Luca de Meo abandonne les moteurs thermiques
Les constructeurs automobiles se multiplient en direction d’une stratégie : l’électrique. Ces dernières années, ils sont de plus en plus nombreux a annoncer leur intention d'arrêter de commercialiser des véhicules thermiques pour se consacrer uniquement aux véhicules électriques. Une décision d’ores et déjà prise par Ford, Volvo, Jaguar et plus récemment Peugeot qui tend petit à petit vers la même finalité.
Dès 2035 en Europe, il était prévu que les constructeurs automobiles arrêtent totalement la production de ce genre de véhicules et la commercialisation de ceux-ci. C’était sans compter sur l'Allemagne, l'Italie, la Pologne, la Bulgarie et la République tchèque qui ont finalement refusé que l’Europe interdise la vente de véhicules alimentés par des carburants de synthèse. Un retournement de situation inattendu causé en particulier par l’Allemagne qui a fait pencher la balance de l’autre côté que celui prévu à l’origine, retardant pour ainsi dire la décision finale.
Plus de retours arrière possibles
Le directeur général de Renault, Luca de Meo, ne voit pas du tout les choses sous le même angle. Il estime qu’il est « déjà trop tard » dans une interview accordée à nos confrères de Politico. Pour lui, les voitures électriques prendront incessamment sous peu le dessus sur les autres motorisations. La raison est simple, les constructeurs automobiles et leurs fournisseurs de niveau 1 (ceux qui fournissent des équipements directement aux marques automobiles) ont investi plusieurs milliards d’euros dans le développement et la production de véhicules électriques.
Luca de Meo estime que miser sur le thermique serait une mauvaise solution
Pour le patron de Renault et président de l'Association des constructeurs automobiles européens (ACEA), aucun constructeur en Europe ne développe un moteur thermique entièrement nouveau. « Personne n'est en train de développer un nouveau moteur à combustion en Europe. ... Tout l'argent va à la technologie électrique ou à la technologie de l’hydrogène ». Raison pour laquelle donc il convient de dire d’après lui que la motorisation thermique se meurt.
Les carburants de synthèse : une opportunité mais pas une solution
La Chine de son côté continue sa percée en matière automobile. Entre les différentes avancées technologiques des batteries, des véhicules électriques mais également de l’intérieur des voitures, c’est maintenant une avance estimée à 10 ans que le pays le plus peuplé au monde se targue d’avoir. Parallèlement à ça, l’alliance de certains constructeurs locaux avec certains Européens (Geely et Renault) constitue un réel soutien et permet aux entreprises chinoises de combler leurs manquements et leurs retards. Luca De Meo estime d’ailleurs que les constructeurs européens se doivent de rattraper la Chine plutôt que de réinventer les moteurs à combustion.
Le patron de la marque au losange est toutefois favorable à la neutralité technologique. Il considère même que le législateur ne devrait en aucun cas contraindre les constructeurs automobiles quant à la façon dont ils devront atteindre la neutralité écologique, objectif zéro émission, d’ici à 2035. Il reconnait que ces fameux carburants synthétiques sont « une opportunité » mais pointe du doigt le fait que l'industrie automobile doit encore renforcer les chaînes d’approvisionnement. Ces e-fuels sont actuellement une « solution de niche » déclare Luca de Meo. La stratégie de Renault vers le tout électrique continue que ce soit pour les véhicules de la marque au losange mais aussi pour sa filiale sportive, Alpine et son penchant Low Cost, Dacia.