était elle aussi révolutionnaire. Son long capot est prévu pour accueillir un moteur 6 cylindres, mais tant le six cylindres en ligne de la 15 que celui à plat ne purent être adoptés, pour cause de poids. La DS fut aussi pionnière en termes d'équipements. Direction assistée, boîte de vitesses semi-automatique et freins à disque lui ont permis de s'imposer comme l'une des meilleures berlines. Une voiture haut de gamme, dotée à partir des années 1968-1969 de phares pivotants et, innovation ultime, d'un moteur à injection. La suspension hydro-pneumatique, marque de fabrique de Citroën, apportait en outre un confort intérieur incomparable pour l'époque. Le général de Gaulle choisit la DS, dotée d'une tenue de route excellente et d'un important espace pour les passagers arrière, comme voiture officielle.