Le directeur général de la marque Renault veut le tout-électrique
Début mars, une décision a surpris le monde automobile : le volt-face de l’Allemagne. Tout semblait finalisé après un vote favorable des États membres de l’UE, le 14 février dernier. C’était sans compter sur les germaniques qui ont finalement décidé, au sein des instances européennes, de bloquer l’entrée en vigueur d’un texte. Celui qui prévoyait l’interdiction de vente de voitures thermiques dans l’UE d’ici à 2035.
Berlin soutenait le fait qu’il fallait également que la Commission européenne autorise les véhicules qui fonctionnent aux carburants de synthèse. Un accord a finalement était trouvé par les deux parties, Bruxelles a accepté la requête de l’Allemagne dans une proposition séparée. Cette entente permet de valider le passage au tout-électrique dans un peu plus de dix ans, pour pourquoi pas envisager un avenir sans véhicule à essence ou au diesel.
Une très bonne nouvelle pour les constructeurs français qui avaient décidé d’investir sur la technologie hybride et électrique depuis de nombreuses années. C’est le cas par exemple de Renault. Invité le 2 avril par nos confrères d’Europe 1, Fabrice Cambolive, le directeur général de la marque au losange, a exprimé sa joie suite à cette décision de la Commission européenne : « ce qui est rassurant, c'est que même si vous avez beaucoup de discussions, l'Europe garde quand même le cap du tout électrique et ça ne changera pas la direction prise par la plupart des constructeurs ».
L’objectif du tout électrique pour les voitures de Renault
La firme au losange ne cache pas son but primordial, « clairement, nous souhaitons aller au tout électrique » affirme le dirigeant de la marque Renault. Cette transition peut sembler brutale pour certains automobilistes, mais le constructeur Français en est conscient, le groupe compte accompagner ses clients. « On sait qu'il va falloir gérer une période de transition et il faut dans cette période que l'on reste attentif aux solutions énergétiques alternatives » continue-t-il.
Fabrice Cambolive veut le tout électrique pour Renault
Parmi ces énergies alternatives se trouvent les fameux carburants de synthèse aussi appelés e-fuels, tant défendus par l’Allemagne. Ils sont produits à partir de CO2 et d’électricité. Ils permettent ainsi, en théorie, d’allonger la durée de vie des moteurs thermiques qui deviendraient en conséquence moins polluants. Renault prend en compte cette possibilité dans sa stratégie mais se place de manière prudente et est perplexe quant aux obstacles auxquels cette technique se heurte. « C'est bien sûr quelque chose que l'on regarde, en revanche la route de l'e-fuel est encore longue, notamment sur le prix » reconnait Fabrice Cambolive. En effet, ces carburants de synthèse sont particulièrement coûteux à produire.
Concernant l’hydrogène, le directeur général de la marque Renault explique la stratégie du Losange, « on travaille l'hydrogène mais plutôt sur la partie véhicules utilitaires et notamment les grands fourgons parce que ça permet d'avoir plus de places pour le réservoir ». C’est la dernière solution non polluante existante. Elle porte d’ailleurs déjà ses fruits auprès d’autres marques automobiles. C’est le cas par exemple de Toyota qui commercialise la Mirai. C’est l'un des deux seuls modèles du marché qui utilise cette technologie avec le Hyundai Nexo. La piste n’est donc pas écartée par Fabrice Cambolive, même si l’objectif numéro 1 de la marque reste le tout-électrique.