Les moteurs 1.2 TCe toujours au coeur d'une polémique
Renault se trouve dans de beaux draps, en raison des problèmes liés à ses moteurs 1.2 TCe défectueux dans le passé. L’avocat du groupe Renault, Thomas Rouhette, a eu la lourde tâche d’essayer de défendre le losange devant la cour d’appel de Versailles. Celui-ci a tenté le tout pour le tout en misant sur une mise en scène théâtrale pour protéger le constructeur français. Une audition qui s’est déroulée le 29 novembre dernier. Celle-ci a eu lieu puisque Renault avait fait appel d’une décision du tribunal lui ordonnant, le 14 mars dernier, de livrer absolument tous les documents liés aux problèmes de surconsommation d’huile et de casses vus sur le bloc 1.2 TCe code « H5F ».
De nombreux automobilistes ont porté plainte devant la justice.
Le manque de fiabilité de ces moteurs a touché énormément d’automobilistes. À tel point qu’une partie d’entre eux ont souhaité porter l’affaire en justice. Ainsi, à l’heure actuelle, ils sont au nombre de 2 500 plaignants à avoir rejoint l’action guidée par l’avocat Christophe Lèguevaques. Il faut en effet souligner que ce sont environ 400 000 voitures, des Renault, Dacia, Nissan et Mercedes, qui sont potentiellement concernées par ces soucis en Europe.
Les problèmes sont censés être réglés depuis 2015.
Pendant une trentaine de minutes, l’avocat du groupe Renault s’est essayé à défendre le losange. « C’est typiquement l’exemple du mauvais procès », a-t-il commencé. Il a même pris le soin de préciser qu’une telle affaire « choque les salariés de Renault ». Il a ensuite choisi de parler directement de ce pourquoi il se trouvait devant la cour d’appel de Versailles. « Renault a eu un problème de qualité et l’a traité techniquement et financièrement », affirme Thomas Rouhette. Il explique que les problèmes ont été réglés à compter du mois de juin 2015.
Pour comprendre un peu l’importance de cette affaire, il faut savoir que ce moteur a été produit depuis 2012. En 2015, Renault a effectivement déclenché une « task force » dans le but de monter une équipe afin de trouver des solutions pour régler les problèmes de surconsommation d’huile et de casses dont faisait état le réseau de distribution en Europe. « Ce calibrage à parfaire, on l’a parfait, le reste, c’est pour faire le buzz », se justifie l’avocat. « Il n’y a « plus de problème depuis 2015 » martèle-t-il sans cesse.
Des documents prouveraient pourtant le contraire.
Malgré toute la défense de l’avocat, certains documents prouveraient le contraire de ce que prétend Thomas Rouhette. C’est le cas d’une note interne au groupe Renault, nommée « Actis 35426 » qui a été rédigée en mars 2017 avant d’être mise à jour en mars 2018. Celle-ci explique que les recalibrations d’injection n’ont pas eu l’effet escompté. Ainsi, sur les Clio, Dokker, Captur, Kangoo, Kadjar…, la solution proposée en après-vente, mais qui ne font pas forcément l'objet d'un rappel, sur les engins défectueux est toujours de recalibrer l’injection.
Le Renault Captur est concerné par ces pannes
Il faut aussi prendre en compte le jugement du tribunal de Nanterre rendu en janvier 2022. « Le 21 décembre 2018, M. X. s’est rendu auprès d’un concessionnaire Renault afin de procéder à la mise à jour des calculateurs. Le problème demeurant après cette mise à jour, la SA Renault Retail Group l’a signalé à la SAS Renault, dont l’expert a indiqué qu’il ne procéderait à aucune investigation par courriel du 10 janvier 2019 », indique le jugement.
Le jugement de la cour d’appel sera rendu le 18 janvier 2024, nous saurons ainsi si oui ou non Renault devra fournir tous les documents demandés.