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Luca de Meo veut plus de souplesse de la part de l'Europe

Dans quelques jours, dès le passage à 2025, les constructeurs automobiles devront se conformer à de nouvelles normes pour le rejet de CO2, sous peine de se voir infliger de très lourdes amendes qui pourraient faire vaciller certains constructeurs.
Luca de Meo veut plus de souplesse de la part de l'Europe
Par le 11/12/2024

Face à cette menace qui arrive, Luca de Meo, Directeur Général de Renault, qui est également Président de l’Association des Constructeurs Automobiles (ACEA) a de nouveau fait part de ses inquiétudes concernant la nouvelle norme CAFE qui entrera en vigueur dès le 1er janvier 2025.

À l’occasion d’une conférence de presse à Bruxelles, haut lieu de représentation de l’Union européenne, il a de nouveau affirmé que la situation était grave pour les constructeurs automobiles. En cause, l’abaissement du taux moyen de rejets de CO2 qui passera de 95 grammes de CO2 par kilomètre à 81 grammes dans quelques jours. À titre de comparaison, l'une des voitures les plus vendues comme la Clio avec le plus petit moteur possible à savoir le SCe 65 rejette 120 gr CO2 / km, soit 39 grammes de plus que le minimum requis. Même les motorisations Full Hybrides tournent autour de 95 gr sur les citadines. C'est notamment ce qui explique la disparition de certaines motorisations des gammes des constructeurs.

Autant dire que sans motorisation hybride rechargeable, aucune voiture thermique ne peut se conformer à cette norme. Bien sûr, il s’agit d’une moyenne. Cela implique donc que les ventes de voitures électriques, qui ne rejette pas de CO2 en roulant, viennent faire baisser la moyenne des constructeurs. Cependant, avec un marché électrique qui peine à se développer malgré un nombre croissant de véhicules proposés, n’aide pas.  Pour 2025, Renault peut compter sur sa nouvelle R5 qui devrait faire décoller les ventes comme on l'a déjà vu le mois dernier, tout comme la nouvelle Renault 4.

En revanche, pour Dacia, la donne est plus compliquée. La marque ne peut compter que sur la Spring, dont ses ventes en France se sont totalement écroulées cette année, faute de bonus écologique.

Une amende salée qui sera au final payée par les clients

En cas de dépassement, l’amende est salée puisqu’elle est de 95 euros par véhicule vendu et par gramme de CO2 au-dessus de la limite. Dès lors, si Renault ne vendait aucune voiture électrique, l’amende pour une Clio SCe 65 serait de 3 705 € par immatriculation. Une amende qui serait au final prise en compte dans le calcul du prix du véhicule, et qui sera payée par les (rares) clients qui pourront encore acheter une voiture neuve.

Le patron de Renault réclame donc de la souplesse dans l’application des amendes, sans nier la nécessité de réduire les émissions. Malgré toutes ses alertes, l’Europe ne semble pas sensible aux revendications émises, en restant, pour le moment tout au moins, inflexible.

D’autres constructeurs font également état d’un discours inverse, notamment du côté de BMW. Normal puisque les marques haut de gamme peuvent se permettre de faire de l’hybride rechargeable, qui sur le papier permettent de passer avec brio ces normes normes CAFE grâce à une clientèle qui a les moyens de payer une technologie couteuse. En revanche, pour les constructeurs généralistes, difficile de faire payer au client ces couteuses batteries. Chez Stellantis, on veut malgré tout être optimiste, estimant que les ventes de voitures électriques permettent d’ores et déjà de respecter la moyenne de 81 gr CO2 / km.


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