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Le thermique va continuer de vivre pendant 70 ans selon J.D. Senard

Invité de nos confrères de la Tribune, Jean-Dominique Senard, le président du conseil d'administration du groupe Renault, a rappelé la volonté de la marque de se tuner vers l’électrique. Il estime néanmoins que le thermique a encore de belles années.
Par le 11/07/2023

Les constructeurs automobiles sont en pleine transition écologique, tout le monde est au courant. Raison pour laquelle la majorité d’entre eux, pour ne pas dire la totalité, se tournent de plus en plus vers le tout électrique. Il est aussi à noter que fin mars, les 27 États membres de l'Union européenne ont signé la fin des moteurs thermiques dans les voitures neuves à partir de 2035. À partir de cette date, plus aucun véhicule neuf en vente ne pourra émettre la moindre particule de CO2 en roulant. Le texte interdit ainsi les voitures à essence, diesel et hybride, pour favoriser à la place le 100% électrique. Un projet qui s’inscrit dans l’objectif zéro carbone en 2050 que s’est fixé l’Union Européenne.

Invité de nos confrères de la Tribune le 8 juillet dernier, Jean-Dominique Senard, dont le mandat à la tête du conseil d'administration du groupe Renault a été reconduit en fin d'année dernière, voit en la transition écologique opérée par les constructeurs automobiles ces derniers mois / années, quelque chose « d’extraordinaire ». « C'est incontournable : il n'y aura aucun retour en arrière », reconnait-il tout en s’assurant de mettre en avant les progrès technologiques opérés par Renault et Michelin. « Michelin a inventé le pneu vert en 1991, dans l'indifférence la plus générale (...). Renault, en termes d'innovations, on ne peut lui reprocher de ne pas avoir saisi l'enjeu de l'électrique tôt (...). Aujourd'hui, ce n'est qu'une accélération de l'histoire ».

Les carburants alternatifs, un véritable enjeu

Jean-Dominique Senard, dont le mandat a été renouvelé peu avant noël l'année dernière, ne compte pas pour autant abandonner le moteur thermique de manière définitive dans les années qui vont suivre. Selon lui, sa disparition n’est pas pour tout de suite, loin de là… « Nous allons [vers la fin du moteur thermique] avec détermination : vous le savez, Renault sera électrique en 2030, on sait le faire », continue-t-il de marteler. « Ce que nous faisons aussi, c'est que nous gardons aussi [les voitures thermiques], car je pense, que l'on le veuille ou non, que le moteur thermique va continuer à vivre dans le monde entier pendant au moins 70 ans, nous voulons garder la capacité de fournir ce marché dans les meilleures conditions possibles environnementales » explique le président du conseil d'administration de la marque au losange.

Renault conserve le thermique et l’hybride tout en amorçant en parallèle une grande phase de recherche et de développement « sur les carburants alternatifs » avec des partenaires comme Aramco par exemple. L’hydrogène est une des priorités des ces carburants alternatifs. Jean-Dominique Senard est d’ailleurs très optimiste à ce sujet. « Technologiquement, on sait très bien que les progrès arrivent. (...) La question, c'est à quel prix ? La victoire sera de pouvoir ramener le prix du carburant alternatif à l'équivalent de 1 euro, 1,50 euros le litre. Les grands experts qui nous accompagnent disent que c'est possible. Cela va arriver plus tôt qu'on ne le croit : peut-être que dans quatre, cinq, six ans, on y sera ». En 2027 ou en 2028 donc, si l’on suit ses propos.

L’avenir des voitures entre les mains du tout électrique

Le président du conseil d’administration du groupe Renault estime que les conditions qui permettraient d’aller totalement vers le 100 % électrique ne sont, à l’heure actuelle, pas réunies. Les défis qui permettent cette transition sont ainsi très nombreux. On peut noter les aspects technologiques, financiers, énergétiques, mais aussi et surtout, l'approvisionnement des matières premières. Pékin a d’ailleurs récemment annoncé que les exportations de gallium et germanium seront soumises à l'aval du gouvernement. Une annonce qui ne plait pas outre mesure à l’Europe, bien au contraire. En effet, la Chine produit l'essentiel des métaux précieux et des terres rares, des minerais cruciaux pour le développement de nombreuses technologies.

« Je ne suis pas absolument certain qu'on ait anticipé les crises géopolitiques : je pense qu'on ne les a pas anticipées du tout. Cela demande une diplomatie de la matière première. Les guerres du futur sont des guerres de matières premières » conclue Jean-Dominique Senard. Des propos qu'il tient probablement parce que Renault continue de développer sa technologie hybride. Il ne faut pas oublier qu'en parallèle, la marque au losange continue de développer Ampère, sa filiale électrique. Il voudrait la valoriser en bourse entre 8 et 10 milliards d'euros

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