Une fusion de l'Alliance sous deux ans, démentie par Nissan
Jusque là "simples" alliés, avec un jeu d'équilibriste mené par l'actuel PDG de Renault pour ménager les susceptibilités de Renault et de Nissan malgré la main mise sur Nissan par Renault d'un point de vue capitalistique, les deux constructeurs pourraient bien aller jusqu'à la fusion si l'on en croit les dernières rumeurs, afin de sceller définitivement leur destin commun, près de 20 ans après avoir annoncés leurs noces à la fin des années 90.
Cette histoire de fusion revient régulièrement sur le devant de la scène. Jusque là ouvertement opposé à cette idée, l'actuel PDG de Renault a malgré tout ouvert la voie ces derniers mois pour éviter qu'à l'issue de son départ programmé d'ici moins de 5 ans, un grain de sable ne vienne mettre à mal tout ce qui a été construit ces dernières années, pierre après pierre. Un édifice géant mais qui tient grâce au numéro d'équilibriste de ses principaux dirigeants.
L'Etat français, actionnaire majoritaire de Renault, bien conscient de cette fragilité, souhaite sécuriser cette alliance et a donc demandé à C.Ghosn de tout mettre en oeuvre pour assurer un avenir serein aux deux partenaires. Il s'agit probablement là de sa dernière grande mission avant de passer définitivement la main et de faire valoir ses droits à la retraite. Pour Nissan qui s'est formé par la fusion de plusieurs constructeurs au siècle dernier, ce serait une nouvelle étape de son histoire.
Une nouvelle holding pour diriger Renault et Nissan
Parmi les options régulièrement avancées, celle d'une holding, probablement pas française, serait créée. Pour autant, personne ne veut confirmer cette information qui semble malgré tout probable. Cette nouvelle holding serait basé une fois encore aux Pays-Bas, un pays neutre dit-on, qui n'a pas plus de préférence pour la France que pour le Japon. RNBV, la filiale commune de Renault et Nissan y est d'ailleurs installée.
La fusion Renault-Nissan de nouveau démentie par Nissan
Bien que C.Ghosn soit donc désormais totalement ouvert à une fusion entre Renault et Nissan, chez le constructeur nippon, le son de cloche n’est pas du tout le même, allant même jusqu’à rejeter cette hypothèse.
Ainsi, après avoir déjà déjà démenti une première fois fin avril sur une possible fusion, le directeur général de Nissan, Hiroto Saikawa, ex N°2 de Carlos Ghosn, n’a pas hésité à rajouter une couche a l’occasion de la conférence de presse suite à l’annonce des résultats annuels du constructeur :
"Cela pourrait prendre beaucoup de formes différentes", Hiroto Saikawa, directeur général de Nissan Motors
Plutôt qu'une fusion, il privilégie plutôt un rééquilibre des parts de chacun, notamment via un rachat des actions que possède L’État dans Renault. Nissan aurait bien sur tout à y gagner en récupérer du pouvoir chez Renault, tandis que ce dernier aurait tout à y perdre.
"Nous devons nous assurer que l'alliance puisse opérer comme elle le fait maintenant, en préservant l'autonomie de chaque entreprise tout en maximisant l'efficacité, dans ses générations futures" Hiroto Saikawa.
Chacun prêche donc pour sa paroisse. Mais il ne faut pas oublier, que c'est bien Renault, avec plus de 40% des parts de Nissan qui est, capitalistiquement parlant, le seul maitre à bord et qui a permis, en formant l'Alliance il y a près de 20 ans, de devenir le premier groupe automobile mondial.