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[Autre] Film sur jackie stewart

rpm91
Modérateur PR
Mer 18 Dec, 2013 14:12
Bonjour

un documentaire sur la visite de Roman Polanski à J Stewart sur le GP de Monaco 1972, sort avec un nouveau montage ce jour à Paris, Toulouse et Lillie

Citation:
Roman Polanski : « J’ai voulu saisir la sensation du pilote »
Un mois seulement après la sortie de sa Vénus à la fourrure, Roman Polanski est à nouveau présent dans l’actualité cinématographique avec Weekend of a Champion, en salles le 18 décembre. Présenté au Festival de Cannes, ce documentaire précieux et longtemps maudit du réalisateur américain Frank Simon offre un portrait saisissant de l’Ecossais Jackie Stewart, lors du Grand Prix de Monaco 1971. Roman Polanski, qui en fut le producteur, l’a remonté en ajoutant une conversation en 2011 avec le triple champion du monde de formule 1 (1969, 1971 et 1973) sur l’évolution de ce sport, quarante ans après. Avant la projection en avant-première du film, le 16 décembre, au Grimaldi Forum de Monaco, en sa présence et celle de Jackie Stewart, le cinéaste franco-polonais a reçu Le Monde chez lui, à Paris, afin d’évoquer sa passion pour la course automobile.

Pourquoi ce film rarement vu, pourtant primé en 1972 au Festival de Berlin, réapparaît-il aujourd’hui ?

Il y a environ cinq ans, le laboratoire Technicolor de Londres, qui fermait ses dépôts, a contacté les possesseurs de négatifs pour savoir ce qu’ils comptaient en faire, les détruire ou les récupérer. J’ai demandé une copie de ce film dont je n’avais plus entendu parler depuis très longtemps et j’ai trouvé que c’était pas mal du tout. J’ai commandé un master au labo et j’ai décidé de le ressortir après l’avoir remonté, car beaucoup de choses avaient changé. Il fallait un rythme différent, alors j’ai fait un complément sous forme de discussion avec Jackie Stewart, plus de quarante ans après, dans la même suite monégasque qu’à l’époque. Cela a traîné pendant presque deux ou trois ans car je n’avais pas le temps. J’ai fini par m’y mettre, et voilà le résultat.

Pourquoi ne pas l’avoir réalisé vous-même ?

Je ne suis pas metteur en scène de documentaire. C’est un métier à part et je n’avais pas assez de temps ni de désir pour cela. J’étais en train de terminer Macbeth, une grosse production qui m’avait épuisé. Je voulais profiter pleinement de Monte Carlo et j’aimais beaucoup Frank Simon, que j’avais rencontré à Cannes en 1968. Il y avait présenté un documentaire, The Queen, sur le concours de travelos à New York. J’étais dans le jury, on avait tous beaucoup aimé ce film qui aurait dû être récompensé. Malheureusement le festival a été avorté. Frank a perdu l’occasion de remporter un prix, mais il a eu celle de gagner un ami. Avec Sharon Tate, on l’a aidé à quitter Cannes – c’était effrayant, il n’y avait pas d’avion, pas d’essence – et on l’a emmené en Italie. Ensuite, il est venu habiter à Londres. Il était naturel que je lui propose la mise en scène de ce film auquel j’ai quand même beaucoup participé. On m’y voit, donc j’ai pensé que c’était bien de ne pas le réaliser. Mais j’ai suivi toute la production, j’ai filmé un peu et j’étais impliqué au montage.

Ce qui m’intéressait aussi était de reproduire la sensation du pilote. C’est pour cela que j’ai mis une caméra à bord. Aujourd’hui, vous pouvez la cacher dans vos lunettes mais, à l’époque du 16 mm, c’était l’équivalent de deux briques. Montrer un tour complet de piste fut une première. On a pu avoir la permission grâce à Jackie. C’était juste avant la course et, sur le moment, je me suis dit : « Merde ! Il pleut ! » En fait, c’était bien, car on voit qu’il ne voit pas grand-chose. On a refait un tour pour montrer ce que ça donne aujourd’hui avec le tunnel allongé et désormais bien éclairé. Dans le film, les trottoirs ont des bords saillants, on voit les voitures passer à proximité des stands sans le moindre rail de sécurité. Il y a même un plan incroyable, une perspective juste avant un virage. On voit un type, sans doute un photographe, posté là où les voitures dérapent… Jackie m’a emmené cette année à Monte-Carlo. Il y a des mobil-homes de trois étages, des rangées de moniteurs. Les changements de pneus durent quatre secondes. Ces endroits ressemblent plus à un laboratoire qu’à un garage.

Comment est née votre amitié avec Jackie Stewart ?

