Renault veut qu’Ampère soit valorisé entre 8 et 10 milliards d’euros
Luca de Meo fait le tour des médias en ce moment. L’actualité très chargée de Renault ces dernières semaines, entre l’annonce du Kardian il y a quelque temps (qui utilise la même technique que la Sandero 3), le salon de Munich qui permet au losange de présenter son Scénic E-Tech et maintenant Ampère, le directeur général du constructeur français ne sait plus où donner de la tête. Surtout qu'il est aussi prévu que Renault se mettet activement à l'intelligence artificielle au sein d'Ampère. Interrogé par nos confrères du Financial Times, il a avoué ses objectifs ambitieux pour sa filiale électrique.
Mais alors, combien va valoir Ampère en Bourse ? C’est la question que beaucoup d’amateurs de Renault se posent. Pour remettre dans le contexte, c’est une division qui vise à rassembler les activités de Renault dans les véhicules électriques et les logiciels embarqués. Elle doit être introduite en Bourse au printemps 2024. Une filiale qui va être « détachée » de Renault puisque le marché préfère ce que l’on appelle les « pure-player »aux sociétés qui disposent de plusieurs activités.
Renault n’avait jamais pris le risque de dévoiler ses ambitions sur la valorisation d’Ampère
Jusqu’à maintenant, Renault ne s’était jamais risqué à mettre un montant sur la potentielle valorisation d’Ampère en Bourse. Probablement par peur d’afficher de trois grandes ambitions ou pour toutes autres choses. Luca de Meo a finalement décidé de briser la glace à l’occasion du salon de Munich dans un entretien accordé à nos confrères de Financial Times. Ainsi, le directeur général de la marque au losange attend de la filiale électrique de Renault qu’elle soit valorisée « huit, neuf, dix milliards d’euros ». C’est en tout cas ce qu’a retranscrit le quotidien britannique spécialisé dans les affaires.
Des chiffres jugés trop ambitieux
Les attentes de Luca de Meo peuvent être vues comme trop ambitieuses. En effet, certains analystes avaient fait des estimations largement inférieures. Si Bernstein par exemple est arrivé à la conclusion qu’une évaluation entre 20 à 30 milliards d’euros était bonne, Barclays déclaré de son côté 5 milliards d’euros, UBS est même allée encore plus bas avec une estimation de 3 à 4 milliards d’euros.
Les estimations les plus faibles prennent en fait en compte la concurrence de plus en plus importante sur l’électrique avec les marques chinoises qui se multiplient sur ce secteur. On a par exemple eu la parfaite démonstration avec l’introduction en bourse de Porsche qui n’avait eu presque aucun impact sur sa marque mère Volkswagen. « Si les investisseurs européens se soucient de l'avenir de l'Europe, ils feraient mieux d'investir dans ce domaine, au lieu de mettre des points d'interrogation partout » se justifie Luca de Meo.
« Je ne sais pas ce que font les investisseurs européens, mais s'ils veulent protéger l'Europe, ils devraient soutenir des projets comme celui-ci, où quelqu'un a le courage d'apporter une réponse solide et globale au défi que les Chinois et les Américains nous lancent » insiste le directeur général de Renault. Il lance au passage une petite pique à Vinfast dont l’introduction récente en bourse avait agité le monde automobile. Sa valorisation avait atteint 190 milliards à un moment. « Pensez-vous que VinFast puisse valoir plus que BMW (62 milliards d’euros) ? Soyons sérieux » conclut-il.