Résultats Financiers 2017
Ainsi, le chiffre d’affaire est en très forte hausse (+14,7%) et atteint près de 59 milliards d’euros, dont 2,72 milliards pour le constructeur russe Avtovaz qui est lui aussi en très forte hausse grâce à la reprise du marché russe.
Hors Avtovaz, la hausse est cependant moindre (+9,3%) pour 53,5 milliards d’euros.
Ces résultats sont le fruit d’une hausse des ventes, mais aussi de la production de modèles pour des partenaires, comme celle de la Micra en France pour le compte de Nissan,ou encore la production en Iran ou en Chine pour le compte de co-entreprises.
Une marge opérationnelle représentant 6,6 % du chiffre d’affaire
La marge opérationnelle -indicateur très important de la rentabilité- s’établit à 3,8 milliards d’euros (incluant les différentes activités), soit 6,6 % du chiffre d’affaire.
Sur la branche automobile, hors Avtovaz, elle est en hausse de 363 millions d’euros (+15,2 %) pour atteindre 2,75 millions d’euros, soit 5,1 % du CA (+0,2 point vs 2016).
Avtovaz, de son côté affiche une marge de 55 millions d’euros, représentant seulement 2 % de son chiffre d’affaire total.
La filiale banque (RCI Banque) réalise de très bons résultats avec une marge de 1,05 milliards contre 896 millions l’année précédente (+17,1%).
Au final, le résultat d’exploitation du groupe s’affiche à 3,8 milliards d’euros contre 3,28 milliards d’euros en 2016 soit une hausse de 15,9 %.
Renault désormais plus rentable que Nissan
Depuis quelques années, l’accent a été mis chez Renault pour augmenter une rentabilité jugée jusque là trop faible. Ainsi, si au début 2010 -en pleine crise économique- Renault ne pouvait avancer qu’une marge inférieure à 2 % quand Nissan surfait déjà au dessus des 5 %, la donne s’est inversée ces deux dernières années.
Renault a largement progressé jusqu’à dépasser son allié puisque sur l'exercice 2016, sa marge opérationnelle était de 6,4 % de son chiffre d’affaire contre 6,3 % pour Nissan. Et pour 2017, l’écart s’est creusée puisque Renault atteint même 6,6 % tandis que Nissan a fléchi à 4,8 %, avec une prévision à 4,5 % pour 2018.
Dans le même temps, le chiffre d'affaire est également en hausse, avec un record de 59 milliards sur l'exercice 2017, soit une hausse de +14,7%. Hausse de la marge, hausse du chiffre d'affaire, signifie donc un résultat net qui passe de 3,4 milliards d'euros pour 2016 à 5,1 milliards pour 2017.
Si Renault profite de ses bons résultats, en revanche, pour Nissan, le vent tourne un peu, d’autant plus si on le compare à son principal concurrent Toyota qui surfe toujours au dessus d'un insolent 8 % de marge.
Les forces en présence se rééquilibrent entre Renault et Nissan
A l’heure où on parle d’une fusion entre les deux alliés, fusion d'ailleurs démentie par Nissan par la voie de son directeur et ancien bras droit de Carlos Ghosn chez Nissan, ou encore d’un rachat des parts de l’État dans Renault par Nissan, on peut voir cela comme une force en plus pour Renault dans les discussions qui ont lieu actuellement.
Malgré tout, Nissan est bien mieux implanté que Renault dans le monde. Nissan profite en effet de sa présence historique en Chine et aux USA, les deux principaux marchés automobiles, pour afficher des ventes bien supérieures à celles de Renault (5,77 millions d’unités pour Nissan contre près de 3,8 millions pour Renault). Mais son bénéfice est en chute libre (-23%) avec 4,4 milliards d’euros contre 3,85 milliards (+16%) pour Renault sur l’exercice 2017 (Renault annonce des résultats records). Et 2018 commence également très bien avec une marge opérationnelle (toute activité confondue) de 6,6% même si elle tombe à 5,1% sur la seule activité automobile, en excluant le constructeur russe des voitures Lada (mais filiale de Renault) Avtovaz.
Renault n'a donc pas encore rattrapé Nissan, mais les courbes de tendances s'inversent fortement en faveur du constructeur français.
Malheureusement, les malheurs de l'un sont loin de faire le bonheur de l'autre puisqu'il convient de rappeler que Nissan contribue largement aux résultats de Renault, ce dernier étant son actionnaire majoritaire avec plus de 43% de parts.
Ces dernières années, c'est justement le dividende apporté par Nissan qui a bien souvent sauvé, ou plutôt enjolivé les résultats financiers de Renault, auxquels il faut rajouter, les économies réalisées par les synergies dégagées par l'Alliance des deux constructeurs.
Il convient ainsi pour Renault de rajouter 2,791 milliards d’euros que constituent le dividende 2017 versé par Nissan à son actionnaire, soit un résultat net de 5,21 milliards d’euros pour Renault.