L’aventure continue entre Nissan et Renault
C’est un nouveau chapitre dans l’histoire franco-japonaise, un véritable coup de tonnerre même. Le constructeur automobile nippon s’est engagé officiellement à investir « jusqu'à 600 millions d’euros » dans Ampère. La future filiale électrique de Renault va d’ailleurs être introduite en Bourse l'an prochain selon un communiqué commun des deux groupes publiés mercredi 26 juillet. Un investissement qui fait partie d’un accord-cadre qui permet la refonte totale de l’alliance entre Renault et Nissan. La version définitive de ce partenariat avait été présenté en février dernier, il a désormais été signé en bonne et due forme. La version définitive de cet accord devrait intervenir au quatrième trimestre de cette année, selon leur communiqué.
Nissan s’était déjà engagé en février à prendre jusqu'à 15 % du capital d’Ampère. Néanmoins, le montant n’avait, à l’époque, pas encore été précisé. Il s’avère toutefois inférieur à ce qui avait été initialement attendu. Cet investissement « complète et renforce l'effort continu de Nissan dans l'électrique en Europe et va permettre de réaliser de nombreuses synergies », s'est félicité le directeur général du constructeur japonais Makoto Uchida, à travers le communiqué. Il est aussi important de noter que la marque japonaise disposera d’un siège au conseil d’administration d’Ampère.
Un accord dont la Signature définitive avait été annulée un temps à cause, en partie, du soucis du groupe japonais à encadrer de manière stricte la future utilisation de ses brevets par Ampère. Les négociations ont également été ralenties par des tensions au sein des sphères directives de Nissan ces derniers mois. Cela a finalement engendré le départ, fin juin, de plusieurs membres de son conseil d'administration opérationnel. Le directeur Ashwani Gupta, qui convoitait la place de numéro un du groupe, en fait d’ailleurs partie.
Un partenariat de longue date renforcé
« Les accords qui ont été signés aujourd'hui nous permettent d'aborder le prochain chapitre de l’alliance" Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, a déclaré Jean-Dominique Senard, le président de Renault et de l’alliance, dans le communiqué. « Ils renforcent notre partenariat de longue date et maximisent la valeur pour chaque membre de l'alliance. Ils jettent également les bases d'une nouvelle gouvernance équilibrée, équitable et efficace » a-t-il ajouté.
Comme ce qui a été annoncé dans le communiqué, ce nouveau pacte comprend un rééquilibrage, à terme, des participations croisées entre Renault et Nissan. Il est à hauteur de 15 % chacun du capital de l’un dans l’autre. Le groupe Français détient néanmoins à l’heure actuelle 43,4 % de Nissan, alors que celui-ci ne possède que 15 % de Renault. Un déséquilibre au sein de l’union qui a souvent été sujet de discorde et de tensions dans le passé. Celles-ci avaient alors atteint leur paroxysme avec l’éviction spectaculaire de Carlos Ghosn, le grand de patron de l’alliance dans le passé. Fin 2018, celui-ci avait été arrêté au Japon pour malversations financières présumées. Il a finalement fui un an plus tard au Liban à travers une évasion digne des plus grands films d’action. Renault s'apprête ainsi à revendre une grosse partie des parts de Nissan avec probablement une perte financière à la clé, la valeur du constructeur nippon ayant fortement chuté.
À voir si Renault décide d’introduire Nissan dans un peu plus de ses projets. Ampère reste évidemment la tâche principale pour laquelle le groupe japonais travaillera. Une filiale dédiée au développement de nouvelles technologies électriques dans le futur. Un pilier pour la transition électrique prévue par la marque au losange qui peut se targuer d'un très beau bilan au premier semestre de 2023.