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Après l'annonce de sa réorganisation, quel avenir pour l'Alliance ?

Alors que l'avenir de Renault passe par une réorganisation et un partenariat avec un constructeur chinois, Nissan semble avoir été écarté de l'équation. Quel avenir se dessine pour une Alliance Renault-Nissan qui semble bien malade.
Après l'annonce de sa réorganisation, quel avenir pour l'Alliance ?
Par le 15/11/2022

L'Alliance Renault - Nissan - Mitsubishi (trop) portée à bout de bras par son ancien PDG Carlos Ghosn

Pendant près de 20 ans, l'Alliance Renault-Nissan a prospéré avec comme chef d'orchestre, l'ancien PDG Carlos Ghosn. Bien que Renault soit l'actionnaire majoritaire chez Nissan avec 43% des parts, ce dernier a toujours voulu avoir son indépendance. L'ingérance de Renault dans ses affaires a toujours été un sujet délicat avec comme point d'orgue, l'arrestation de Carlos Ghosn (puis le changement de dirigeant chez Renault et l'émission d'un mandat d'arrêt en France) qui avait alors pour mission de fusionner les deux constructeurs. Un projet toujours rejeté en bloc publiquement par Nissan et qui n'est pas étranger à ce que l'on peut désormais appeler l'affaire Carlos Ghosn. En faisant sauter le rempart Ghosn, l'Alliance suivrait le même chemin. C'est fait.

Pendant des années, l'Alliance a mené des projets communs. Si sur l'électrique les deux constructeurs ont chacun choisi leur voie ou presque, en revanche, ils se sont notamment entendus sur les moteurs Diesel et essence, sur les plates-formes, sur le partage de lignes de production et sur le rebadging de véhicules dans le monde (et en France avec les utilitaires comme le Kangoo). Dernier exemple en date, le moteur hybride E-TECH des Renault Clio, Mégane et Captur fait notamment appel à un moteur Nissan 1.6.

Pourtant, au delà des moteurs atmosphériques et des plates-formes, l'Alliance Renault-Nissan semble clairement en perte de vitesse actuellement, et les projets communs semblent quasiment au point mort.

Le groupe Renault éclaté en 5 entités, une co-entreprise avec le chinois Geely

Preuve en est, la réorganisation chez Renault a pour le moment mis de côté son allié Nissan. Pour rappel, le constructeur français a annoncé lors de sa journée dédiée aux investisseurs, une nouvelle organisation qui tourne autour de 5 entités indépendantes et très éclectiques dans lesquelles Nissan est totalement absent. Pire, Renault a fait appel pour son entité Power dédiée aux moteurs hybrides et pour son projet Horse à un concurrent chinois, Geely, également propriétaire de Volvo.

Le constructeur français dont les résultats financiers sont actuellement au delà des objectifs, espère cependant pouvoir inclure Nissan et Mitsubishi Motors dans sa nouvelle entité Ampère dédiée au développement de véhicules électriques. Des négociations sont encore en cours, mais semblent clairement tarder. En cause, la part de Renault dans Nissan qui est actuellement de 43% que le constructeur nippon juge trop importante, tout en oubliant que cet accord conclu il y a 20 ans semblait parfaitement convenir au constructeur japonais Nissan qui a depuis été sauvé de la faillite par Renault.

De nouvelles voitures électriques en commun en France et dans le monde ?

Pourtant, selon certaines sources comme Bloomberg, les dirigeants de la marque Nissan voient d'un mauvais œil l'arrivée de Geely dans les affaires de Renault. Le constructeur nippon aurait des craintes sur la propriété intellectuelle de l'Alliance Renault-Nissan. Il y a donc fort à penser que Nissan arrêtera tout projet avec Renault sur la partie hybride. En revanche, tout reste encore ouvert sur le futur qui sera à coup sur électrique entre les deux.

Jean-Dominique Sénard en 2019
Jean-Dominique Sénard en 2019

Des discussions ont lieu en ce moment même entre Jean Dominique Sénard et les dirigeants de Nissan puisqu'un conseil d'administration de l'Alliance Renault-Nissan est prévu ce mardi à Yokohama au Japon.


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