La fusion Nissan-Honda au point mort
Après s’être débarrassé de Renault avec fracas, sous prétexte de vouloir rééquilibrer l’Alliance, Nissan a été contraint fin 2025 à se rapprocher de son ennemi de toujours (comme l’avait indiqué Carlos Ghosn) suite à une série de très mauvais résultats contrairement à Renault qui affiche une bonne forme, mettant l’entreprise en péril. Bien que cette affaire ressemble à une trahison pour celui qui a sauvé Nissan plus de 25 ans plus tôt, Renault voyait là une solution pour se séparer à bon prix de ses quelques 35% qu’il possède encore dans Nissan.
Un rachat plutôt qu’une fusion ?
Malgré tout, selon le quotidien nippon Nikkei, l’idée de fusion, qui était alors clairement l’objectif annoncé fin 2024 alors que les premières rumeurs étaient intervenues l'été dernier, aurait un coup dans l’aile comme on dit. Il y a quelques jours déjà, on apprenait que Mitsubishi, que Carlos Ghosn avait adossé à Nissan il y a quelques années, ne souhaitait pas vraiment faire partie du deal, craignant d’être noyé dans la fusion.
Désormais, Honda ne souhaiterait plus une fusion, mais un simple rachat. En cause, une valorisation bien plus importante de Honda qui est un groupe plus important, notamment grâce à sa division Moto, mais aussi nautique, aéronautique ainsi qu’outillage et robotique.
En cas de rachat, Nissan perdrait tout pouvoir, chose que le constructeur nippon a toujours reproché à Renault. Et bien que Nissan et Honda soient tous deux japonais, rompant les problèmes de barrières culturelles qui existaient avec Renault, ce n’est pas aussi simple.
Renault, de son côté, a aussi du pouvoir chez Nissan, bien que ce dernier ait fortement été dilué ces derniers temps, passant de plus de 40% à seulement 15% suite aux nouveaux accords signés le 8 novembre 2023. En tout état de cause, le constructeur français aimerait récupérer ses billes et s'est d'ailleurs rendu au Japon pour intervenir dans ce dossier.
Nissan prêt à se retirer du deal
Même si les deux constructeurs n’ont rien annoncé pour le moment, il se dit que Nissan aurait rompu les négociations. Coup de bluff ou coup de pression, difficile à dire. Mais si tel est le cas, quel avenir peut-on promettre à Nissan devant les difficultés qui s’annoncent, et ce, sans l’appui de Renault ?
À ce stade, tout reste donc ouvert. Une marque chinoise pourrait bien s’initier dans le débat. Mais, l’État japonais, déjà hostile à Renault ces derniers temps après lui avoir ouvert les bras dans les années 2000, serait-il prêt à cela ? Pas si sur… D'autant plus que le rapprochement entre Renault et Geely n'a pas été vu du bon oeil par Nissan à l'époque.
Les mois qui viennent risquent d’être difficiles du côté de Nissan et compliqué chez Renault.