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Nissan va racheter 5% de son capital à Renault

Renault a annoncé hier qu’il allait se séparer de plus de 210 000 000 actions de Nissan. Un chiffre énorme mais qui ne représente en réalité que 5% environ du capital du constructeur nippon.
Nissan va racheter 5% de son capital à Renault
Par le 13/12/2023

Suite aux nombreux différends qui ont opposé Nissan et Renault, la nouvelle Alliance a été redéfinie après de nombreux mois de négociations, avec comme point clé, un rééquilibrage des forces en présence, comprenez par là, la fin de la main mise par Renault sur l’actionnariat du constructeur japonais.

De plus de 43% à seulement 15%

Actionnaire à plus de 43% de Nissan, sans réel pouvoir au final aussi étonnamment que cela puisse paraître, le constructeur français a accepté de drastiquement réduire son poids dans le capital de son allié, tandis que ce dernier va quant à lui en prendre chez Renault. Chaque constructeur disposera désormais de 15% de l’autre. Difficile de faire plus équilibré.

Ces décisions sont le fruit des longues négociations menées par le discret et peu connu président de Renault, Jean-Dominique Senard qui a pris les rênes du groupe le 24 janvier 2019 et celles de l’Alliance le 12 mars 2019 avant de devenir vice-président de Nissan le 8 avril de la même année.

Le constructeur français s’était ainsi engagé il y a quelques semaines à revendre tôt ou tard sa participation dans Nissan, c’est à dire revendre ses actions. Dans un premier temps, ce sont 28,4% de ses parts (sur les 43% qu’il possédait) qui ont été transférées à une fiducie le 8 novembre dernier, par laquelle Renault continue de percevoir les dividendes, mais sans exercer les droits de vote associés.

5% pour commencer avant d’autres annonces ?

Une première salve de la vente va désormais avoir lieu prochainement. Au total, Renault annonce la cession de 211 000 000 actions de Nissan qui seront rachetées par le constructeur nippon en personne. Le français va ainsi récupérer près de 765 millions d’euros dans l’opération.

Mais en réalité, si Renault en profite pour récupérer des liquidités, Renault Group va aussi réaliser une moins-value de cession estimée jusqu’à 1,5 milliards d’euros. Le reste du capital aux mains de la fiducie pourra être revenu plus tard, sans notion de temps.

Le constructeur pourrait en profiter à court terme pour récupérer de la trésorerie ou attendre un moment plus propice lorsque l’action du constructeur nippon sera mieux valorisée. En attendant, les actions restantes resteront aux mains de la fiducie sans que Renault ne puisse exercer un autre droit que celui de les revendre ou de recevoir le dividende généré par les résultats de Nissan, si toutefois celui-ci est positif.

De nouveaux projets en vue

Outre les aspects économiques, Renault, Nissan et Mitsubishi lancent de nombreux projets communs actuellement. Si la petite citadine électrique à 20 000 € ne se fera probablement pas avec les deux marques nippones, d’autres projets sont prévus, comme la commercialisation par Mitsubishi du futur Scénic électrique, ou du partage de la R5 électrique.

Nissan et Mitsubishi vont également investir dans Ampere, respectivement à hauteur de 600 et 200 millions d’euros. La marque japonaise devrait également investir dans la nouvelle firme “The future is neutral”, la division consacrée à l’économie circulaire de Renault, dont le groupe espère un chiffre d'affaires de 2,3 milliards d’euros d’ici 7 ans.

Malgré ces projets, les trois constructeurs restent indépendants. Nissan devrait ainsi produire un nouveau SUV électrique sans l'aide de Renault.


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