Le chiffre d’affaire et les ventes de Renault s’effondrent

Après une année 2019 compliquée pour Renault, 2020 ne s'annonce pas mieux. Ainsi, sur un marché automobile mondial en baisse historique de 24,6%, le groupe Renault fait un peu moins bien (-25,9%) comparé à l’année dernière (avec un très bon mois de décembre) en ayant immatriculé un total de 672 692 véhicules.

Le chiffre d’affaire résiste malgré tout puisqu’il ne présente qu’une baisse de 19,2%, et même 18,3% si on excepte l’effet négatif du taux de change.

Cette baisse de plus de 25% de ses ventes s’explique bien sûr notamment par la crise du coronavirus, qui a eu un très fort impact sur les ventes et immatriculations de mars, un mois généralement assez prolifique comparé aux plutôt calmes mois de janvier et février.

Une belle dégringolade en Europe, mais le groupe se maintient dans le reste du monde

C’est surtout en Europe, le principal marché de Renault, que la baisse est la plus notable et impactante. Alors que l’ensemble des marques ne voit qu’un repli  de 26,2%, le groupe Renault s’écroule avec -36% comparé au 1er trimestre de 2019, avec seulement 321 756 unités. La marque Dacia a été très impactée avec un repli de 44,5%de ses ventes contre un recul de 32,3% pour la marque Renault.

Hors d’Europe, Renault se porte bien mieux avec un recul plus limité de 13,4 % au premier trimestre.  La Russie devient d’ailleurs le premier marché de Renault, la marque y enregistre une hausse de 9,2% de ses ventes, grâce au nouveau SUV Arkana, un inédit crossover coupé qui sera commercialisé en Europe en 2021 alors que le marché n’affiche qu’une hausse de 1,8%.

En Inde, où depuis la commercialisation de la Kwid les ventes étaient en fort déclin, la commercialisation du SUV Triber permet à la marque d’afficher une hausse de 3,5% de ses immatriculations alors que le marché s’est également totalement effondré (-22,8%). Même chose en Corée du Sud, où les ventes progressent de plus de 20% bien que le marché recule de 6,8%.

Enfin en Chine, les ventes restent toujours très faibles malgré de gros investissements. La marque a décidé d'arrêter les frais en se retirant partiellement du plus grand marché du monde.

Le chiffre d’affaire en baisse de près de 20%

Avec un telle hémorragie de ses ventes, mais aussi la baisse des ventes auprès de ses partenaires tels que Nissan, Daimler ou encore Opel, le chiffre d’affaire en prend un coup. Il passe ainsi à 10,125 milliards d’euros, une baisse d’un peu plus de 19,2%.

Avtovaz y contribue à hauteur de 701 millions d’euros contre 767 en 2019, soit une baisse de 8,6%.

La branche automobile dispose au 31 mars 2020 de 10,3 milliards d’euros  de réserves de liquidité contre 15,8 milliards d’euros 3 mois plus tôt. Une baisse de 30% en seulement 3 mois.

Le conseil d’administration a ainsi indiqué annuler le versement du dividende prévu initialement au titre de l’exercice 2019, et a fait appel à l’Etat pour bénéficier d’un prêt garanti de 5 milliards d’euros comme l’a confirmé le mois dernier le ministre de l'économie Bruno Le Maire.

Même si le constructeur refuse de se prononcer à ce sujet pour le moment, les perspectives pour le reste de l’année ne sont guère réjouissantes. Le mois d’avril et probablement le mois de mai auront un impact très fort sur les résultats du 2nd trimestre tandis que le second semestre devrait être plutôt morose. Une année 2020 bien difficile en perspective pour Renault et tout le secteur automobile de façon générale.

Voir aussi: Renault renoue avec les bénéfices en 2021.