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Est-ce déjà la fin pour Hyvia ?

L’hydrogène… Une technologie dite d’avenir depuis plus de 20 ans, et que l’on dit parfaite pour l’environnement. Seulement voilà, toutes les entreprises qui ont tenté d’y aller ont fini par mettre la clé sous la porte.
Est-ce déjà la fin pour Hyvia ?
Par le 06/12/2024

Depuis près de trois ans, Renault et Plug Power, une startup américaine spécialisée dans le domaine de l’hydrogène, ont mis sur pied l’entreprise Hyvia, basée dans l’usine Renault de Flins transformée en Refactory, spécialisée dans la transformation de véhicules utilitaires de Renault et détenue à 50% par les deux partenaires. 

Hyvia, qui emploie actuellement près de 110 salariés, a notamment présenté plusieurs générations du Master H2, et notamment lors du dernier salon d'Hanovre il y a quelques semaines, une version avec 700 km d’autonomie grâce d’une part, à une batterie classique d’un véhicule électrique, et d’autre part, de l’hydrogène venant recharger ladite batterie. La marque avait d’ailleurs prévu de commercialiser son fourgon prochainement à un tarif assez prohibitif malgré tout.

Seulement voilà, ce Master H2 pourrait bien ne jamais voir le jour. Car selon l’AFP (Agence France Presse), Hyvia pourrait bien être amenée à déposer le bilan. Elle serait d’ailleurs tout proche de la cessation de paiement, c'est-à-dire qu’elle ne pourra plus payer ses fournisseurs ni ses salariés sans apport d’argent frais. Reste donc à savoir si Renault qui a annoncé de bons résultats financiers au troisième trimestre ou Plug, sont prêts à remettre la main à la poche.

Master 4 Hydrogen
Le Master à hydrogène devait disposer d'une autonomie de 700 km grâce à ses deux réservoirs d'hydrogène

Une technologie très chère et pas de réseau

En cause selon Hyvia, "l’émergence beaucoup trop lente des systèmes de mobilité hydrogène en Europe". Car bien que l’hydrogène parait être une technologie parfaite, dans les faits, la réalité est plus complexe. Effectivement, pour produire de l’hydrogène, il faut beaucoup d’électricité. Une électricité qui peut être produite par de l’énergie renouvelable (la fameuse hydrogène verte), mais aussi par du nucléaire, ou pire encore, par du charbon, du pétrole ou du gaz, trois sources d’énergie très émettrices de CO2 alors que l'objectif est justement de le réduire. Par ailleurs, la fin du bonus écologique pour l’achat d’un véhicule à hydrogène (alors que celui pour les voitures électriques a diminué) n’a pas non plus aidé.

Bien sûr, pour que les véhicules à hydrogène se vendent, il faut aussi un réseau. Sa mise en place reste plus simple que les bornes de recharge pour les voitures électriques, mais celui-ci est actuellement inexistant ou embryonnaire diraient les plus optimistes avec seulement une cinquantaine de stations en France.  Hyvia avait d’ailleurs mis en place des partenariats, notamment avec HYPE pour développer les stations en Ile-de-France. 

Aux problèmes du réseau et de la production décarbonée de l’hydrogène, s’ajoute un prix très élevé de cette technologie, bien plus encore que les véhicules électriques.

La filiale hydrogène dans le rouge

Hyvia ne serait qu’une entreprise de plus spécialisée dans l’hydrogène à jeter l’éponge. Bien que d’autres constructeurs semblent encore persister, comme Stellantis qui propose ses utilitaires à près de 70 000 €, Hyundai, BMW et Toyota, rare sont ceux à persister. Alpine, poursuit malgré tout ses recherches, en faisant appel à un moteur à combustion et non à une pile à combustible.

L’année dernière, Hopium une startup française, avait déjà jeté l’éponge. Même chose pour Universal Hydrogen cette année dans le domaine de l’aviation. On pourrait également citer Hyzon, Hynet, ou encore E-Néo qui ont subi le même sort ces derniers mois. Même chose pour les trains à hydrogène en Allemagne qui n’ont pas le succès espéré.


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