Il y a eu des voitures affichant le nom Vaillante sur circuit, mais on n’en a guère vues sur la route de tous les jours, hormis la Honda Civic Vaillante de 1998 commercialisée à 50 exemplaires seulement. Et ce n’est malheureusement pas cette Ibiza qui va combler ce manque. Bien que présentée à Genève, cette Ibiza toute en V est une œuvre unique du Belge Luc Donckerwolke. Ce designer de 40 ans a pris goût aux voitures grâce aux aventures du héros de Jean Graton lorsqu’il était enfant.
Pas vraiment réelle
L’Ibiza Vaillante reste une pure voiture de fiction, que conduira peut-être Michel Vaillant. Le département de design a basé son étude sur un prototype Seat Sport original – une Ibiza spéciale avec un avant et un arrière différents, 40 mm plus large, et chaussées de pneus 235/35 R 19 montés sur des jantes de 19 pouces, de 216 mm de large. Néanmoins, cette voiture d’exhibition est motorisée avec un bloc à essence turbocompressé à quatre cylindres de 1.8 litre dérivé de celui monté sur l’ancienne Leon Cupra. Cette nouvelle version développe 15 ch de plus, soit un total de 240 ch.
Différente
Rappelant l’Ibiza, la Vaillante est complètement différente depuis la ligne de ceinture jusqu’en bas. Elle présente un avant plus long et plus marqué, avec des projecteurs avant redessinés et une grande calandre parcourant toute la longueur du bouclier relifté. La calandre en treillis est frappée d’une grande lettre V (pour Vaillante) sur toute la hauteur du côté droit, pour l’identifier clairement comme une voiture de bande dessinée. L’apparence très musclée est soulignée par l’avant et les passages de roue arrière massifs ainsi que par les épaules marquées à hauteur de la ligne de ceinture. Les ailes avant comportent des prises d’air verticales. La garde au sol abaissée de 40 mm et les grandes roues sont des éléments clés de son look sport bodybuildé. Les cinq rayons des jantes en alliage sont reliés par des triangles.
V
Une vue latérale de l’Ibiza Vaillante montre que ses rétroviseurs sortent directement des panneaux de porte. Le hayon arrière porte en son centre le mot « Vaillante. Pour sa part, le bouclier de présente une surface noire unie qui suggère une prise d’air, et présente un embout d’échappement triangulaire en position centrale rappelant aussi le V de Vaillante. Les plages de feux arrière forment une ligne horizontale semi-enveloppante qui s’étend vers le centre du hayon. Le hayon remodelé présente des lignes simples et épurées au design presque vertical. Le choix de la couleur a dû être naturel puisque le bleu métallisé nacré de sa carrosserie rappelle l’ancien bleu des voitures de course françaises, très utilisé pour les voitures figurant dans les aventures de Michel Vaillant.
Pas d’arceau
Luc Donckerwolke a fait l’impasse sur l’arceau de sécurité puisque la voiture n’est pas destinée à la compétition. En revanche, il a conçu une structure horizontale particulièrement rigide qui occupe tout l’arrière de la voiture et se prolonge latéralement vers la console centrale. Un emplacement pour la roue de secours visible est aménagé au centre de cette structure, tandis que la barre transversale placée à l’arrière des sièges sport originaux accueille les casques et les points d’ancrage pour les harnais de sécurité. Les deux barres qui convergent à la console centrale forment une plate-forme accueillant le levier de vitesse, monté plus haut, comme sur une voiture de course.
Ombre de Michel
L’intérieur est rehaussé par des touches de bleu, principalement sur tous les éléments constitutifs de la structure de sécurité. Selon les concepteurs, cela rend bien l’ambiance de bande dessinée. Les casques à visage découvert, logés derrière les sièges avant, sont harmonisés au bleu de la voiture et aux garnitures intérieures. Ils ressemblent à celui porté par Michel Vaillant et sont personnalisés par la lettre V de Vaillante.
Passion
Le designer belge avoue une véritable admiration pour le travail de Jean Graton. « Enfant, j’ai attrapé une forte fièvre au Burundi, où je vivais avec ma famille » explique-t-il. « Pour rendre ma convalescence plus agréable, mon père m’a offert une bande dessinée de Michel Vaillant. Cela m’a tellement marqué que j’ai aussitôt commencé à dessiner des voitures ». Le départ d’une vocation puisque « c’était devenu une telle passion que j’ai voulu rencontrer Jean Graton, le créateur du héros de mes bandes dessinées préférées : Michel Vaillant. Je l’ai rencontré et je lui ai proposé de dessiner des voitures pour Michel Vaillant, ce que je fais encore aujourd’hui comme hobby. C’était le tremplin qui m’a poussé vers le dessin de voitures réelles. »
Olivier Duquesne (vroom.be)