Début des discussions dès lundi pour une alliance entre Nissan et Honda
Depuis quelques mois, on parle d’une possible fusion entre deux constructeurs japonnais, en l’occurrence, Nissan (déjà lié à Mitsubishi), qui est clairement en perte de vitesse depuis sa décision de sortir de l’Alliance avec Renault, et Honda, dont les ventes en Europe sont proches du néant alors que dans le même temps, Toyota n’a jamais été aussi fort.
Depuis la chute très politique de Carlos Ghosn, grand artisan de l’Alliance, les rapports avec Nissan se sont plus que tendus à tel point que Renault a été contraint de réduire sa participation dans Nissan, passant de 43,5% à seulement 15% ce qui explique que depuis un an, Renault revend ainsi régulièrement des actions.
Les projets entre les deux constructeurs se sont ainsi fortement réduits. Si les deux marques collaborent sur le couple Renault 5 - Nissan Micra, les échanges se font désormais comme de simples partenaires. Hormis les quelques projets communs, les deux marquent ne partagent plus d’informations.
La rancœur de Nissan sur la politique française
Années après années, Nissan semble s’enfoncer. Encore aux manettes de l’Alliance, mais ayant déjà quitté son poste de président, Carlos Ghosn dénonçait déjà des mauvais résultats. Une situation qui n’a fait qu’empirer depuis.
Pourtant, en 2019, l’Alliance Renault - Nissan - Mitsubishi revendiquait la place de n°1 mondial avec 10,79 millions de véhicules vendus dans le monde. Comme quoi, dans le monde des affaires, tout va très vite.
Tout comme la rancœur côté japonais… Nissan n’a jamais supporté la loi de 2015 du ministre de l’Économie de l’époque, un certain Emmanuel Macron, qui augmentait le poids de l’État Français dans Renault et donc, par voie de conséquence, dans Nissan.
Une situation intolérable pour les japonais que Carlos Ghosn n’avait cessé d’expliquer à l’époque.
Ce même Emmanuel Macron qui a missionné ensuite le n°1 de Renault pour mener à une fusion entre ces alliés. La suite, on la connait, Nissan a fait sauter dans une théâtralité magistrale la seule personne qui tenait l’ensemble. Puis est venue l’heure du détricotage. Libéré de Renault, Nissan a désormais les mains libres.
La descente aux enfers pour Nissan
Dans le même temps, les résultats de Nissan ne sont pas vraiment améliorés, ou très peu. Le trimestre dernier, Nissan a annoncé de grosses pertes qui ont d’ailleurs dégradé le résultat de Renault. Le constructeur nippon sait qu’il doit s’allier pour survivre. Débarrassé de Renault qui l’a pourtant sauvé il y a près de 25 ans, Nissan pourrait se tourner vers un compatriote, Honda. Avec la nouvelle Alliance Nissan - Honda - Mitsubishi, Renault se retrouverait forcément très isolé, signant probablement la fin de leur histoire commune, même si les quelques liens restants, pourrait permettre à Renault de produire des modèles pour le compte du trio en Europe. C’est d’ailleurs ce qu’il fait actuellement avec les Mitsubishi ASX (Renault Captur), Mitsubishi Colt (Renault Clio), ainsi que la futures Micra et la minicitadine de Nissan qui pourrait s'appuyer sur la future Twingo attendue pour 2026.
Cette fusion n’est cependant pas encore faite. Selon le quotidien Nikkei, les discussions devraient débuter en tout début de semaine prochaine. Si une telle alliance aboutissait, Renault aurait ainsi un acheteur tout trouvé pour les parts qu’il conserve encore dans sa fiducie française. Malgré tout, étant donné la perte de valeur des actions de Nissan, bien que Renault récupèrerait une manne financière non négligeable, son bilan comptable se retrouverait en négatif.
Alors bonne ou mauvaise nouvelle pour Renault ? Dans un premier temps, ce serait plutôt une bonne nouvelle. La valeur des actions respectives va monter, c’est certain, c’est même déjà le cas. À moyen terme, on peut imaginer que le trio vienne s’appuyer sur Renault pour ses modèles européens. En revanche, sur le long terme, Renault trop isolé, risque de devenir une proie. Passer de prédateur à prédaté en moins de cinq ans, cela fait mal.
Pour Nissan, une telle alliance permettrait de faire des économies d'échelles sur de nombreux modèles, comme les mini voitures "Key cars" mais aussi sur les technologies de l'électrique.