Renault va de nouveau vendre au moins 2,5% de Nissan
Suite au nouvel accord entre Renault et Nissan signé l’année dernière qui rééquilibre les actions de chacun à 15% de leur capital respectif, Renault disposait de 28,4%de parts dans Nissan qu’il avait transféré à une fiducie française, dans l’attente d’une revente sur les marchés. Un trésor de guerre, qui ne lui sert à rien, si ce n’est à récupérer des dividendes chaque année, si toutefois les résultats de Nissan le permettent. Mais ce trésor de guerre est aussi une manne financière qui dort, un bas de laine en cas de coup dur comme on dit.
Une cession de 2,5% après celle de 5% de décembre 2023
En fin d’année dernière, en décembre pour être précis, Renault avait déjà procédé à la vente de 5% des actions de Nissan, soit un total de 211 000 000 actions portant le total détenu dans la fiducie à 24,63%. C’est Nissan qui avait décidé de les racheter pour un montant total de 765 millions d’euros, provoquant d’ailleurs une moins value comptable de cession pour Renault de l’ordre de 1,5 milliards d’euros, en raison de la faible valorisation de l’action Nissan.
Hier, Renault a annoncé qu’il comptait de nouveau vendre 280 690 000 actions de Nissan, soit 7% du capital du constructeur nippon. Conformément à leur accord, Nissan a exercé son “droit de première offre” pour racheter 100 242 900 actions. Les 180 447 100 actions restantes pourront être revendues par Renault par la suite dans un délai de 6 mois.
Nissan a par ailleurs indiqué qu’il allait “annuler” ces actions, entraînant ainsi la hausse de la participation des autres actionnaires.
Comptablement, cette décision va de nouveau entraîner une moins value de cession à hauteur de 450 millions d’euros, impactant directement le résultat net, mais va permettre de récupérer de la trésorerie, à hauteur de 362 millions d’euros selon le cours actuel de 593,4 yens, retraité pour prendre en compte les deux phases de rachat..
Quel intérêt pour Renault de vendre les bijoux de famille ?
L’action Nissan est actuellement loin de ses niveaux records pendant les années Ghosn. Vendre l’action actuellement revient à brader un constructeur dans lequel la marque française a mis toutes ses billes.
Avec cet argent frais, Renault veut cependant se désendetter (le profil de la dette de Renault au 30/06/2023 est disponible ici) afin de retrouver une notation financière plus intéressante pour pouvoir emprunter à des taux plus bas et retrouver la confiance des investisseurs. La marque indique d’ailleurs viser la notation “Investment grade” c’est à dire une notation entre AAA et BBB-, cette notation, selon l’échelle de l’agence Standard & Poor’s qui fait la pluie et le beau temps sur les marchés que ce soit pour les entreprises, mais aussi pour les états.
Avec l’annulation de l’introduction en bourse d’Ampere (dont Nissan doit également devenir actionnaire malgré son alliance avec Honda pour les petites voitures électriques poussant Renault dans les bras de Volkswagen pour sa future Twingo), Renault doit trouver des financements. Pour cela, il peut notamment compter sur ses actions Nissan, mais aussi faire appel au marché pour emprunter. Et dans ce cas, vaut mieux être bien noté…