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Renault est redevenu le constructeur qu'il était en 1999 selon Ghosn

Au cours d’une interview réalisée par BFM TV, l’ancien patron de Renault et Nissan n’a pas mâché ses mots envers son ancienne entreprise. Si Nissan a bien sûr été cloué au pilori, Carlos Ghosn n’a pas été tendre non plus envers Renault.
Renault est redevenu le constructeur qu'il était en 1999 selon Ghosn
Par le 06/05/2025

Depuis le Liban dont il est originaire et où il s’est réfugié suite à son évasion rocambolesque du Japon en 2019, Carlos Ghosn a été invité à se prononcer sur la situation catastrophique de Nissan et sur celle bien plus enviable de Renault qui a encore annoncé de bons résultats au 1er trimestre après ceux de 2024.

Renault, une entreprise bien managée, mais sans envergure

Bien que Ghosn estime que Renault soit actuellement bien managé, il trouve cependant que le constructeur français est revenu à une situation qui était la sienne avant 1999, c'est-à-dire avant que Louis Schweitzer ne valide le rachat d’une partie conséquente de Nissan, et que Ghosn prenne la tête du constructeur nippon, avec le succès que l’on sait.

Il affirme également que contrairement à ce que Renault veut bien dire sur sa nouvelle Alliance et les projets qui sont en cours (future Micra basé sur la R5, et future citadine Nissan basée sur la Twingo de 2026), l’Alliance n’existe plus et que toutes les communications d'un renforcement de l'Alliance sont "du baratin". Une situation que nous avons d’ailleurs présentée ainsi à de nombreuses reprises, contrairement à certains confrères.

Pour Carlos Ghosn, le partenariat avec le constructeur Geely est une bonne chose, car il n’est pas possible de survivre sans des alliances, surtout pour Renault qui est totalement absent des deux plus gros marchés mondiaux que sont les États-Unis et la Chine.

Rappelons que si Renault s’est tenu loin des États-Unis pendant la durée de ses mandats, en revanche, le constructeur est allé en Chine, avec le résultat assez catastrophique que l’on connait. Une situation similaire à l’ex PSA d’ailleurs. Renault a décidé d’arrêter les frais et de se retirer.

En revanche, il est vrai qu’à la lecture des chiffres de ventes, Renault progresse bien en Europe, mais dans le reste du monde, c’est plus compliqué : retrait forcé de Russie qui était son second marché, ventes en chute libre en Corée (qui restait cependant un marché de niche), dégringolade en Inde, un marché pourtant énorme, etc. Hors de l’Europe, il n’y a quasiment qu’en Amérique du Sud que le constructeur s’en sort plutôt bien, c’est un fait. Le constructeur veut cependant se relancer à l’étranger, avec un nouveau SUV, le Boreal.

Nissan, un constructeur aux abois dont la situation actuelle était prévisible dès 2019/2020

Concernant Nissan, les mots sont bien durs. Il faut dire aussi que Nissan est le premier responsable de ce qui lui est arrivé, en réponse à une tentative de fusion entre Renault et Nissan demandée par Emmanuel Macron. La suite, on la connait : Nissan a voulu se séparer de Renault, et dans la foulée le constructeur a multiplié les déficits, le dernier en date étant une perte colossale de 4,6 milliards d’euros pour 2025-2026.

Nissan est ainsi aux “abois”, mais selon lui, une fusion avec Honda n’a pas de sens, ce serait comme “envisager une alliance entre Renault et Peugeot en France”.

L’ancien patron de Renault s’est également exprimé sur les affaires qui sont en cours en France, et notamment celle concernant Renault et Rachida Dati ou encore un mandat d'arrêt international émis, car il ne s'était pas rendu en France. Rappelons qu'il a une notice rouge émise par Interpol suite à son évasion du Japon qui l'empêche donc de quitter le Liban.

 


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