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Des voitures chinoises dans les usines Renault de Russie

Suite au conflit avec l’Ukraine provoqué par la Russie de Vladimir Poutine, Renault a été contraint d’abandonner ses activités en Russie. Mais que deviennent les usines du constructeur ?
Des voitures chinoises dans les usines Renault de Russie
Par le 27/02/2023

Deux mois après l’envahissement de l’Ukraine, le 16 mai 2022 Renault a été contraint de se séparer de tous ses actifs russes, estimés à 2 milliards, pour un rouble symbolique selon des rumeurs de l’époque. Son acheteur, l’Etat Russe, a ainsi récupéré gratuitement des sites de production modernes, dans lesquels Renault avait fortement investi ces dernières années pour mettre ces usines aux normes actuelles et les sortir de l’ère soviétique.

Cela a été un vrai coup dur pour Renault, qui venait tout juste de sortir de la crise du covid. Car le marché russe représentait en 2022 son second marché mondial avec 482 264 unités pour une part de marché de 28,8% A peine moins, en termes de volume, que le marché français…

Renault pouvait compter sur sa propre marque qui commercialisait alors principalement des modèles Dacia rebadgés comme le Kaptur, un Duster avec une robe de Captur. Mais le gros des volumes était surtout réalisé par la marque Lada, dont Renault était l’actionnaire majoritaire via Avtovaz. Une marque locale sur laquelle le nouveau DG de Renault comptait beaucoup avec le lancement de nombreux nouveaux modèles dont le retour du Lada Niva.

Lada Niva 2021

Seulement voilà, alors certaines sociétés ont décidé de rester en Russie, Renault comme d’autres constructeurs automobiles, s’est retiré après avoir suspendu ses activités dès le mois de mars.

Les chinois se frottent les mains

Avec un matériel de production à la pointe, la Russie n’a pas attendu pour relancer l’activité. Ainsi, la marque Moskvitch est revenue d’entre les morts pour produire dans l’usine de Moscou délaissée par le constructeur au losange un nouveau modèle destiné aux taxis. Basé sur un SUV chinois, le Sehol X4 du constructeur JAC, ce SUV sera assemblé à Moscou sous licence à hauteur de 3 000 unités dans un premier temps.

Future Lada sur base chinoise Jac Sehol x4

L’usine créée en 1930 qui a notamment vu sortir de ses chaînes des Opel Kadett sous l'appellation Moskvitch 400 ou des Ford a été rachetée par Renault en 2005 pour y produire des Dacia sous le blason Renault, et notamment la Logan qui venait tout juste d’être commercialisée.

La production du nouveau SUV qui a démarré en fin d’année dernière restera malgré tout très en deçà de celle qui avait lieu sous l’ère Renault.  Ainsi, aux côtés de ce nouveau SUV, d’autres modèles devraient sortir de l’usine. 

Selon le cabinet Inovev la production s’est limitée à 55 000 en 2022 contre 150 000 en 2021. Pour 2023, celle-ci devrait être relativement proche de 2022, soit trois fois moins que sous l’ère Renault.

Chez Avtovaz qui commercialise les voitures Lada, le départ de Renault a forcément été compliqué. Un nouvel investissement de 550 millions d’euros a été octroyé par un organisme public russe pour permettre de poursuivre ses activités.

Mais là aussi, cela passera par l’arrivée de modèles chinois, car les voitures actuelles, faute de pièces, ne peuvent être produites. Après une production limitée à 200 000 unités en 2022, la marque espère passer les 400 000 en 2023.

Des espoirs malgré tout

Bien que Renault ne soit désormais plus présent en Russie, l’accord signé en 2022 permettrait tout de même au constructeur français de revenir d’ici 5 ans si le conflit venait à se régler d’ici là.

Le constructeur devra alors lui aussi réinvestir pour lui permettre de remettre la production de ses propres modèles en route.

En attendant, la marque russe tente de continuer à sa développer grâce à la technologie apportée par Renault.


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