Aramco bientôt dans le capital de Renault
L’alliance entre Renault et Geely devrait bientôt accueillir en son sein une nouvelle entreprise : Aramco. En effet, le géant pétrolier a signé une lettre d’intention avec la marque au losange et la firme chinoise afin de rejoindre « Horse », leur coentreprise de moteurs essence et de technologies hybrides. Les trois sociétés ont adressé à la presse un communiqué conjoint jeudi 2 mars pour annoncer cette nouvelle.
Un communiqué qui met en lumière l’utilité de la société pétrolière dans cette union : « l'investissement prévu d'Aramco viserait à soutenir le développement de solutions de carburants synthétiques et de technologies d'hydrogène de nouvelle génération ».L'entreprise pourrait aussi aider Alpine qui projette de miser sur l'hydrogène. Une solution financière donc pour l’Alliance qui a dernièrement annoncé de nouveaux projets dans le monde. L’entreprise pourrait même être amenée à « devenir éventuellement actionnaire minoritaire » du projet. Pour rappel, l’objectif de Horse est de produire des moteurs essence et diesel, des boîtes de vitesse et des systèmes d'hybridation, pour électrifier des voitures thermiques.
Les parts de Geely et Renault restent inchangées
Cette alliance entre les trois marques va profiter à Horse et faire passer une véritable étape au projet annoncé depuis plusieurs semaines. Dans le communiqué adressé, le directeur général de Renault, Luca de Meo ajoute : « ce partenariat avec Aramco va permettre de faire passer à la vitesse supérieure l'activité de groupes motopropulseurs que nous développons avec Geely Group ». Il considère même que la venue d’Aramco dans cette union va donner à Horse « une longueur d'avance dans la course à la technologie thermique à très faibles émissions ».
Renault et Geely devraient, malgré l’addition du géant pétrolier dans le projet, garder les mêmes parts égales dans la nouvelle société indépendante qui nait de cette alliance. « Un savoir faire unique » va être apporté par Aramco alors qu’Horse devrait compter 19 000 employés en Europe (Espagne, Roumanie et Suède), en Chine et en Amérique du Sud, avec 17 usines et cinq centres de R&D partagés. Une très belle opération finalement pour l’attelage franco-chinois.
Le vice-président exécutif d’Aramco, Mohammed Y. Al Qahtani a quant à lui indiqué que le « projet de collaboration avec Geely et Renault Group soutiendra le développement des groupes motopropulseurs dans l'ensemble de l'industrie automobile, et s’inscrit dans le cadre de nos efforts plus larges sur l'ensemble de nos opérations mondiales ».
Le schéma des parts dans Horse
Pour ce qui est des parts dans la division thermique du Groupe Renault autrement appelée Horse, la marque au losange serait prête à se contenter du statut d'actionnaire de référence, et donc pas majoritaire. L’agence Reuters a dévoilé un schéma prévisionnel de ce à quoi pourrait ressembler la répartition des parts de la filiale. Ainsi, le groupe français détiendrait jusqu’à 40% des parts, à l’instar du constructeur chinois Geely. Le pétrolier obtiendrait le reste, à hauteur de 20%.
Seul point à éclaircir dans cette alliance, la présence de Nissan dans l’équation. Alors que certaines sources confirmaient des pourparlers entre le constructeur japonais et Renault, rien de véritablement officiel n’a été divulgué. L’alliance entre les deux entreprises semblent pourtant repartir sur de bonne bases ces dernières semaines après le chaos causé par l'affaire Ghosn qui a fortement handicapé la marque au losange pendant de nombreuses semaines.
D'autres alliances seraient également en cours, en dehors du projet Horse, puisque Renault pourrait s'allier à Volvo pour développer un nouvel utilitaire d'ici 2026.