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Les actionnaires de Renault tranchent contre Ghosn

Jeudi, le conseil d’administration de Renault s'est réuni avant l'assemblée générale notamment pour discuter de la résolution n°12, portant sur le fait de bloquer le droit de vote double voulu par l'Etat français.
Par le 02/05/2015

Pour rappel, l'Etat dans sa loi dite "Florange" a décidé de consolider son pouvoir de vote dans les entreprises dont il est actionnaires. Pour cela, il s'offre la possibilité de doubler ses droits  de vote s'il détient des actions depuis une certaine durée, et ce afin de protéger les entreprises des investisseurs de "passage".

Chez Renault, cette décision n'a pas été acceptée, notamment du fait de l'actionnariat actuel de Renault, dont Nissan, qui détient 15% du capital (soit à peine moins que l'Etat) mais ne possède aucun droit de vote. C.Ghosn, devant la volonté de l'Etat de doubler son pouvoir voyait là un risque de déséquilibrer l'Alliance.

L'objectif du conseil syndical était de bloquer cette résolution, conformément à la possibilité d’exception ouverte par la loi Florange elle-même, qui prévoit une clause pour tenir compte des situations spécifiques notamment comme chez Renault. Pour cela, la majorité qualifiée des deux tiers était requise.

Pour éviter que l'actionnariat de Renault ne bloque, l'Etat avait acquis dernièrement 4,5% du capital en plus, portant ainsi sa participation à 23,2%.

En début de semaine, L.Schweitzer, ancien PDG de Renault à qui l'on doit notamment le rachat de Dacia et l'Alliance avec Nissan, s'était dit favorable au fait de priviligier l'actionnariat durable face aux investisseurs et/ou spéculateurs.

De fait, sans surprise, avec un tel pouvoir, la résolution n°12 a certes reçu le vote de la majorité avec 60,53% mais pas la majorité des deux tiers requise... Le conseil d'administration n'a donc pas réussi à bloquer l'Etat qui a donc désormais la champ libre dans sa stratégie.

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