Je l’ai connu à Los Angeles en 1967, à l’époque du tournage de Rosemary’s Baby. J’ai adoré ce gars dès notre première rencontre. C’est quelqu’un de très éloquent. Il parle merveilleusement bien de ce qu’il fait dans le film. Tout est compréhensible, même par des gens qui ne sont pas pilotes, ni même chauffeurs. Avec lui, j’avais des passes partout. Il m’emmenait aux essais qu’il faisait secrètement. Je me souviens d’un, en 1970, où il testait de nouveaux freins. C’est là que je l’ai vu pour la première fois porter un casque intégral.

J’adorais le sport automobile, surtout la formule 1. Au début, je dépensais tout mon argent dans des voitures de sport, c’était comme le train électrique d’un gosse ; ma toute première fut la Mercedes SL 70 décapotable. J’ai voulu conduire des voitures de formule 3. Il y avait une école, Racing Stables, sur le circuit de Brands Hatch, à côté de Londres. Comme ces monoplaces coûtaient trop cher et qu’il y avait beaucoup de casse – j’y ai moi-même contribué –, on les a changés pour des formules Ford, mieux adaptées pour apprendre, et dont les pièces étaient plus faciles à remplacer.

Jackie Stewart et Roman Polanski, à Monaco en 1971.

Le récent film « Rush », de Ron Howard (qui sortira en DVD et Blu-Ray chez Pathé le 29 janvier 2014), raconte la rivalité entre le Britannique James Hunt et l’Autrichien Niki Lauda, avant et après son terrible accident au Nürburgring en 1976. Lui aussi, à sa manière, véhicule une nostalgie pour la F1 de cette époque, qui représentait pourtant un danger mortel…

Oui, ce film établit un bon rapport entre les deux personnages. Il est intéressant, complexe, et les acteurs [Chris Hemsworth et Daniel Brühl] sont excellents. Les pilotes étaient alors des gladiateurs, il fallait être cinglé pour faire ce sport. C’était une époque où on commençait seulement à mettre des ceintures de sécurité dans les voitures, où la limitation de vitesse sur les autoroutes n’était pas à 130 mais 150 km/h, où les gens fumaient comme des dingues et on ne pensait pas à le leur interdire. Aujourd’hui, il ne se passe pas de mois sans interdiction. Weekend of a Champion montre une période de transition : on commençait à sérieusement penser à la sécurité grâce à Jackie. Il était aussi le champion pour ça, il se battait à toutes les réunions de pilotes.

Dans « Weekend of a Champion », vous dites avoir « perdu tout intérêt pour ce sport » après la mort en 1973, sur le circuit de Watkins Glen, aux Etats-Unis, du Français François Cevert, coéquipier de Jackie Stewart dans l’écurie Tyrrell… Cela m’a un peu dégoûté. J’ai connu François, un gars marrant, beau, sympa, avec qui je skiais en Suisse, bien qu’il n’en eût pas le droit à cause de l’assurance, et avec qui j’ai fait un peu de voiture sur piste en Angleterre. Dans une scène du film, on voit les pilotes faire la queue pour serrer la main du prince Rainier. Ils doivent être six ou huit et ils sont presque tous morts depuis dans des accidents ! [Outre Cevert, le Mexicain Pedro Rodriguez de la Vega, disparu deux mois après le Grand Prix de Monaco, suivi trois mois plus tard du Suisse Jo Siffert, du Suédois Ronnie Peterson en 1978 et de l’Allemand Rolf Stommelen en 1983]. Jackie explique qu’un pilote de F1 avait une chance sur trois de survivre dans les cinq ans. C’était un sport de fous, et une attraction qui procurait une sensation proche de celle qu’avait le public au Colisée de Rome.

Jackie Stewart dit que les spectateurs voulaient « voir du danger, de la violence ». Aucun pilote de F1 n’est mort en piste depuis le Brésilien Ayrton Senna, le 1er mai 1994 à Imola, il y a bientôt vingt ans. Pensez-vous que cette dimension tragique et effrayante manque aujourd’hui au public ?

Comme le dit Jackie, le public ne voulait pas que quelqu’un meure, seulement que le danger existe. Quand un funambule marche au-dessus du Red Canyon, vous ne souhaitez pas qu’il tombe mais vous le regardez quand même avec beaucoup d’intérêt. Plus que ça d’ailleurs. Seuls des malades voudraient qu’il chute, et ils sont heureusement très rares.

On dit souvent que la F1 est devenue ennuyeuse. Est-ce votre sentiment ?

Non, au contraire, elle a de plus en plus d’intérêt grâce à la télévision. Tout est fait pour qu’on suive bien la course à l’écran. C’est tellement bien réalisé, avec des replays et des angles multiples. Dans les tribunes de Monte-Carlo il y avait de l’ambiance, mais les gens n’avaient pas le temps de voir passer les voitures. Autant regarder à la télé.

Bruno Lesprit pour Le Monde


http://www.lemonde.fr/sport/article/2013/12/13/roman-pola..te_4333508_3242.html
Ven 20 Dec, 2013 19:12
Ca a l'air sympa comme film :
http://youtu.be/SQGsSaLVCuw