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Renault négocie avec Nissan pour augmenter la valeur de ses actions

Fin décembre, Honda et Nissan sont entrés en pourparlers en vue d’une fusion 100% japonaise. Si Renault est exclu de cette fusion, en revanche, il dispose des armes pour le faire: les actions. Le constructeur français ne veut pas les brader.
Par le 31/01/2025

Annoncée sous forme de rumeurs depuis cet été, la fusion entre Nissan et Honda est officielle depuis un mois désormais, et dans cette histoire, Renault a clairement une carte à jouer.

Après avoir déjà réalisé plusieurs petites sessions l’année dernière suite au nouvel accord de l’Alliance, Renault dispose encore d’une part conséquente de Nissan à travers sa fiducie, sans oublier les 15% qu’il dispose en son nom propre. En tout, c'est encore près de 36% de Nissan (35,71% pour être précis) que le constructeur français possède.

Constructeur hyper rentable sous l’ère Carlos Ghosn, ce qui a permis à Renault d’engranger de gros bénéfices pendant des années et de voir sa valorisation augmenter massivement, Nissan a pourtant vu sa valeur totalement dévisser après des années noires et plusieurs trimestres de pertes depuis le départ de l'ex PDG.

Nissan ayant voulu reprendre son autonomie, pour le résultat que l'on connait, Renault a ainsi cédé une petite partie de son désormais ex-allié (près de 8%) à un prix assez bas, provoquant ainsi une rentrée d’argent frais pour financer sa filiale électrique Ampere, mais aussi une perte comptable.

Renault cherche à vendre au mieux son trésor

Depuis l’annonce de la fusion, Renault voit là une manière de sortir au mieux de Nissan. Selon Reuters, les dirigeants de Renault se sont ainsi rendus au Japon cette semaine afin de rencontrer ceux de Nissan pour négocier la valeur de revente des actions de Nissan à Honda.

Le Financial Times indique de son côté que l’objet de ce déplacement était de pousser Nissan à négocier un tarif plus élevé de ses actions. Le cours de Nissan est actuellement évalué à 427,80 Yens pour une capitalisation de 10 milliards d’euros. Le constructeur nippon pourrait aussi être amené à se séparer de ses 15% dans Renault. Hasard ou coïncidence, Geely pourrait prendre une participation de la filiale brésilienne de Renault selon le journal Les Échos.

Une fusion Nissan - Honda à travers une holding

Pour Nissan, le temps presse. Le constructeur qui a voulu se débarrasser de Renault se trouve désormais dans une situation financière très compliquée, avec de grosses pertes annoncées lors des derniers trimestres.

Cette fusion permettrait à Nissan de retrouver des marges de manœuvres, même si la nouvelle holding serait dans les faits contrôlée par Honda. Celle-ci serait prévue pour juin 2025, dans cinq mois. La fusion Honda - Nissan permettrait de former un nouveau géant automobile, comme ce qu’avait fait Stellantis en regroupant le groupe italien Fiat et le groupe Français PSA.

Un nouveau géant donc, mais qui devra résoudre les problèmes de fond de Nissan, et prendre correctement le virage de l’électrique. Car bien que Nissan ait été le premier à se lancer sur ce marché avec la Leaf il y a plus de 15 ans, le constructeur a ensuite été très discret et se retrouve aujourd’hui loin de ses concurrents, et notamment des constructeurs chinois. Même chose pour Honda qui semble totalement largué, particulièrement en Europe, alors que Renault semble reprendre la main, avec quatre modèles classés dans le top 10 en France l'année dernière. Après un essai peu fructueux avec la Honda-e, la marque ne propose actuellement qu’un seul modèle, la e:Ny1. En somme, cette fusion est loin d'être gagnée, d'autant plus que la complémentarité géographique n'est pas évidente, les deux marques étant concurrentes sur les mêmes marchés, ce qui pousse Carlos Ghosn, qui s'est exprimé depuis le Liban, à indiquer qu'elle est vouée à l'échec.

Mitsubishi écarté de la fusion

Un autre constructeur est également concerné par cette fusion : Mitsubishi. Le petit constructeur nippon qui a été racheté par Carlos Ghosn en 2016, pour l’intégrer à Nissan, parait hésiter à rejoindre la future holding. Pourtant, Nissan étant son premier actionnaire, il n'est pas certain que la marque soit maitresse de son destin.


Mitsubishi préfère nouer des partenariats comme ici avec Renault pour la Colt

Selon certaines sources, le petit constructeur nippon préfèrerait opter pour des partenariats plutôt qu’intégrer une holding dans laquelle il n’aurait pas ou peu son mot à dire. En Europe, Mitsubishi est d’ailleurs très lié à Renault, avec notamment la Colt qui est une Clio rebadgée ou encore le SUV ASX qui ne peut nier sa filiation avec le Captur. Et cela ne devrait pas en rester là puisque le Scénic pourrait pareillement permettre à Mitsubishi de proposer son premier véhicule électrique tandis que la future Twingo pourrait aussi être rebadgée.

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